S'il existe un combat judiciaire qui
illustre parfaitement l'asymétrie entre le traitement des Anglo-Québécois et
des minorités francophones ailleurs au Canada, c'est bien l'épopée héroïque des
Franco-Colombiens... qui luttent depuis une dizaine d'années pour obtenir de
leur gouvernement provincial la réparation et/ou la construction de plus d'une douzaine
d'écoles françaises auxquelles ils ont droit en vertu de l'article 23 de la Loi
constitutionnelle de 1982.
Alors que le Québec continue de grassement
financer son réseau scolaire anglais du primaire à l'universitaire, et se
prépare même à agrandir Dawson College à Montréal, au point de mettre en péril
l'avenir du secteur collégial français dans la région métropolitaine, la
Colombie-Britannique dit ne pas avoir assez d'argent pour réparer ou construire
suffisamment d'écoles pour sa minorité de langue française... Au Québec on gave
les anglos, à l'ouest des Rocheuses on affame les francos...
La saga de l'école Rose-des-Vents à
Vancouver a noirci des centaines de pages judiciaires depuis 2010. L’école
est surpeuplée, les salles de classe sont plus petites que celles des écoles
anglaises, certaines salles de classe sont dépourvues de fenêtres, la
bibliothèque est minuscule et les toilettes inadéquates... Les parents
francophones ont poursuivi la province, exigeant leur droit à la même qualité
d'établissements scolaires que les anglophones.
La cause s'est rendue en Cour suprême, qui a donné finalement raison aux parents en 2015... Cinq ans d'attente... Mais ce n'était pas terminé. Une décision du plus haut tribunal du pays ne suffit pas pour assurer la construction d'une école neuve. «Cinq ans plus tard, en 2020, les enfants fréquentent toujours la même petite école Rose-des-Vents à laquelle s'est jointe une série de portatives», explique Rémi Léger, politicologue à l'Université Simon Fraser de Vancouver.
Entre-temps, la liste d'attente d'écoles à
rénover ou à construire du conseil scolaire de langue française déborde de plus
en plus avec un gouvernement pour qui le respect de l'article 23 de la Loi
constitutionnelle de 1982 semble être le moindre des soucis. Nouveau
recours aux tribunaux et après des échecs en cour d'instance et en cour
d'appel, les démarches judiciaires du Conseil scolaire francophone (amorcées en
2010) viennent d'aboutir en Cour suprême avec une victoire quasi-totale... du
moins sur le plan des principes.
Dans sa décision, le juge en chef
québécois Richard Wagner établit clairement que l'article 23 de la Charte
canadienne «a un objet réparateur, qui vise à favoriser
l’épanouissement des minorités linguistiques officielles et à modifier le statu
quo». Ce qu'il dit, c'est que les provinces anglaises ne doivent pas
seulement scrupuleusement respecter les droits scolaires de leur minorité de
langue française, mais qu'elles doivent garantir aux francophones un milieu
éducatif qui favorisera leur «épanouissement» linguistique et culturel.
Clairement, cette opinion ne vise que les francophones hors Québec. Le statut
quo scolaire actuel au Québec favorise nettement les
anglophones.
Modifier le statu quo en
Colombie-Britannique signifie créer une situation dans laquelle le milieu
scolaire doit tout faire pour ralentir ou neutraliser le taux d'assimilation
dramatique de la minorité francophone. Des 57 000 Britanno-Colombiens de langue
maternelle française, à peine 17 000 conservent le français comme langue
d'usage à la maison. La Cour suprême, jugeant que les francophones de plusieurs
régions sont actuellement traités de façon inférieure aux anglophones, vient d'ordonner l'octroi d'une douzaine de nouvelles écoles homogènes
françaises en C.-B.
Ce que le plus haut tribunal du pays ne
dit pas, cependant, c'est à quel moment la province sera tenue de remettre ces
écoles à la minorité franco-colombienne. Pire, la Cour suprême permet à la
C.-B. d'exiger que le Conseil scolaire francophone «priorise les projets
d'immobilisation» avant que des décisions finales soient prises. Le sens de
cette concession est limpide... La Cour accepte que certaines écoles soient
construites beaucoup plus rapidement que d'autres, laissant encore une fois à
la province toute latitude d'invoquer des motifs budgétaires pour faire
obstacle aux droits des francophones. «La réparation (des droits) doit
néanmoins être apportée dans un délai utile», précise le juge Wagner au nom
de la majorité de la Cour. Délai utile? Un an? Cinq ans? Dix ans? Ou une
autre décennie de contestations judiciaires pour définir ce qu'est un
délai utile?
En refusant depuis longtemps aux
Franco-Colombiens des droits que leur garantit la Constitution, la
Colombie-Britannique a non seulement privé les francophones d'une éducation
française de qualité égale mais elle a littéralement volé et dépensé ailleurs les fonds
qui auraient dû servir aux écoles de langue française. La Cour aurait dû
ordonner au gouvernement de la C.-B. de rembourser, tout de suite, les sommes
volées par la majorité anglophone. Permettre à la province de retarder encore la construction de certaines écoles, c'est lui permettre de continuer
à violer la Constitution et de refuser à la minorité franco-colombienne des
fonds publics qui leur appartiennent de droit.
Réserver un tel sort à des Anglo-Québécois
deviendrait une cause majeure dans l'ensemble du Canada anglais, avec des
torrents de colère haineuse, des accusations de racisme et un appel à
l'intervention du gouvernement canadien ou de l'ONU... Mais quand il s'agit des
droits des francophones hors-Québec, c'est au mieux du menu fretin pour la
presse et les autorités anglo-canadiennes. Le jour du jugement de la Cour
suprême, le gouvernement de la Colombie-Britannique a émis un communiqué «bilingue» sur la pandémie (en anglais, avec traduction chinoise!) mais n'a pas
fait d'annonce officielle au sujet de sa défaite devant le plus haut tribunal
du pays, qui la condamnait pour discrimination envers sa minorité de langue
française...
La Colombie-Britannique n'a que faire des
droits des francophones... Elle n'a qu'à continuer à retarder, retarder et
retarder, de tribunal en tribunal, de décennie en décennie, jusqu'à ce que le
nombre de Franco-Colombiens ne justifie plus la présence d'écoles françaises...
N'oubliez pas, l'article 23 garantit l'école française aux minorités «là où le
nombre le justifie»...
Moi, j'appelle ça un génocide culturel et
ce qui se passe à l'ouest des Rocheuses devrait inquiéter l'ensemble de la
francophonie canadienne et québécoise. L'Alberta, la Saskatchewan, la
Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince Édouard, Terre-Neuve et les Territoires du
Nord-Ouest ont appuyé la Colombie-Britannique dans cette cause. La Cour suprême
vient de fournir à ces derniers un mode d'emploi. Cette histoire est loin
d'être terminée...
Un dernier mot pour nous, Québécois.
Pensons-y en deux fois avant de permettre aux francophones et aux allophones
d'aller grossir les rangs des anglophones au niveau collégial... de
financer notre propre anglicisation... Un jour, à moins de se donner un
véritable pays de langue française, une future génération de juges de la Cour
suprême finira par mettre le dernier clou à notre cercueil...
« We are in Canada, everybody should speak english ». –gérante du restaurant McDonald's du Marché central, à Montréal, 2018 Elle a raison… réveillons-nous !
RépondreEffacerMon grand-père avait raison : les Trudeau sont menteurs de père en fils !
Le Canada bilingue de Trudeau ????
Le rêve de Trudeau père relève aujourd’hui d’un fantasme irréaliste : le Canada est de moins en moins bilingue ?
Je dirais plutôt un génocide culturel prémédité !
« Un gouvernement libéral fera de la promotion du français une priorité. » -Justin Trudeau
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10153550867058140&set=a.232916908139&type=1&theater
Les Anglo-Québécois seraient confrontés à une année difficile en matière de respect de leurs droits linguistiques :
RépondreEffacerTrois écoles à moitié pleines? Tous ces petits bouts de choux, majoritairement italiens de souches dans l’est de Montréal ont été regroupés dans une école et vous courez à leur secours. C'est quoi votre affaire ???
Dans le ROC, pouvez-vous me donner un seul exemple où trois écoles à quelques kilomètres l’une de l’autres sont la moitié vides?
Des réunions au moins une fois par mois pour parler de l’actualité de chaque province… voir le Québec :
« We are in Canada, everybody should speak english ». –gérante du restaurant McDonald's du Marché central, à Montréal, 2018 Elle a raison… réveillons-nous !
TRANSFERT D’ÉCOLES DE LA COMMISSION SCOLAIRE ENGLISH-MONTRÉAL
LA COLÈRE GRONDE CHEZ LES PARENTS D’ÉLÈVES
3 juillet 2019
https://www.facebook.com/peterpierreschneider/posts/2639131149438551
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« Nous devons combattre la loi 101 et permettre aux élèves québécois de choisir [leur langue d’enseignement]. » — Steven Assaf
« Il faut laisser le choix aux immigrants », a dit la femme, répétant qu’il fallait « révoquer la loi 101 ».
Loi 101? Plutôt la suite des écoles de St-Léonard!
http://ici.radio-canada.ca/emissions/tout_le_monde_en_parlait/2009/Reportage.asp?idDoc=82221&fbclid=IwAR29gp4oKEt2M6SprlEQ5qI3SoNDjZ87HsThe8u8FB4J5hshGIq0nLK5XCI