vendredi 14 septembre 2018

Hé les boomers... aux barricades?

Deux pages couverture du Quartier latin, journal des étudiants de l'Université de Montréal, en 1970. On n'en voit plus comme ça en 2018...


Message aux boomers québécois... Cette mission, messieurs, mesdames, si vous l'acceptez, sera de réparer les dégâts, de sortir nos jeunes générations égarées de leur torpeur. Dans les années 60 et 70, nous avons voulu changer le monde et nous donner un pays à notre image. Nous avons échoué et après la défaite de 95, nous nous sommes affaissés. Les jeunes qui nous ont suivi ont fait de même, à cette différence près qu'ils n'avaient pas emmagasiné notre vécu de luttes et notre mémoire identitaire.

Votre mission (impossible?), chers boomers de 55 à 72 ans, sera de monter une dernière fois aux barricades pour toutes ces causes qui ont mobilisé notre propre jeunesse: souveraineté, langue et culture françaises, justice sociale, paix et faim dans le monde, laïcité et neutralité de l'État, gratuité scolaire, égalité des sexes, l'environnement, les impérialismes, la répression en Amérique latine, la liberté de presse, la démocratie économique et j'en passe. Rien de tout cela n'est réglé et notre flambeau faiblissant ne semble pas avoir été passé aux enfants.

Avant notre départ collectif pour l'au-delà, nous reste-t-il suffisamment d'énergie pour ressortir les pancartes, les slogans, organiser des manifs, relancer ces idéaux qui animaient nos discussions et nous faisaient envahir bruyamment les rues? Nos muscles et articulations ne répondent plus aussi bien qu'à l'âge de 20 ou 25 ans, mais notre cerveau (notre mémoire aussi) reste intact. Et il y a toute cette expérience accumulée au fil des décennies...

Nos étudiants et étudiantes avaient galvanisé le printemps 2012. Ce fut le dernier véritable printemps de contestation des jeunes Québécois. Les trois leaders ont abouti en politique, vous savez où... Quant aux autres... 

En 2018, avec l'effondrement appréhendé des 18 à 35 ans, reste-t-il d'autre option qu'un sursaut des vieux? Pourquoi pas? Oui, oui, avec bannières, casseroles et tout le tralala... pacifiquement, dans la plus stricte légalité. Ce serait une première au Québec et, pour nous boomers, un ultime sursaut, un combat final pour notre avenir et celui des jeunes générations. Imaginez des bandes d'aînés dans la rue (pas seulement sur Facebook et Twitter), menant les combats des jeunes à leur place. Peut-être serait-ce suffisant pour mobiliser quelques milléniaux? Plusieurs?

La planète est en danger. La démocratie est en danger. La nation québécoise est en danger. Nos enfants et petits-enfants sont en danger. Ils ont besoin de renouer avec les générations de militants qui les ont précédés et on ne peut aucunement compter sur des gouvernements comme celui de Philippe Couillard, qui s'acharnent à mettre la hache dans notre histoire et notre identité collective.

Ce message s'autodétruira s'il se bute à l'indifférence générale...


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Voilà à quoi je pense quand je rêve en couleur... En passant, j'ai 72 ans...



1 commentaire:

  1. Sous ses dehors humoristiques, ce texte est plein de réalisme, mais j'aurai très bientôt........... 79 ans. Je garde espoir.

    Gilles Sauvageau
    L'Assomption
    Québec

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