Finalement, devant un juge coriace et douze jurés dont je salue la bravoure, les injures et les provocations de l'ancien président des États-Unis n'ont pas eu l'effet escompté. Coupable! Pour les 34 chefs d'accusation!
Je me suis rué sur mon téléviseur et sur ma tablette pour entendre les reportages et commentaires, notamment sur les réseaux américains, CNN surtout, et quelques chaînes YouTube.
Après deux heures d'écoute où chacun, chacune y allait de son point de vue, le plus souvent informé, j'avais le sentiment étrange que tout ce beau monde cachait quelque chose...
Finalement, j'ai flairé ce qui me dérangeait. Derrière les mines tantôt réjouies, tantôt sérieuses, derrière les efforts poreux d'objectivité suintait la peur. Une véritable peur émanant des tripes, qu'on ne dit pas, qu'on ne nomme pas, mais qu'on peine à cacher.
Ces analystes qui décortiquent le processus judiciaire, qui tentent de prédire les effets du verdict de culpabilité sur l'opinion publique et, ultimement, sur l'élection présidentielle sont glacés de terreur.
Tous et chacun, dans les recoins les plus sombres de leurs cerveaux, entrevoient le jour où les hordes de Trump, au pouvoir ou en insurrection, les forceront à monter aux barricades pour sauver ce qui reste de démocratie.
Ils savent que Donald Trump est fou à lier, qu'il a une âme de dictateur, et qu'il voudra se venger du juge, du juré, des médias et du président Biden qu'il tient responsable de ses malheurs actuels.
Mais pire, l'ancien président dirige le Parti républicain comme une secte où les fidèles suivront aveuglément les consignes du chef. Ce parti est devenu une organisation criminelle et compte sur l'appui de près de la moitié de la population américaine.
Trump a déjà fomenté une insurrection dans les derniers jours de sa présidence, en janvier 2021 et ses troupes de choc ont déjà fait des morts dans l'attaque du Capitole.
On sait qu'il recommencera, que ses disciples fanatisés, même les élus au Congrès, se laisseront entraîner dans la violence. Son langage est déjà violent: le libelle diffamatoire est son pain quotidien. Et ses partisans en rajoutent. La haine est au menu.
Avec Trump, on est ami ou ennemi. Il n'existe pas de neutralité. Ce qui range la plupart des médias dans le camp des adversaires de Donald J. Trump. L'horreur se profile à l'horizon à mesure que le ton monte.
Personne n'ose trop soulever la question aux heures de grande écoute, mais nous assistons à un début de guerre civile aux États-Unis. Tout dialogue raisonnable apparaît désormais impossible parce que Trump a depuis longtemps perdu la raison.
Alors j'ai la conviction que les chefs d'antenne de CNN, derrière leurs complets cravate, leurs tailleurs et leurs efforts de paraître décontractés, s'imaginent déjà par moments vêtus de kaki, fusil en bandoulière, luttant pour empêcher l'inimaginable de se produire.
Près de la moitié des Américains croient que le président actuel a détourné le système judiciaire pour s'en servir comme arme contre leur chef, saint et martyr, Donald Trump. Aucun fait, aucune vérité ne réussira à les convaincre du contraire.
Le régime est sérieusement fissuré et ce que fomente Trump risque de le fracasser. Et il n'y a rien que les adversaires de Donald Trump puissent faire pour colmater les fissures. L'apaisement ne fonctionnera pas. Ne fonctionne jamais. Reste l'affrontement.
C'est ce que j'ai compris en lisant entre les lignes des reportages et des interviews. Au fond des yeux de toutes ces bonnes gens qui paradent sur les grandes chaînes d'information brûle une étincelle. La PEUR!
Auront-ils, auront-elles le courage de la surmonter?
Texte très juste et clairvoyant !!! La guerre civile plane au dessus de nos têtes, car je crois que ça va nous affecter d'une façon ou d'une autre !!! Près de la moitié des américains croient cet hurluberlu malade mental et ce n'est pas du tout de bon augure !!! Tout le monde sur la planète en convient !!! Quelles seront les conséquences et l'avenir à court terme ???
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