Je dois avouer avoir bien apprécié le grand spectacle télévisé de la fête nationale du Québec (voir bit.ly/3x70N6y). C'est sans doute ainsi que la Saint-Jean sera fêtée désormais, les nouvelles «diversités» ayant rendu suspect notre «nous» plus traditionnel. Les festivités qu'on a jadis connues risquent d'être de plus en plus reléguées aux tablettes des musées...
Tragiquement, l'âme nationale qu'on a mis 400 ans à tisser et métisser vacille. Notre contribution à la diversité culturelle mondiale, si unique, si essentielle, s'efface lentement de la mémoire collective. Il est désespérant de voir tant de jeunes Québécois coupés du souvenir de l'histoire qui a marqué le vécu des générations précédentes.
Est-il trop tard pour un dernier coup de coeur? Sans renier le caractère opportun des spectacles interculturels québécois, ne pourrait-on pas - une dernière fois? le 24 juin 2022? - réunir sur une même scène les têtes d'affiche toujours disponibles de ces grands rassemblements libérateurs de la Saint-Jean qui ont fait frémir des millions de Québécois de la fin des années 60 aux années 90?
Imaginez un spectacle de la fête nationale avec Gilles Vigneault, le doyen de nos chansonniers à 92 ans, accompagné de Claude Gauthier, Jean-Pierre Ferland, Yvon Deschamps, Robert Charlebois, Louise Forestier, Ginette Reno, Diane Dufresne, Claude Dubois, Michel Rivard, Marie-Michèle Desrosiers, Paul Piché, Richard Séguin et bien d'autres... avec quelques vedettes des années 2000...
Le Québec a assurément les moyens techniques, et une abondance de musiciens pour transformer ces prestations en événement mémorable, à conserver et à rejouer pour faire entendre aux générations actuelles et futures l'écho des racines et du tronc de toutes ces branches sur lesquelles elles sont aujourd'hui perchées.
J'aurai bientôt 75 ans, et je suis conscient de la fragilité de la vie. Nous perdons des artistes tous les ans. Raymond Lévesque, il y a quelques mois. Nos grands compositeurs et interprètes de la chanson québécoise constituent un trésor national qu'il faut sans cesse mettre en vitrine. Pendant combien d'années pourra-t-on encore entendre Gens de mon pays ou Le plus beau voyage par ceux qui les ont créées?
S'il faut présenter aux Québécois une ultime et grandiose Saint-Jean d'autrefois, c'est bientôt ou jamais. Le résultat serait spectaculaire! Et s'il reste toujours quelques braises, on ne sait jamais...
Excellente idée.
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