Le manque de savoir-vivre élémentaire atteint des proportions épidémiques dans mon coin de pays, l'Outaouais, et j'imagine que notre région ne doit pas être très différente des autres.
Il ne se passe guère une journée sans qu'un ou plusieurs incidents nous mettent en présence de gens qui ne semblent avoir aucun respect pour les règles de la société, pour l'environnement ou tout simplement, pour les autres humains qu'ils côtoient.
Cette semaine, je faisais la file avec mon litre de lait à la caisse express du supermarché IGA. Le type devant moi avait dans son panier une quinzaine d'articles (au moins) alors que l'affiche de cette caisse disait très clairement: «6 articles ou moins».
Comme cela se produit constamment et que les caissiers n'osent jamais intervenir, j'ai fait remarquer poliment à ce monsieur que la file était réservée aux petites commandes de 6 articles, ou moins. Pour toute réponse, j'ai eu droit à: «Pi???»
Je lui ai alors demandé si cela le dérangeait de ralentir la caisse express alors que d'autres attendaient derrière lui avec deux, trois ou cinq articles. Il m'a répondu avec un air insulté: «Non, pas du tout!»
Le vieux monsieur qu'il suivait est alors intervenu pour lancer, intelligemment... «Y'en a qui sont pressés. Mois je viens de la Gaspésie et par chez nous, on n'est pas pressés»... Vraiment édifiant.
Pour mon effort de civisme, j'ai eu droit à leurs quolibets et au silence gêné du caissier. Quand ce fut finalement mon tour de payer, j'ai tenté de savoir du caissier pourquoi le supermarché ne faisait pas l'effort d'appliquer ses propres règles. Il a balbutié quelque chose d'inaudible...
Ce genre d'incident fait ressortir deux situations tout aussi désagréables l'une que l'autre:
1. le manque de savoir-vivre est couramment toléré, et
2. tout effort pour le contrer est le plus souvent rabroué.
Je ne compte plus le nombre de fois où des camionneurs, automobilistes, motocyclistes et cyclistes brûlent des arrêts et des feux rouges sans la moindre hésitation, mettant leur vie et celle des autres en danger. Un geste pour le leur signaler vous vaudra trop souvent une insulte ou un majeur pointé vers le haut.
L'autre jour, sur l'autoroute 50 dans l'est de Gatineau, vraie piste de course, une moto nous a dépassés à vive allure (trop vite) entre les deux files de voitures qui roulaient aux environs de 100 km/heure...
Dans mon quartier, la vitesse est limitée à 40 km/h sur les rues résidentielles. Je commets l'erreur de la respecter, et cela me vaut constamment des voitures collées sur mon pare-choc arrière et la mauvaise humeur de leurs conducteurs qui se voient empêchés de rouler 60 ou plus dans les zones de 40...
Les conducteurs de gros camions F-150 (Ford) ou Ram (Dodge) sont souvent parmi les plus agressifs... Ôtez-vous de leur chemin...
Et que dire des milliers de «citoyens» qui lancent leurs mégots de cigarettes dans la rue, qui jettent leurs déchets un peu partout, au sol, sans se donner la peine de chercher une poubelle, ou qui laissent des paniers d'épicerie dans les espaces de stationnement ou même sur les trottoirs?
Ou encore ces milliers d'internautes qui lancent à tort et à travers des grossièretés et des injures sur Facebook ou Twitter?
Je veux bien croire que la majorité des citoyens se comporte bien, mais j'ai l'impression de ne pas les entendre très souvent... Peut-être font-ils partie de cette majorité silencieuse qui semble exister dans les sondages d'opinion, et guère ailleurs...
La société québécoise donne ces jours-ci des signes de décomposition. La croissance du nombre de malotrus en est certainement l'un des symptômes...
Monsieur Allard, vous avez tellement raison.
RépondreEffacerC’est triste...
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