Je me considère toujours journaliste même si je n'ai plus d'employeur médiatique depuis 2014. Invoquer mon «titre» de blogueur n'ouvrira pas beaucoup de portes «officielles» dans le cadre de mes recherches. Alors je dois me contenter parfois de scénarios incomplets qui continueront pendant longtemps à piquer ma curiosité...
En voici un, présenté en ordre chronologique.
le samedi 12 février 2022 - La MRC de Pontiac dévoile sa nouvelle marque territoriale composée de publicités rédigées en «franglais». Une horreur dont je fais état dans mon texte de blogue du 14 février, intitulé Le Pontiac... «One big family»??? (Voici le lien: bit.ly/34FAefU)
le lundi 14 février 2022 - Je lance mon texte de blogue sur Twitter et sur Facebook, en me disant qu'au moins un des médias régionaux trouvera intéressant l'aspect linguistique de la campagne Destination Pontiac, compte tenu des débats incessants sur le déclin du français au Québec.
le vendredi 18 février 2022 - Depuis les textes insipides publiés avant mon texte de blogue du 14 février (CHIP-FM, Le Droit), où personne ne parle des textes «franglais» de la MRC Pontiac, c'est le silence complet sur le front médiatique. Décourageant.
le dimanche 20 février - Je relance mon texte de blogue du 14 février sur Twitter avec un appel aux médias, au ministre Jolin-Barrette et à l'Office québécois de la langue française, en spécifiant que le député libéral André Fortin appuie cette campagne en «franglais»...
le mardi 22 février 2022 - Un peu outré de l'indifférence générale dans cette affaire que je juge importante, je lance un deuxième texte de blogue intitulé Le franglais, langue officielle? À Montréal, il y aurait levée de boucliers... Mais dans le Pontiac... bof! (Voici le lien: bit.ly/3HbT1g6)
Je l'adresse cependant à une série d'acteurs qui, me semble-t-il, sont de nature à se préoccuper de la langue française et du sort qu'on lui fait subir, même dans une petite région comme le Pontiac, en Outaouais:
le mercredi 23 février 2022 - Je reçois la réponse suivante à mon gazouillis de la veille:
Je vérifie immédiatement et Yves D. a tout à fait raison. Le franglais a presque disparu. La seule trace qui en reste, on la trouve en bas de chaque page. C'est la signature de la MRC Pontiac, que voici:
Les autres messages, dans toutes les pages, sont maintenant présentés en français (dans la version française du site Web) ou an anglais (dans les pages anglaises de cette MRC bilingue du Québec). En voici un exemple, que vous pouvez comparer à la première version plus haut:
le jeudi 24 février - Nouveau balayage des médias en ligne et personne ne souffle mot de ce changement de cap linguistique de la MRC Pontiac. Voilà donc mon scénario incomplet: que s'est-il passé pour que la MRC Pontiac modifie en un jour le contenu linguistique d'une campagne soigneusement préparée depuis deux ans?
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J'ai écouté l'interview donnée à la station CHIP-FM Pontiac (en anglais) par la directrice du développement économique de la MRC Pontiac, Cindy Phillips, qui avait expliqué l'effort de préparation de cette campagne publicitaire:
«Nous y travaillons depuis deux ans. Nous avons parlé à des gens dans toutes les communautés. Nous avions un comité formé d'intervenants de la région, d'élus et de citoyens ordinaires. Nous avons rencontré des groupes témoins, fait des sondages en ligne. Nous avons fait beaucoup de travail pour comprendre l'ADN du Pontiac, ce qui nous rand si unique. Le projet a été dirigé par le service de développement économique de la MRC Pontiac, en association avec l'entreprise de consultants Visages régionaux».
Alors que s'est-il passé pour qu'entre le 22 et le 23 février, on chamboule la présentation «franglaise» soigneusement élaborée par les élus municipaux et des experts en marketing après deux années de consultations? Sûrement pas deux petits textes de blogue, fussent-ils rédigés par un ancien éditorialiste du quotidien régional, Le Droit...
Il fallait plus que ça. La chroniqueuse Josée Legault, qui a 50 000 abonnés sur Twitter, a relancé mon gazouillis le 22 février avec le commentaire «il faut en effet le voir pour le croire» mais c'est la seule réaction médiatique que j'ai vue... Se peut-il qu'un des médias à qui j'ai adressé le texte de blogue ait donné un coup de fil à la MRC Pontiac? Ou l'OQLF? Ou un député? Ou un organisme comme la SSJB ou Impératif français?
Quelqu'un, de toute évidence, est intervenu et cette intervention s'est avérée suffisamment percutante pour modifier en quelques heures des plans mijotés et peaufinés pendant des mois, voire des années... Et surtout, la MRC Pontiac n'a pas annoncé les modifications au «franglais» et les motifs de ces changements... Je ne dois pas être le seul qui s'interroge là-dessus...
Il n'est pas trop tard pour en tirer un bon petit reportage médiatique mais si le passé est garant de l'avenir, l'espoir est mince de voir un journaliste de la région ou d'ailleurs s'intéresser à cette petite énigme...
Serait-ce le résultat d'une intervention d'Impératif franâis?
RépondreEffacerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreEffacerLes médias institutionnels (LaPresse, LeDevoir, LeDroit, Radio-Canada, LeSoleil, RDI, etc.) sont tous fédéralistes, fédéralisant et/ou affligés d'un mandat pancanadien. En conséquence, ils sont peu attirés par ce genre de sujet. Il y aurait sans doute le Journal de Montréal ou le Journal de Québec, voire TVA. L'important, c'est que l'Outaouais soit conscient de votre intervention et de votre dévouement, M. Allard. On ne peut étouffer la vérité sur le long terme, seulement sur le court terme, de la même façon qu'il est vain de vouloir faire passer pour un idiot quelqu'un qui ne l'est pas réellement et ce, même si c'est ce que LeDroit a essayé de faire pendant des années et des années, à mes dépens...
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