Définition de pot-pourri: mélange hétéroclite de choses diverses.
Définition de hétéroclite: qui est fait d'un mélange bizarre d'éléments disparates.
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Bon, bien, je pense que ce texte de blogue sera jusqu' à un certain point un pot-pourri, quoique le fil conducteur reste l'élection partielle d'hier (17 novembre 2016) dans la circonscription provinciale ontarienne d'Ottawa-Vanier. Cet électorat m'intéresse parce qu'il compte une forte concentration d'électeurs franco-ontariens, même s'ils ne forment plus, comme jadis, la majorité des votants… Pour situer les non-habitués, l'hôpital Montfort s'y trouve… ainsi que la vieille Basse-Ville d'Ottawa et l'ancienne municipalité de Vanier…
Je savais depuis jeudi soir (hier soir au moment d'écrire ces lignes) que la candidate libérale Nathalie Des Rosiers avait été élue sans trop de difficulté. Le contraire aurait été surprenant. On cherche cependant le lendemain matin, dans le journal (Le Droit dans mon cas) et sur les sites Web locaux (principalement Radio-Canada), à remplir les cases vides autour du nom de l'élue… les résultats finals, les déclarations, l'ambiance, peut-être quelque analyse, des images. Enfin un peu de tout…
Comme ancien journaliste du Droit, ayant couvert des élections tant comme reporter que comme éditorialiste et cadre d'information, j'ai un faible naturel pour l'imprimé. À 6 heures du matin donc, ayant cueilli le journal sur le perron, je l'ai vite ouvert aux pages 2 et 3 (bit.ly/2g6gpBc)… pour finalement ne pas retrouver ce que je cherchais en tout premier lieu… le nombre de votes reçu par chaque candidat…
J'ai eu beau lire et relire… j'ai avalé une soupe de chiffres… plus de 200 partisans au local libéral, une centaine à la salle des conservateurs… 222 boîtes dépouillées sur 265 à 23 h (l'heure de tombée du journal, je suppose)… 4824 votes par anticipation… trois pourcentages (48% à Mme Des Rosiers, 29% au candidat du PCC André Marin, 15% à Claude Bisson du NPD)… mais pas les chiffres essentiels, ceux qui disent combien de voix favorisaient chacun, chacune des candidat(e)s… même pas un total partiel à l'heure de tombée…
Heureusement on pouvait se mettre sous la dent l'éditorial de Pierre Jury en page 14, qui nous livrait suffisamment d'éléments de contexte (pas de chiffres cependant) pour mieux saisir la portée de la victoire libérale et le poids politique de l'élue… juriste de réputation nationale et jusqu'à son entrée en politique, doyenne de la section common law de la faculté de droit de l'Université d'Ottawa (un autre élément absent des textes de nouvelles, qui mentionnaient cependant que le candidat Marin était l'ex-ombudsman de la province).
Il ne faudrait surtout pas blâmer la reporter pour les manquements d'information. La direction du journal l'avait laissée seule pour couvrir sur les lieux, dans des délais fort courts, une importante élection partielle… Importante parce qu'elle est située au coeur du lectorat franco-ontarien du journal… importante par la présence de deux candidats vedettes dans une circonscription auparavant représentée par la ministre des Affaires francophones de l'Ontario, Madeleine Meilleur… importante par les enjeux qui continueront de défrayer les manchettes du journal pour les années à venir, y compris l'interminable dossier du bilinguisme officiel à Ottawa… importante aussi parce que la première ministre Wynne était en ville...
Dans les circonstances, elle s'est admirablement débrouillée… Quant à la direction du journal, peut-être doit-on se consoler qu'elle ait au moins délégué un scribe de la salle de rédaction… Récemment, au congrès annuel de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario, il n'y avait aucune présence du Droit… et le pire, c'est que personne, même pas l'AFO, ne semble avoir protesté… du moins pas sur la place publique...
En comparaison, si je me fie au site Web d'Ottawa-Gatineau de Radio-Canada, la société d'État avait affecté trois journalistes à la couverture de la soirée d'élection dans Ottawa-Vanier… et cela paraissait dans la quantité d'information fournie aux auditeurs et lecteurs (bit.ly/2g4YIls)… On a cependant présenté Mme Des Rosiers comme doyenne à la faculté de droit de l'Université d'Ottawa… De fait, elle est doyenne de la section common law… Mme Céline Lévesque est doyenne de la section droit civil…
Ça et là…
* Le taux de participation était de 36%, comparativement à 49% à l'élection générale de 2014… Je ne sais pas si 36% à une partielle c'est supérieur à la moyenne, mais moins de 50% à une générale, c'est proprement scandaleux!
* La proportion du vote libéral a diminué de 55,5% à 48,6%… La part des conservateurs provinciaux a augmenté, de 22,3% à près de 30%… Le NPD a vu sa pointe de tarte passer de 13,3% à 15%… Les Verts se sont effondrés, chutant de 8% en 2014 à 3,2% en 2016…
* Les résultats en chiffres absolus: Nathalie Des Rosiers (lib.) 14 678; André Marin (PCC) 9023; Claude Bisson (NPD) 4544; Raphaël Morin (PV) 972…
* Il y avait au total 11 candidats représentant des partis parfois bizarres… Le meneur des marginaux, avec 399 voix, était Elizabeth de Viel Castel, représentant le parti Stop the new Sex-Ed Agenda…
* Vous voulez connaître quelques autres noms de partis à coucher dehors? Que diriez-vous du parti Aucune de ces réponses? Ou encore le Parti pauvre de l'Ontario (Paupers en anglais)?
* les autres partis présents étaient le Peoples Political Party, le Parti libertarien de l'Ontario, le Canadian Constituents' Party, et le Parti de la liberté de l'Ontario…
* Le porte-étendard du Parti pauvre, John Turmel, a déjà été candidat à 89 autres élections… Il a déjà été élu… une fois!
* Si j'étais Marie-France Lalonde, députée de la circonscription voisine et successeure de Madeleine Meilleur à la francophonie, je m'interrogerais sur mon rôle futur à Queen's Park… L'arrivée de Nathalie Des Rosiers, un poids lourd politique, risque de brasser les cartes… à moins que Mme Wynne ne soit prête à commercialiser deux figures de proue francophones dans son cabinet...
* Le maire d'Ottawa, Jim «bilinguisme fonctionnel» Watson, doit se tortiller un peu… La nouvelle députée et future ministre a promis de tout faire pour que la ville d'Ottawa devienne officiellement bilingue à temps pour le cent-cinquantenaire de la Confédération (c'est très, très, très bientôt…).
À suivre…
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J'espérais trouver un bilan complet, avec une composante «où va-t-on maintenant?», dans l'édition du surlendemain (samedi 19 novembre) mais Le Droit n'a fait aucun suivi. Je ne comprends pas...
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