jeudi 4 novembre 2021

Michael Rousseau... Une claque en pleine face que nous méritons...

capture d'écran, La Presse, 4 novembre 2021


Hé les partisans de l'anglais intensif obligatoire à l'école primaire française! Hé tous ceux et celles qui nous répètent à coeur de jour que la connaissance de l'anglais est essentielle au Québec! Avez-vous entendu le grand patron d'air Canada, Michael Rousseau, hier? Il vous a donné raison! Vous devriez être fiers et fières...

Pendant 14 ans, a-t-il dit, «j'ai été capable de vivre à Montréal sans parler français». Et de toute évidence, apprendre cette langue ne compte pas parmi ses priorités. Surtout qu'il n'en a pas besoin dans la métropole québécoise...

Avec toute l'arrogance et le mépris de nos Rhodésiens de jadis, il nous a remis à notre place, nous et notre langue! Et pourtant, pendant qu'un concert d'indignation balaie les médias et les réseaux sociaux, prenons le temps de penser une minute... N'est-il pas simplement le «pile» de notre «face», l'envers d'une médaille bien de chez nous?

Les Jean Charest, Philippe Couillard et semblables qui ont enfoncé l'anglais intensif à l'école française depuis 2011 ne véhiculent-ils pas le même message? Que l'anglais est important au point d'interrompre l'enseignement en français à l'école primaire, en plein apprentissage de notre seule langue officielle, pour acquérir ce qu'ils perçoivent comme la véritable langue de la réussite?

Michael Rousseau en a rajouté une coche, hier, mais au fond, son message fait partie du sous-texte de nos anglomanes francophones... Le PDG d'Air Canada, confirmant le caractère primordial de l'anglais (pas juste en affaires, partout à Montréal), nous a fait savoir que le français, lui, n'est PAS essentiel, même au Québec.

N'est-ce pas ce que sous-entendent les mordus de l'anglais intensif à l'école en réclamant, au Saguenay, à Québec, à Lévis et ailleurs une «bilinguisation» précoce de leurs enfants qui, dans quelques générations, nous laisseront plein de petit «Michael Rousseau»?

Quand Philippe Couillard proposait que tous les francophones du Québec apprennent l'anglais et que Michael Rousseau affirme ne pas avoir eu besoin du français à Montréal, ne sont-ils pas du même avis? Qu'au sommet de la pyramide socio-économique, l'anglais est essentiel, mais pas le français? Et que dans une société où la majorité, sinon la totalité de la collectivité de langue française a appris l'anglais, les anglophones n'ont pas vraiment besoin du français?

L'intervention du PDG d'Air Canada est une claque en pleine face dont nous avions besoin. Il a tout à fait raison. Il n'avait pas besoin du français à Montréal. Et au train où vont les choses, il en aura de moins en moins besoin. Et chaque nouvelle classe d'anglais intensif dans nos écoles lui donne raison. Au lieu de rendre le français essentiel partout au Québec, y compris Montréal, nous prenons acte d'un déclin qui risque de devenir irréversible.

Alors on fait quoi? Si on s'insurge contre les propos méprisants de Michael Rousseau et qu'en même temps, on continue d'angliciser les enfants francophones, même à l'école, on se tire encore une fois dans le pied. Pensez-y un peu...


2 commentaires:

  1. On voit bien là la trahison de nos élites francophones québécois, et ils sont nombreux !!! Pas de quoi être fiers !!!

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  2. Contrairement à ce que voulait Jean Charest et les autres libéraux de la même eau, il ne faut pas commencer l'apprentissage de l'anglais de plus en plus tôt, mais au contraire, le repousser pour bien ancrer et enraciner le français dans l'esprit de nos jeunes. Il est si facile d'apprendre l'anglais, de toute façon, avec les livres, les films, les vidéos, les chansons, etc.
    https://thehumanarchipelago.blogspot.com/2021/06/lapprentissage-de-langlais.html

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