Je suis en beau tab...arnouche...
Le premier ministre de la province voisine, Doug Ford, dont le regard ressemble ces jours-ci à celui d'un chevreuil aveuglé par un 18-roues, vient de devancer la première étape de son plan de déconfinement...
À chaque annonce, soit du Québec, soit de l'Ontario, je guette un élément en particulier: la frontière entre Gatineau et Ottawa, fermée maintenant depuis un bon bout de temps.
Pourquoi? Parce que j'ai deux filles, deux gendres, quatre petits-enfants, sans oublier ma mère qui aura 97 ans le mois prochain, et une soeur qui demeurent aux quatre coins d'Ottawa, sur l'autre rive de l'Outaouais.
Depuis mars 2020, je les a à peine vus et je m'ennuie d'eux. Depuis quelques semaines, Québec a ouvert les déplacements entre les régions. Je peux maintenant aller visiter ma fille montréalaise et sa famille, je pourrais même rouler 1446 km jusqu'à Natashquan pour saluer des étrangers. Mais 25 ou 30 km en traversant un pont? Non!
Je peux comprendre la nécessité de fermer la frontière quand il le faut. Et il le fallait. Mais la situation actuelle de la COVID à Ottawa n'est pas très différente de celle à Gatineau, à Montréal, ou dans la Vieille capitale. Et pourtant, là n'est pas le coeur du problème...
Ce qui me met en cibouleau, c'est que la fermeture de la frontière est considérée par des milliers de personnes, des deux côtés de la rivière, comme une simple suggestion qu'on est libre ou pas de suivre...
Alors d'un bord, y'a les niaiseux comme moi, qui obéissent aux règles en bon citoyen, et ceux qui - peu importe les directives - traverseront à Gatineau pour aller acheter leurs immenses caisses de bière pas cher au Costco de Gatineau... ou pour d'autres raisons tout aussi «essentielles».
Je voudrais bien trouver un exemple de Gatinois se rendant à Ottawa pour des motifs «peu essentiels» mais je n'en trouve pas. Dans la capitale fédérale, à part les épiceries et les pharmacies, tout est pas mal fermé, alors qu'à Gatineau tout est plus ou moins ouvert... Ça va changer en Ontario à compter de vendredi, 10 juin.
Je suis peut-être innocent, mais depuis le début de la pandémie, je fais confiance aux gouvernements et à la santé publique. J'ai la conviction qu'ils ont à coeur le bien-être des citoyens et que respecter les directives aide à sauver des vies.
Alors qu'en est-il de tous ces égoïstes, et il y en a sur les deux rives, pour qui la solidarité en temps de crise est un concept incompréhensible? N'allez surtout pas leur rappeler leur devoir de citoyen. Ils vous diront plus ou moins poliment de vous mêler de vos affaires, vous brandiront un doigt d'honneur ou pire, vous engueuleront.
Je dois croire que c'est à cause de gens comme eux si les vagues de COVID se sont propagées plus vite, entraînant vers les hôpitaux surchargés - et au cimetière - des milliers de coupables et de victimes. Les plus irresponsables ont accéléré les courbes ascendantes, et ralentissent aujourd'hui le retour à la normale.
J'ai maintenant reçu mes deux vaccins, et encore j'adhère aux mesures de prudence. Je me prive de voir mes proches parce que mon devoir de citoyen l'exige. Je ne traverse pas à Ottawa. Alors quand je vois quantité de plaques ontariennes devant nos magasins à Gatineau, je suis outré. S'ils étaient venus revoir les parents, les enfants qu'ils n'ont pas vus depuis l'an dernier, je comprendrais. Je fermerais l'oeil. Mais ils ne sont là que pour magasiner...
Si la situation était inversée et que j'étais Ontarien, je m'insurgerais contre des Québécois irrespectueux qui traverseraient la frontière sans égard pour la santé de leurs concitoyens...
La morale de cette histoire? Ouvrez la frontière officiellement, MM. Ford et Legault. Parce qu'elle est déjà ouverte, et que personne ne la surveille vraiment. La situation actuelle, vu le recul de la pandémie, ne fait souffrir que les bons citoyens... Les autres s'en moquent...
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