Encore une fin de mois avec des yeux au beurre noir,
des ecchymoses et des égratignures infligés par certains de nos Canadian «Friends»...
Ce mardi 30 juin, on a appris (bit.ly/3ieL12y) que le chef du NPD,
Jagmeet Singh, n'aura pas à s'excuser d'avoir traité de raciste le député
bloquiste Alain Therrien et tous ceux et celles qui, comme lui, s'opposent à
une motion néo-démocrate dénonçant le «racisme systémique» à la Gendarmerie
royale...
Une décision typique, conforme aux us et coutumes du
Canada anglais... La saison de chasse aux Québécois francophones qui n'adhèrent pas aux
dogmes de sa rectitude politique multiculturaliste est toujours ouverte... Avoir lancé une gifle de nature semblable à M. Singh,
le député Therrien - il y a fort à parier - ne serait pas de retour en
Chambre...
Le chef du NPD a clairement tenu des propos haineux à
l'endroit du député du député du Bloc québécois et, ce faisant, déclenché un
torrent de messages tout aussi haineux et anti-québécois de partout au Canada
dans les médias sociaux.
La confusion créée par le galvaudage de l'expression
«racisme systémique» est telle qu'il y a nettement matière à débat, et qu'il
est parfaitement possible pour un militant anti-raciste d'exprimer des réserves
à l'endroit du libellé de la motion de M. Singh. Mais quand il s'agit du Québec, les Anglo-Canadiens font rarement dans la dentelle...
Tuer Sikhs, Juifs et Musulmans???
Les propos du chef du NPD fédéral ont beau être
injurieux, ils ne vont pas à la cheville des insanités colportées par le
coordonnateur de la campagne d'opposition à la Loi 21 sur la laïcité de l'État
québécois, et qu'un site Web dédié au «journalisme d'intérêt public»
(ricochet.media) a publié sans même cligner de l'oeil, ce 25 juin 2020 (bit.ly/31xneVQ).
Sa diatribe est si violente et haineuse
qu'elle devrait mériter à son auteur une enquête en vertu du Code criminel. Une
lecture de ces paragraphes devrait suffire: «Muslims, Jews, and Sikhs are
not now being killed by police on the streets of Quebec, but history indicates
that Bill 21 — by making them second-class citizens — could lead to that in the
not too distant future. Indeed, the stakes are unbearably high: If we
succeed in our fight against Bill 21, we will save lives that might otherwise
be lost to racism decades from now, in 2050 or 2070. If we falter or give in
now, we will be responsible for those future deaths.»
Je traduis pour la forme: «Les
policiers ne tuent pas présentement des Musulmans, des Juifs et des Sikhs dans
les rues du Québec, mais l'histoire nous apprend que la Loi 21 - en
faisant de ces gens des citoyens de deuxième classe - pourrait mener à cela
dans un avenir pas trop lointain. En vérité, les enjeux sont intolérablement
élevés: si nous sommes victorieux dans notre combat contre la Loi 21, nous
aurons sauvé des vies qui, autrement, auraient succombé au racisme d'ici
quelques décennies, en 2050 ou en 2070. Si nous fléchissons ou abandonnons
maintenant, nous serons responsables de ces morts futures.»
Quiconque connaît l'histoire pacifique et tolérante du peuple
québécois sait qu'un tel scénario frise le délire mais venant d'Ehab Lotayef,
un des chefs de la campagne anti-Loi 21 et membre du conseil d'administration
de l'Université McGill, plusieurs Anglo-Canadiens y verront parole
d'évangile... Misère...
Entre-temps, au Nouveau-Brunswick...
Entre-temps, dans le monde rocambolesque de la francophonie hors Québec, on apprenait que deux individus avaient été acquittés parce qu'ils n'avaient pu être jugés en français... Non cela ne se passe pas à Saskatoon, Victoria ou Toronto mais au Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue du Canada (bit.ly/31jKBSu)...
Le fait qu'ils n'aient pu obtenir un procès en français constitue déjà un accroc majeur aux droits de ces Acadiens, qu'ils soient innocents ou coupables. Mais il y a pire, le motif pour lequel les procédures judiciaires n'ont pu se dérouler en français au Tribunal des services financiers de la province. Il serait apparemment difficile d'y nommer des parlant français «en raison de la complexité de certains postes et des différents niveaux de compétence»...
Compte tenu que la grande majorité des Néo-Brunswickois bilingues sont de langue maternelle française (la majorité anglaise est à plus de 85% unilingue...), on peut supposer que le motif invoqué porte principalement atteinte aux compétences des francophones. Être Acadien, je serais insulté! Comme ancien Franco-Ontarien devenu Québécois, je suis insulté!
Cela n'est pas sans rappeler l'affaire Donald Gordon, ancien président du CN, qui avait déclaré en 1962 que les francophones n'avaient pas la compétence requise pour occuper le poste de vice-président du Canadien national (bit.ly/3g7Yszw)... Le brouhaha qui avait suivi avait provoqué la création de la Commission fédérale d'enquête sur le bilinguisme et le (regretté) biculturalisme...
La loi sur les langues officielles du Canada
À l'aube de la Fête du Canada, il n'est pas intitule de noter que c'est le jour de la St-Jean que Radio-Canada (bit.ly/31bode2) a diffusé la nouvelle nous apprenant que la plus récente promesse de moderniser la loi fédérale sur les langues officielles allait rejoindre les précédentes sur les tablettes déjà bien garnies de l'immense salle d'attente législative réservée aux enjeux de la francophonie... Une autre claque en pleine face...
Et enfin, en cette deuxième demie de juin, les francophones de la Colombie-Britannique, ayant eu le temps de peser les effets de leur plus récente victoire en Cour suprême dans leur combat pour obtenir une éducation en français de qualité équivalente à celle des anglophones, ont sans doute remarqué que la Cour suprême n'a fixé aucun délai réparatoire et qu'ils seront peut-être obligés de recommencer à passer de tribunal en tribunal pour faire appliquer le jugement... (bit.ly/38bpfZ6)
Et on a le culot de nous inviter à célébrer le 1er juillet...