![]() |
Yves-François Blanchet aux Communes (photo Presse canadienne) |
----------------------------------------------------------
Le Bloc venait de manger la claque avec l'élection au Canada d'un gouvernement conservateur majoritaire (Stephen Harper) et au Québec d'une soixantaine de députés néo-démocrates transportés par la vague Layton. Il ne restait que quatre circonscriptions bloquistes et nombre de commentateurs de la scène politique creusaient la tombe du Bloc qui, croyait-on, avait fait son temps et ne servirait plus à grand chose...
Voyant là une erreur et un manque de vision, j'y suis allé de mon grain de poivre:
«Je vous convie au prochain débat important qui opposera le Québec au reste du pays, ou opposant les francophones à la majorité anglo-canadienne. Quand le gouvernement en place - qu'il soit conservateur, libéral ou néo-démocrate - nous opposera une fin de non-recevoir, il dira au Québec: voyez, nous avons sur nos bancs des dizaines de députés que vous avez élus sous notre bannière. Ils ont la même légitimité que les députés de l'Assemblée nationale du Québec. Trudeau (père), Chrétien et les autres ont fait ça souvent depuis les années soixante. Avec une majorité de députés du Bloc québécois aux Communes, ils n'avaient plus ce luxe.»
Avance rapide à juin 2025, où le nouveau premier ministre soi-disant «libéral» Mark Carney, ayant fait sien le programme de son adversaire Poilievre, s'apprête à sortir le bâillon pour faire adopter sous l'étendard de «l'intérêt national» (celui du Canada, pas celui du Québec) son projet de loi rouleau compresseur sur les grandes infrastructures, y compris les pipelines. Voici un extrait d'un texte de la Presse canadienne publié ce 12 juin à cet égard:
«Lors de la période des questions, la leader parlementaire du Bloc québécois, Christine Normandin, a accusé les libéraux de vouloir "gouverner par décret comme Donald Trump" à travers ce projet de loi qui ¨vide complètement de leur sens" les évaluations environnementales et qui menace les compétences du Québec.
«Le leader du gouvernement à la Chambre, Steven MacKinnon, lui a répondu que les Québécois ont élu 44 députés libéraux il y a seulement quelques semaines, soit le plus grand nombre "depuis "1980".
«Ils se sont tous présentés sous une plateforme libérale qui, à la première page, a parlé de la nécessité d'agir rapidement pour accélérer la croissance de notre pays, faire baisser les barrières entre les provinces et créer une seule économie canadienne, a-t-il dit. Nous agissons de façon démocratique.»
Et vlan! Que voulez-vous répondre à ça? Il a parfaitement raison! On a élu 44 libéraux pour qui «l'intérêt national» du Canada-à-majorité-anglophone passe avant «l'intérêt national» du Québec. De notre point de vue, des traîtres. Alors n'ayons pas l'air surpris qu'une fois au pouvoir, ils nous trahissent à la première occasion.
Si 44 députés du Bloc siégeaient aux Communes, nous n'en serions pas là...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire