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capture d'écran de Radio-Canada---------------------------------------------
En Ukraine, tous les jours, depuis des semaines, l'armée de Poutine se rend coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.
Agression, destruction, terreur, carnage, les images quotidiennes sont devenues insupportables, comme les appels à l'aide désespérés du président Zelensky et de son peuple...
La solidarité des démocraties est clamée haut et fort, mais aucun soldat ne franchit la frontière ukrainienne pour aider à protéger le pays contre les armes russes...
Le menace nucléaire de Poutine nous paralyse. Personne ne sait s'il est assez fou pour la mettre à exécution.
Et nous savons tous qu'une guerre nucléaire peut détruire la planète.
Alors, impuissants ou presque, nous voyons défiler à l'écran les bombardements d'hôpitaux, d'écoles, de quartiers civils, les morts et les blessés, la fuite de millions de réfugiés, l'anéantissement d'un pays.
Nous avons troqué l'honneur et la solidarité contre une survie dans la honte.
Ce vil contrat, à la longue, ne sauvera personne...
Admettons que Poutine envisage vraiment une frappe nucléaire le jour où les armées des démocraties se dressent en bouclier dans les airs ou au sol en Ukraine.
Et qu'on le laisse, pour éviter le pire, piétiner le sol ukrainien... N'est-ce pas du même coup une invitation à récidiver avec d'autres voisins?
L'apprenti-tyran du Kremlin fulmine déjà contre la Pologne et autres États qui accueillent les victimes en fuite de son agression, qui le conspuent, contre les représailles économiques de l'Occident, contre les médias des démocraties qui le taillent en pièces...
Coincé, isolé, Poutine n'en deviendra que plus dangereux... Un bon jour, s'il est aussi fou que l'on craint, il appuiera sur le bouton rouge, qu'on le combatte ou pas... Et la planète y passera.
Faudrait pas que le dernier acte de l'humanité soit de s'agenouiller devant l'assassin, alors qu'elle aurait pu se tenir debout!
Si, par contre, Poutine et ses généraux sont sains d'esprit et utilisent le bluff nucléaire pour effrayer ceux qui seraient en mesure d'enrayer son agression en Ukraine, l'inaction militaire des démocraties ne sert qu'à lui donner carte blanche.
Drapés dans le drapeau bleu et jaune, criant haut et fort notre solidarité et notre impuissance, nous assistons jour et nuit à l'écrasement d'un peuple qui n'a pas les moyens militaires de repousser l'envahisseur.
Des images sans fin de bâtisses éventrées, de milliers de femmes, d'enfants et d'hommes qui fuient à pied, souvent pendant des jours, pour échapper aux bombes et aux chars russes, les éclairs d'explosions dans la nuit, les appels que nous lancent les victimes, à commencer par le président Zelensky...
Tant de bravoure chez eux, tant de lâcheté ici...
Jamais aurais-je cru possible qu'avec une carapace de 50 ans de journalisme, je puisse en arriver là. J'ai de la difficulté à regarder les bulletins de nouvelles, à lire les journaux. Je suis stressé. Je me sens coupable d'assister, sans plus, à cette résistance qui se prolonge contre un ennemi impitoyable. Et de ne rien faire qui puisse empêcher les bombes de tomber, les chars d'avancer, les troupes d'envahir...
Les démocraties n'ont plus que quelques jours pour sauver l'honneur.
Au fond, pour Poutine, le choix est simple. Ou bien il utilisera le nucléaire, maintenant ou plus tard, ou il ne l'utilisera pas.
Pour nous, le choix est aussi simple. Qu'on laisse poutine gagner ou qu'on le combatte ne changera rien à la donne s'il entend inclure - pour vrai, pour de bon - l'arsenal nucléaire dans ses stratégies.
On laisse les Russes piétiner l'Ukraine? Le pays sera probablement anéanti, et Poutine aura toujours le doigt sur la gâchette atomique. Pour une prochaine fois qui ne tardera pas...
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