lundi 18 février 2019

Notre chef d'État EST un symbole religieux ostentatoire!


Notre chef d'État, chef aussi de l'Église anglicane


Si le Québec veut vraiment se donner un État laïc, il faudra s'attaquer aux fondements mêmes de l'État canadien et de sa Loi constitutionnelle de 1982.

Si on pouvait, l'espace d'un moment, taire les sottes invectives trempées de racisme et de xénophobie qui enveniment ce débat depuis plus d'une décennie, on pourrait peut-être observer de plus près quelques faits indisputables.

D'abord le Canada n'est pas un pays laïc et ne l'a jamais été. On y pratique la discrimination religieuse aux plus hautes instances. Prenons comme exemple le chef de l'État fédéral et de tous les États provinciaux, Élizabeth II Windsor.

De par la loi britannique, elle est Gouverneure suprême de l'Église anglicane et, à ce titre, la couronne se voit interdite à toute personne athée ou de confession autre qu'anglicane.

Ainsi, un catholique, pour prendre un exemple qui nous ressemble, ne pourrait accéder au poste de chef d'État du Canada ou du Québec, même si du sang royal coulait dans ses veines.

Tant que nous demeurerons sujets de Sa Majesté Élisabeth-Chef-des-Anglicans (et à peine 5% de la population canadienne est anglicane), l'État  québécois - car Elizabeth est reine du Québec aussi - ne pourra aspirer à une pleine laïcité et neutralité religieuse.

De fait, notre monarque EST un symbole religieux ostentatoire!!!

Il faudra transformer les règles de succession de la monarchie, ou mieux, l'abolir et opter pour un mode de gouvernement républicain, où l'autorité des législateurs s'appuie sur l'autorité du peuple, et non sur une permission (même symbolique) d'un roi ou d'une reine.

Mais ce n'est pas tout. Voici la toute première ligne de la Loi constitutionnelle de 1982, qu'on nous a imposée après la nuit des longs couteaux de 1981: «Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit»... 

Ainsi le pays est fondé sur la reconnaissance de la suprématie de Dieu, un être auquel plus de 20% de la population canadienne ne croit pas et dont aucun juriste (en parlant du droit) ne pourrait prouver l'existence...

Le «suprématie de Dieu», affirmée dans la Constitution, exclut par définition la laïcité ou la neutralité religieuse de l'État canadien... et de l'État québécois si l'on considère que cette loi constitutionnelle théiste, adoptée sans notre signature, continue de nous régir...

Nous avons donc affaire à un pays (le Canada comme le Québec) soumis à la suprématie de Dieu, avec un chef d'État étranger qui occupe de façon héréditaire le poste de Gouverneur suprême de l'Église anglicane... Mais c'est une théocratie, ça...

Alors si on veut réellement parler de laïcité et de neutralité religieuse de l'État, commençons par dénoncer le libellé de la Constitution canadienne, qui s'oppose au principe fondamental de séparation entre la religion, les Églises et l'État.

Puis déclarons le Québec une république laïque, fondée sur l'autorité du peuple, en abolissant du même coup le poste de lieutenant-gouverneur et le cordon ombilical qui nous relie toujours au palais de Buckingham. 

On n'a même pas besoin de quitter le régime fédéral pour tenter ce coup. Daniel Johnson avait proposé en 1968 de faire du Québec une province républicaine au sein du Canada...

Si la Cour suprême nommée par le premier ministre fédéral nous dit que ce sont là des gestes inconstitutionnels, le gouvernement québécois n'aura qu'à invoquer la clause «nonobstant» et passer outre.

Après un tel coup de balai, on serait bien mieux outillé pour procéder à l'interdiction des signes religieux (ou antireligieux) ostentatoires pour tous les employés et représentants de l'État et de ses divers organismes, ainsi que dans tous les édifices et locaux occupés par l'État (y compris les murs de l'Assemblée nationale).


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En passant, pour ceux et celles qui seraient tentés de me croire athée ou anti-religieux, je me considère comme un catholique, et sur le plan de la foi, je suis plus espérant que croyant.

mardi 5 février 2019

La Québec et la francophonie canadienne: y a-t-il un «avant» et un «après» Doug Ford?


Parfois cela vaut la peine de se lever tôt, de prendre l'autobus vers le centre-ville d'Ottawa et de se geler le nez et les joues sous un refroidissement éolien de moins 30 en marchant un ou deux kilomètres au coeur du vortex polaire (maudit vortex polaire...) pour participer à une journée d'étude intitulée «La francophonie canadienne et le Québec: un avant et un après Doug Ford?»

Voilà bien un thème irrésistible pour un vieux journaliste franco-ontarien-devenu-québécois, authentique baby-boomer ottavien, qui se passionne pour le passé, le présent et l'avenir de la langue française au Québec, en Ontario et partout ailleurs au pays. Et en prime, le colloque avait lieu au pavillon Tabaret de l'Université d'Ottawa, dans la bâtisse aux immenses colonnes où j'ai passé dix ans de ma vie scolaire entre 1959 et 1969 - du début du secondaire à ma scolarité de maîtrise. Je m'y sens tout à fait chez moi...

Quant au thème, il avait tout pour me séduire. Ancien militant franco-ontarien dans les années 1960 et au début des années 1970, ancien délégué aux États généraux du Canada français en 1967, converti au projet d'indépendance du Québec comme des centaines de jeunes Franco-Ontariens de l'époque, ayant par la suite eu à couvrir comme reporter et à commenter en page éditoriale du quotidien Le Droit l'actualité linguistique et nationale, tant québécoise qu'ontarienne, j'allais - à l'encontre des plus jeunes dans la salle - plonger dans des époques sur lesquelles j'avais beaucoup lu, mais surtout que j'avais vécues, dont je me souvenais.

De plus, je connaissais la grande compétence des professeur(e)s invité(e)s, provenant d'une brochette d'universités québécoises, ontariennes et albertaine, tous, toutes spécialistes des enjeux de la francophonie canadienne et québécoise. À cette masse d'expertise s'ajoutait le recteur de l'Université, Jacques Frémont, qui ne fréquente pas souvent ces journées d'étude, la ministre fédérale Mélanie Joly, la ministre québécoise Sonia Lebel et l'ancien ministre responsable des rapports avec la francophonie hors Québec dans le gouvernement Charest, Benoît Pelletier.

À la fin de la journée, me gelant de nouveau le nez et les joues en marchant 
sous le vortex polaire vers l'arrêt d'autobus du Centre Rideau (rebaptisé Rideau Centre, Ottawa oblige...), je mijotais mon bilan des conférences et me suis rendu compte que personne n'avait vraiment répondu directement à la question du colloque: y a-t-il un «avant» et un «après» Doug Ford? Et qu'au fond, ce remue-méninges universitaire avait davantage porté sur le thème de «la francophonie canadienne et le Québec» où l'ombre de la soi-disant rupture des États généraux du Canada français de 1967 continue de planer après plus d'un demi-siècle. J'y reviendrai.

Quoi de neuf?

La question, pour moi, était donc de trouver dans ce brouhaha savant des éléments nouveaux, percutants, qui pourraient modifier les enjeux de la francophonie, tant québécoise que pan-canadienne, tels qu'ils s'alignent présentement. Ceux et celles qui ont participé à ce colloque me reprocheront sans doute, avec raison, d'en avoir oublié plusieurs, mais ma mémoire et mon carnet de notes en ont retenu quelques-uns:

1. La francophonie à l'Université d'Ottawa

En arrivant, à la table d'inscription, on nous a remis un document  inattendu, signé par la professeure Linda Cardinal et intitulé «Une responsabilité collective: plan d'action pour la francophonie à l'Université d'Ottawa». Une véritable torpille lancée par la vieille université bilingue dans le débat sur la nature et la portée du projet d'Université de l'Ontario français. À la fois un mea culpa en matière de francophonie, doublé d'un «désir de réparation» qui jettera une douche froide sur l'objectif central du projet d'université de langue française : la gouvernance franco-ontarienne de l'ensemble de l'offre universitaire de langue française, dont l'Université d'Ottawa reste le pivot avec ses quelque 13 000 étudiants francophones.

En glanant le document d'une cinquantaine de pages, qui porte entre autres sur la présence, la gouvernance et le rayonnement de la francophonie» sur le campus, on apprend que la proportion d'étudiants de langue française a chuté sous la barre des 30% (c'était plus de 50% quand j'y étudié dans les années 1960) et que l'Université ne réussira pas à «atteindre sa cible d'offrir 85% de ses cours en français d'ici 2020». Présentement seulement 68% des cours sont disponibles en français et en anglais... Je n'ai rien vu cependant qui permettrait réellement de franciser l'environnement anglo-dominant du campus... et rien garantissant que l'engagement du recteur actuel sera maintenu par un successeur anglophone...

C'est un dossier à suivre de près... Je retiens cette citation inquiétante du recteur Jacques Frémont: «À l'Université d'Ottawa, être bilingue c'est être francophone.» À vous de décortiquer!

2. La Loi fédérale sur les langues officielles

La ministre fédérale responsable des langues officielles, Mélanie Joly, devait prendre la parole en début de matinée mais elle s'est pointée en retard et a pu finalement s'adresser à l'auditoire vers la fin de l'avant-midi. Après avoir dénoncé les «coupes injustes» de Doug Ford et les «droits linguistiques violés» en Ontario, elle a abordé le sujet épineux de la modernisation de la LLO (Loi sur les langues officielles), qui «fête» cette année son 50e anniversaire.

C'est là, à mon avis (d'autres l'ont remarqué aussi), qu'elle a largué une véritable bombe en affirmant que le gouvernement Trudeau avait l'intention d'y recommander l'inclusion de mesures portant sur les droits collectifs des francophones. Cela constituerait un changement de cap majeur pour les administrations libérales sous Trudeau père et fils, qui ont toujours refusé d'enchâsser nos droits collectifs (sous forme de société distincte ou autre) dans une loi fédérale, et encore moins dans la Constitution. 

Mme Joly a ajouté qu'Ottawa agirait pour restaurer les proportions déclinantes de francophones hors Québec et pour augmenter le taux de bilinguisme chez les Anglo-Canadiens. Faudrait réserver au budget des sous pour quelques lampions à St-Jude... Quoiqu'il en soit, elle a indiqué que des forums seraient bientôt lancés «pour vous entendre sur les façons de moderniser la LLO». 

3.  La présence du gouvernement Legault

Le nouveau gouvernement de la CAQ a affirmé sa présence au colloque de l'Université d'Ottawa, d'abord en commanditant l'événement (le seul gouvernement à le faire) par l'intermédiaire de son Secrétariat aux relations canadiennes, puis en y déléguant Sonia Lebel, ministre responsable des Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne, pour s'adresser aux délégués.

Cinquante ans après l'adoption de la LLO et la fin des États généraux du Canada français (1966-1969), le temps est venu, a-t-elle dit, de «transcender les barrières entre le Québec et les francophones hors Québec». Elle a poursuivi en souhaitant que l'élan de solidarité envers les Franco-Ontariens «se poursuive et s'incarne dans des actions concrètes». Il sera intéressant de voir quelle forme prendront ces «actions concrètes». Voilà décidément un dossier à suivre de près. 

Deux de ses déclarations en disent long sur la philosophie du gouvernement Legault en matière de francophonie québécoise et canadienne. «On est tous francophones, d'abord et avant tout.» Cet «avant tout» m'intrigue. Jusqu'où cela va-t-il? Elle a terminé son allocution en déclarant: «Une francophonie canadienne forte bénéficie à tous, et au Québec.» Elle aurait pu ajouter qu'une francophonie québécoise forte bénéficie à tous, y compris aux minorités de langue française ailleurs au pays...

4. Le mot de la fin

Le mot de la fin est revenu à Benoît Pelletier, maintenant prof à l'Université d'Ottawa et ancien ministre responsable des relations avec la francophonie canadienne sous Jean Charest. Il a notamment décoché une flèche à l'endroit de François Legault, affirmant qu'il avait «trouvé trop modeste sa protestation auprès de Doug Ford» après son attaque contre les Franco-Ontariens, et a conclu avec une déclaration qui mérite réflexion:

Pour le Québec, «il n'y a rien d'incompatible entre être une nation et s'inclure dans la francophonie canadienne»...

samedi 2 février 2019

Islamophobie... le vase déborde à Gatineau...


Le maire suppléant de Gatineau, Mme Nathalie Lemieux, a appris à ses dépens qu'il ne faut pas s'aventurer sur le terrain miné de l'«islamophobie» sans bien faire ses devoirs, sans mesurer ses propos au compte-gouttes, sans passer par le tamis de son patron le maire Pedneauld-Jobin, ou en commettant le crime de dire sans nuances ce que l'on pense vraiment, surtout si ce que l'on pense vraiment s'éloigne de la rectitude politique étouffante des dernières années.

Précisons dès le départ. Je suis en quasi-total désaccord avec les propos de Mme Lemieux. Elle a parlé, je crois, sans prendre le temps de bien s'informer, sans comprendre le sens exact et la portée des termes qu'elle a employés, et surtout sans s'exprimer de façon à être bien comprise par ses interlocuteurs des médias auxquels le grand public s'abreuve quotidiennement.

Avant de poursuivre mon argument, il m'apparaît important de reproduire la citation qu'on lui attribue dans le quotidien Le Droit:

«Pour moi, ce mot (islamophobie) n'existe même pas. Justin Trudeau pense que l'islamophobie existe, mais c'est lui qui invente le problème.. Il tente de provoquer des problèmes où il n'y en a pas. Les Québécois ne sont pas aussi racistes que certains voudraient le faire croire. Quand un peuple veut s'intégrer, il s'intègre et ce peuple ne s'intègre pas.»

Et j'ajoute le paragraphe suivant du journaliste Mathieu Bélanger, qui contient deux éléments de citation additionnels:

«Mme Lemieux affirme être en train de se documenter sur le sujet en prévision de faire une sortie publique ultérieurement. Tout en réitérant que «l'islamophobie n'existe pas», Mme Lemieux ajoute que «ces gens-là font beaucoup de choses mal, avec leurs camions et toutes ces choses-là, et c'est normal d'en avoir peur».

Commençons par le commencement: le mot «islamophobie». Demandez à une dizaine de personnes (même de soi-disant experts) de le définir, et le risque est grand d'avoir une variété de définitions et d'interprétations. Dans le dictionnaire Larousse, islamophobie signifie une «hostilité envers l'islam, les musulmans». Mais de toute évidence, dans le contexte mondial actuel, il y a bien plus que cela. 

Certains, à n'en pas douter, n'aiment pas l'islam. Pour des motifs religieux ou politiques, ou encore par hostilité envers tout ce qui paraît étranger ou menaçant. Mais bien plus de gens, je crois, voient dans l'islam une menace qu'il faut craindre, à force de lire ou de visionner des reportages sur des attentats islamistes, sur la répression des femmes et des libertés dans nombre de pays musulmans, sur des manifestations violentes de christianophobie, sur les tentatives d'imposition de la charia en Occident, et que dire du débat sur le port de signes religieux. Laquelle domine au sein de notre petit peuple, l'hostilité envers l'islam, ou la perception d'hostilité de l'islam envers nous?

Par ailleurs, comme le rappelle Mathieu Bock-Côté dans son texte de blogue d'aujourd'hui, citant l'auteur Pascal Bruckner, le terme «islamophobie» brouille la réalité davantage qu'il ne l'éclaire. «Que doit désigner ce vocable, écrit-il. La haine des musulmans? La méfiance devant une civilisation qui a connu de nombreux conflits avec le monde occidental au fil des siècles? Le constat de la difficile intégration des populations musulmanes en Europe? La critique de l'islam en soi? Ou même la critique de l'islamisme? Le concept d'islamophobie amalgame tous ces phénomènes pour les fondre en une seule et même réalité.»

Alors quand la conseillère Lemieux - ou même le premier ministre Legault - déclarent qu'il n'y a pas d'islamophobie au Québec, ou si peu, il faudrait savoir de quoi ils parlent au juste. Tout comme pour Justin Trudeau quand il affirme son existence. Tout comme ceux et celles qui réclament un peu partout une Journée canadienne contre l'islamophobie... Accordent-ils tous le même sens à ce vocable? Je suis loin d'en être sûr. On peut cependant affirmer avec certitude qu'il n'y a pas là-dedans de racisme, concept qui affirme la supériorité d'une race, d'une ethnie ou d'une culture sur une autre (ou les autres).

Les francophones du Québec et du Canada ont été victimes de racisme depuis le 18e siècle, dominés par un occupant britannique, anglo-canadien par la suite, qui a maintes fois déclaré la supériorité de sa langue et de sa culture et qui a cherché par tous les moyens de nous assimiler... pour notre bien... Les victimes de racisme ne peuvent être racistes, par définition. Elles recherchent l'égalité individuelle et collective. Les Noirs qui se sont élevés contre le racisme et la discrimination dans les États du Sud, aux États-Unis, ne pouvaient être taxés de racisme envers les Blancs. Cette quête d'égalité se poursuit aujourd'hui, y compris chez les francophones d'ici, et la méfiance qui surgit face aux successeurs de l'ancien oppresseur, et ceux qui s'y associent, ne tient ni du racisme ni de la xénophobie. 

Quant au deuxième élément des déclarations de Mme Lemieux, je ne chercherai aucunement à les défendre. De nombreux musulmans sont fort bien intégrés au Québec francophone et s'opposent à toute forme de violence, y compris celle des leurs. D'associer l'ensemble des populations musulmanes au refus d'intégration et aux terroristes relève au mieux de l'ignorance, au pire d'une perversion de la réalité. Il ne faudrait pas exclure, non plus, dans une région où l'anglais est dominant, que les expressions «ce peuple» et «ces gens-là» aient été des calques de «those people», qui ne signifie pas toujours l'ensemble d'une collectivité mais bien souvent des individus ou des groupes bien définis.

Quoi qu'il en soit, la conseillère avait précisé qu'elle était en train de se documenter sur le sujet. Le seul bénéfice du doute qu'on puisse lui consentir, c'est de s'être mal ou insuffisamment documentée, et son maniement malheureux de termes qu'elle semble mal comprendre. Cela ne signifie pas, cependant, qu'il n'existe pas de problème d'intégration au Québec, et qu'il faille effacer le souvenir des attentats islamistes qui ont marqué le monde médiatique et l'imaginaire collectif depuis des décennies. Ou les ignobles assassins qui peuvent surgir d'ici, tel Alexandre Bissonnette. Il faut apprendre à faire la part des choses et les amalgames, dont les Québécois francophones ont été trop souvent victimes, devraient être évités comme la peste. De toute évidence, Mme Lemieux reste pour le moment sa pire ennemie...

Un dernier mot sur le comportement de ses détracteurs, qui se sont rués sur elle comme des hyènes... Comme si le fait de prendre le temps de penser, de mijoter tout ça, de s'informer auprès d'elle, de faire la part des choses, signifierait automatiquement qu'on s'associe à ses malheureuses paroles. On ne veut surtout pas risquer de se faire vilipender par les ténors de la rectitude politique, qui ont signé hier l'arrêt de mort politique de la conseillère Lemieux. Le public sera moins sévère envers elle que ses collègues du conseil municipal et le reste de la faune politique. Elle a dit tout haut ce que des milliers pensent tout bas. Et le débat qu'aurait dû susciter sa déclaration se transformera en silence, ponctué seulement d'anathèmes transmis docilement par les grands médias. 

J'aime bien cette vieille maxime, souvent attribuée à Voltaire: «Je suis en désaccord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire.» Plus que jamais...