À épingler au babillard de l'au-delà...
Salut cher Marc-André,
J'envie ceux qui, comme mon épouse Ginette, mon ami Claude Tremblay et d'autres ont cette capacité et cette habileté de verser spontanément leurs émotions sur papier. J'ai beau avoir les tripes à l'envers, les mots ne remontent pas à la surface.
Ton départ inattendu et beaucoup trop hâtif laisse un grand vide. Pour ta fidèle et aimante Francine d'abord, bien sûr, pour tes proches aussi mais également pour tous ceux et toutes celles qui ont eu la chance de te connaître. Y compris moi.
J'entends encore ta voix, posée, calme, passionnée. Je te vois assis aux petits-déjeuners de notre grappe d'anciens collègues du Droit dont Francine et toi avez été le pivot. Et je reste en admiration devant la quantité et la qualité des connaissances que tu avais accumulées et nous offrais savamment et généreusement.
Je ne t'ai pas connu autant que ceux et celles de ta génération - j'ai huit ans de trop - mais je crois que l'amitié qui nous liait était profonde et éternelle. Nous n'avons jamais vraiment parlé d'horticulture, une de tes passions, mais la musique était toujours au menu de nos conversations!
Une mémoire prodigieuse et des goûts musicaux éclectiques faisaient de toi un repère précieux pour quiconque aurait voulu jaser des époques, des artistes et des genres musicaux. Combien de fois avons-nous promis d'échanger une liste de nos 100 chansons préférées de tous les temps? J'ai commencé, toi aussi sans doute, mais cela restera un projet inachevé.. dans cette vie.
En journalisme, nous partagions un engagement sans compromis pour l'intégrité, la précision et la qualité de la langue française. Je ne doute pas que s'il existe dans ton au-delà un tableau d'honneur des meilleures plumes du Droit, ton nom y soit déjà gravé en lettres d'or.
À chaque déplacement en voiture à ma pharmacie, près des rues Main et St-René à Gatineau, j'ajoutais un crochet en revenant pour passer devant votre maison, au cas où toi ou Francine seriez dehors, dans les plates-bandes, dans l'entrée ou sur la balançoire. L'espoir d'y arrêter pour un brin de jasette. C'est arrivé trop peu souvent. Mais je continuerai.
Tu nous manqueras, Marc-André. Je me console en me disant que si tôt ou tard, la mort finit par nous faucher tous, les amitiés et l'amour restent avec nous pour toujours. Pour le moment, vivons le deuil. Pleurons ton départ et célébrons ta vie.
Pierre A.
NB - Je promets d'essayer de finir mon palmarès des 100 meilleures chansons, et de le confier à Francine. J'en ai déjà un bout de fait...
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