samedi 2 février 2019

Islamophobie... le vase déborde à Gatineau...


Le maire suppléant de Gatineau, Mme Nathalie Lemieux, a appris à ses dépens qu'il ne faut pas s'aventurer sur le terrain miné de l'«islamophobie» sans bien faire ses devoirs, sans mesurer ses propos au compte-gouttes, sans passer par le tamis de son patron le maire Pedneauld-Jobin, ou en commettant le crime de dire sans nuances ce que l'on pense vraiment, surtout si ce que l'on pense vraiment s'éloigne de la rectitude politique étouffante des dernières années.

Précisons dès le départ. Je suis en quasi-total désaccord avec les propos de Mme Lemieux. Elle a parlé, je crois, sans prendre le temps de bien s'informer, sans comprendre le sens exact et la portée des termes qu'elle a employés, et surtout sans s'exprimer de façon à être bien comprise par ses interlocuteurs des médias auxquels le grand public s'abreuve quotidiennement.

Avant de poursuivre mon argument, il m'apparaît important de reproduire la citation qu'on lui attribue dans le quotidien Le Droit:

«Pour moi, ce mot (islamophobie) n'existe même pas. Justin Trudeau pense que l'islamophobie existe, mais c'est lui qui invente le problème.. Il tente de provoquer des problèmes où il n'y en a pas. Les Québécois ne sont pas aussi racistes que certains voudraient le faire croire. Quand un peuple veut s'intégrer, il s'intègre et ce peuple ne s'intègre pas.»

Et j'ajoute le paragraphe suivant du journaliste Mathieu Bélanger, qui contient deux éléments de citation additionnels:

«Mme Lemieux affirme être en train de se documenter sur le sujet en prévision de faire une sortie publique ultérieurement. Tout en réitérant que «l'islamophobie n'existe pas», Mme Lemieux ajoute que «ces gens-là font beaucoup de choses mal, avec leurs camions et toutes ces choses-là, et c'est normal d'en avoir peur».

Commençons par le commencement: le mot «islamophobie». Demandez à une dizaine de personnes (même de soi-disant experts) de le définir, et le risque est grand d'avoir une variété de définitions et d'interprétations. Dans le dictionnaire Larousse, islamophobie signifie une «hostilité envers l'islam, les musulmans». Mais de toute évidence, dans le contexte mondial actuel, il y a bien plus que cela. 

Certains, à n'en pas douter, n'aiment pas l'islam. Pour des motifs religieux ou politiques, ou encore par hostilité envers tout ce qui paraît étranger ou menaçant. Mais bien plus de gens, je crois, voient dans l'islam une menace qu'il faut craindre, à force de lire ou de visionner des reportages sur des attentats islamistes, sur la répression des femmes et des libertés dans nombre de pays musulmans, sur des manifestations violentes de christianophobie, sur les tentatives d'imposition de la charia en Occident, et que dire du débat sur le port de signes religieux. Laquelle domine au sein de notre petit peuple, l'hostilité envers l'islam, ou la perception d'hostilité de l'islam envers nous?

Par ailleurs, comme le rappelle Mathieu Bock-Côté dans son texte de blogue d'aujourd'hui, citant l'auteur Pascal Bruckner, le terme «islamophobie» brouille la réalité davantage qu'il ne l'éclaire. «Que doit désigner ce vocable, écrit-il. La haine des musulmans? La méfiance devant une civilisation qui a connu de nombreux conflits avec le monde occidental au fil des siècles? Le constat de la difficile intégration des populations musulmanes en Europe? La critique de l'islam en soi? Ou même la critique de l'islamisme? Le concept d'islamophobie amalgame tous ces phénomènes pour les fondre en une seule et même réalité.»

Alors quand la conseillère Lemieux - ou même le premier ministre Legault - déclarent qu'il n'y a pas d'islamophobie au Québec, ou si peu, il faudrait savoir de quoi ils parlent au juste. Tout comme pour Justin Trudeau quand il affirme son existence. Tout comme ceux et celles qui réclament un peu partout une Journée canadienne contre l'islamophobie... Accordent-ils tous le même sens à ce vocable? Je suis loin d'en être sûr. On peut cependant affirmer avec certitude qu'il n'y a pas là-dedans de racisme, concept qui affirme la supériorité d'une race, d'une ethnie ou d'une culture sur une autre (ou les autres).

Les francophones du Québec et du Canada ont été victimes de racisme depuis le 18e siècle, dominés par un occupant britannique, anglo-canadien par la suite, qui a maintes fois déclaré la supériorité de sa langue et de sa culture et qui a cherché par tous les moyens de nous assimiler... pour notre bien... Les victimes de racisme ne peuvent être racistes, par définition. Elles recherchent l'égalité individuelle et collective. Les Noirs qui se sont élevés contre le racisme et la discrimination dans les États du Sud, aux États-Unis, ne pouvaient être taxés de racisme envers les Blancs. Cette quête d'égalité se poursuit aujourd'hui, y compris chez les francophones d'ici, et la méfiance qui surgit face aux successeurs de l'ancien oppresseur, et ceux qui s'y associent, ne tient ni du racisme ni de la xénophobie. 

Quant au deuxième élément des déclarations de Mme Lemieux, je ne chercherai aucunement à les défendre. De nombreux musulmans sont fort bien intégrés au Québec francophone et s'opposent à toute forme de violence, y compris celle des leurs. D'associer l'ensemble des populations musulmanes au refus d'intégration et aux terroristes relève au mieux de l'ignorance, au pire d'une perversion de la réalité. Il ne faudrait pas exclure, non plus, dans une région où l'anglais est dominant, que les expressions «ce peuple» et «ces gens-là» aient été des calques de «those people», qui ne signifie pas toujours l'ensemble d'une collectivité mais bien souvent des individus ou des groupes bien définis.

Quoi qu'il en soit, la conseillère avait précisé qu'elle était en train de se documenter sur le sujet. Le seul bénéfice du doute qu'on puisse lui consentir, c'est de s'être mal ou insuffisamment documentée, et son maniement malheureux de termes qu'elle semble mal comprendre. Cela ne signifie pas, cependant, qu'il n'existe pas de problème d'intégration au Québec, et qu'il faille effacer le souvenir des attentats islamistes qui ont marqué le monde médiatique et l'imaginaire collectif depuis des décennies. Ou les ignobles assassins qui peuvent surgir d'ici, tel Alexandre Bissonnette. Il faut apprendre à faire la part des choses et les amalgames, dont les Québécois francophones ont été trop souvent victimes, devraient être évités comme la peste. De toute évidence, Mme Lemieux reste pour le moment sa pire ennemie...

Un dernier mot sur le comportement de ses détracteurs, qui se sont rués sur elle comme des hyènes... Comme si le fait de prendre le temps de penser, de mijoter tout ça, de s'informer auprès d'elle, de faire la part des choses, signifierait automatiquement qu'on s'associe à ses malheureuses paroles. On ne veut surtout pas risquer de se faire vilipender par les ténors de la rectitude politique, qui ont signé hier l'arrêt de mort politique de la conseillère Lemieux. Le public sera moins sévère envers elle que ses collègues du conseil municipal et le reste de la faune politique. Elle a dit tout haut ce que des milliers pensent tout bas. Et le débat qu'aurait dû susciter sa déclaration se transformera en silence, ponctué seulement d'anathèmes transmis docilement par les grands médias. 

J'aime bien cette vieille maxime, souvent attribuée à Voltaire: «Je suis en désaccord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous puissiez le dire.» Plus que jamais...


 












2 commentaires:

  1. Un individu malade ?

    Tout un amalgame identitaire ! Y aurait-il un lien avec le multiculturalisme de Québec solidaire, du NDP et du PLC ?

    « J'imagine que ce sont des évangélistes texans ou des bouddhistes du Tibet qui ont fait sauter le show d'Arianna Grande... » -Adam Lord

    Voir la liste de tueurs Québécois, ci-dessous !


    Hippocrate disait qu’il fallait toujours chercher la cause des causes de la maladie.

    « Martin Ahmad Couture-Rouleau était aux prises avec des problèmes d’identité. » -Hubert Van Gijseghem, psychologue.


    • Denis Lortie, tuerie à l’Assemblée Nationale du Québec, Corporal dans l’armée Canadienne, en avait contre le sort réservé aux francophones dans l’armée canadienne et avait aussi l'intention de « nettoyer la place et exécuter le gouvernement de René Lévesque ». Il croyait agir selon la volonté de Dieu. 8 mai 1984.
    • Marc Lépine, né Gamil Gharbi, d'une mère québécoise et d'un père algérien , tuerie à Polythechnique. Il tente d'entrer dans les Forces armées canadiennes. 6 dec. 1989.
    • Valéry Fabrikant, fusillade survenue à l'Université Concordia, plusieurs décès, au neuvième étage, au pavillon Henry F. Hall, le 24 août 1992.
    • Ahmed Ressam, un Algérien ayant vécu à Montréal, a été condamné mercredi à 37 ans de prison à Seattle, selon The Seattle Times. Membre actif de la nébuleuse Al-Qaïda, 14 dec , 1999.
    • Kimveer Gill, fusillade au Collège Dawson, d’origine Indienne, Canadian Forces Leadership and Recruit School in Saint-Jean-sur-Richelieu, Quebec 13 sept. 2006
    • Saïd Nmouh , homme d'origine marocaine reconnu coupable d'une série d'accusations liées au terrorisme a été condamné à la prison à vie en 2010, arrêté à Maskinongé en 2007.
    • Mohammad Shafia, sa femme Tooba Mohammad Yahya, et leur fils Hamed ont été condamnés à la réclusion à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans, pour le meurtre de quatre femmes de leur famille, 30 juin 2009.
    • Ahmad Nehme , coupable du meurtre prémédité de son épouse, 5 juillet 2012
    • Sivaloganathan Thanabalasingham, du Sri Lanka, il avait égorgé sa femme, après plusieurs épisodes de violence conjugale, août 2012
    • Richard Henry Bain, fusillade du Parti Québécois au Métropolis, anglo québécois… Membre actif du PLQ, qui défendait le Canada. 4 sept. 2012
    • Chiheb Esseghaier, de Montréal, complot terroriste déjoué contre un train de Via Rail Toronto- New York, 22 avril 2013

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    Réponses
    1. • Justin Bourque, Moncton, NB, a tué trois policiers de la GRC, ses parents parlent français, mais pas lui. Il a assisté au Moncton’s Eglise Christ-Roi, pendant plusieurs années! À noter que Justin n’est pas un nom typiquement acadien. 4 juin 2014
      • Martin Ahmad Couture-Rouleau, meurtre d’un soldat à St-Jean-sur-Richelieu, un désaveu de sa propre culture et de ses parents. 19 oct. 2014
      • Michael Zehaf-Bibeau, fusillade à Ottawa, parents Susan Bibeau, franco-manitobaine d’origine, et Bulgasem Zehaf, immigrant Libyen. Ce dernier était réparti entre le Québec, l’Ontario et la Colombie-Britannique. 22 oct 2014
      • Sosa El Gambino, menace de tuer PKP dans les médias sociaux, d’origine latino, 1 décembre 2014
      • Ayanle Hassan Ali, le Montréalais est déclaré non criminellement responsable de trois chefs d’accusation de tentative de meurtre à Toronto, en mars 2016
      • Randy Tshilumba, accusé du meurtre prémédité de la caissière au Maxi, avril 2016
      • Alexandre Bissonnette, tuerie dans la mosquée de Québec, écrivait seulement en anglais sur sa page FB, cadet dans l’armée, son père est militaire et anglophone. 29 jan. 2017
      • Amor Ftouhi, aurait poignardé un policier à l'aéroport de Flint, au Michigan, accusation de terrorisme, un résidant du Québec d'origine Tunisienne, 21 juin, 2017
      • Nasir Ahmad Qurbani, a été reconnu coupable de voies de fait causant des lésions, de voies de fait armées et de harcèlement criminel au palais de justice de Sherbrooke. 6 juillet, 2017
      • Nasranee Ahmad-Hanneeb, a été arrêté après avoir envoyé des lettres menaçant de mort ou de lésions corporelles à différentes personnes et institutions de Québec, dont le Service de police, 18 septembre, 2017
      • Sabrine Djermane et El Mahdi Jamali, possession d’explosif dans un dessein dangereux, non coupables de terrorisme, avec une preuve… qui n’incluait pas quatre témoignages capitaux les incriminant! 19 décembre 2017


      Prenez note que cette liste n’est pas exhaustive !

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