Du 30 décembre 2022 au 6 janvier 2023... Une semaine d'hiver devant l'océan Pacifique au 20e parallèle, sur les rives de la baie de Banderas, à Puerto Vallarta... Pour moi qui ai très peu voyagé avant d'atteindre la mi-soixantaine, qui affronte la vieillesse avec un budget modeste et qui déteste avec passion la saison froide depuis l'enfance, c'est une rare incursion au paradis !
J'ai décidé de noter à mon blogue des moments forts, pour conserver la clef des tiroirs de mémoire qui se referment avec le temps...
* au premier pas dans le tunnel accordéon qui nous relie de l'avion à l'aérogare de Puerto Vallarta, sentir l'air chaud qui s'infiltre de l'extérieur; au premier pas dans l'aéroport, joindre la foule de touristes qui fuient comme nous la neige et le froid; au premier pas hors de l'aéroport, être ébloui par le soleil tropical et voir un premier palmier, le plus bel arbre de la planète (du moins quand on vit au 45e parallèle).
* être accueilli, dans le tourbillon des arrivées, par un autobus et un guide mexicain d'Air Canada qui parle français. De fait, il n'a parlé que le français au groupe de l'autobus qui nous menait à Riviera Nayarit, en banlieue de Puerto Vallarta. (Dans l'avion, toutes les annonces avaient été faites en français d'abord.)
* arriver à l'hôtel Wyndham Alltra (l'ancien Dreams Villamagna) et être accueilli en espagnol par des «Hola» et «Buenos Dias»... Même si la majorité des touristes d'hiver parlent probablement l'anglais, on ne s'abaisse pas ici à lancer des «Hola-Hi» à l'image des dégradants «Bonjour-Hi» au Québec...
* sortir sur le balcon de la chambre dès l'arrivée, ce 30 décembre 2022, en fin d'après-midi, et apercevoir un magnifique soleil déclinant sur la baie de Banderas et l'océan Pacifique, au-delà des trois piscines où la musique latino crée l'ambiance pour les vacanciers qui s'amusent toujours dans l'eau ou se reposent sur les chaises longues tout autour...
* aller souper à un restaurant extérieur, près de la plage, en manches courtes et en bermudas (ayant quitté les vêtements d'hiver le matin même) avec en arrière-plan les palmiers contre un ciel rougeoyant après le coucher du soleil. Le bonheur suprême!
* au premier matin mexicain, se retrouver à l'immense buffet du restaurant principal pour le petit déjeuner. Toujours mon repas préféré en vacances. Un vaste (c'est peu dire) choix de mets délicieux de chez nous et de chez eux. J'ai toujours hâte au plantain rôti. Personnel amical et service impeccable.
* immédiatement après, profitant d'un ciel parfaitement ensoleillé, s'installer sur le sable chaud sous un palapas (parasol en bois couvert de feuilles de palmier), voir et surtout, entendre les vagues qui transportent des planchistes vers l'immense plage publique qui contourne la baie. Mon seul commentaire à Ginette: «Je suis heureux!»
* lire l'ultime offrande de Serge Bouchard (La prière de l'épinette noire) sur une plage mexicaine, en sirotant l'une des boissons (sans alcool dans mon cas) que je ne boirais jamais à Gatineau, à saveur de fraises, de bananes et/ou de chocolat, que le personnel de l'hôtel m'apporte directement au palapas... Gracias! Et malheur à ceux qui ne laisseront pas de pourboire!
* renouer avec les activités marchandes de la plage, le va-et-vient des artisans et vendeurs mexicains, qui sont après tout chez eux, qui nous accueillent dans leur pays, et qui ont parfaitement le droit de cueillir leur part de la manne touristique. Portant d'amples vêtements et de larges chapeaux pour se protéger du soleil, ils arpentent le sable toute la journée avec leurs parfois lourdes charges. Solidarité. Admiration.
* en cette veille du Jour de l'An, se repayser durant la soirée en regardant Infoman et le Bye Bye à Radio-Canada grâce aux talents technologiques de ma fille Véronique et de mon gendre Nicolas... suivi de l'habituel FaceTime avec nos autres enfants à Ottawa et Montréal, rendu un peu étrange du fait qu'il est minuit 1er janvier 2023 chez eux mais 23 h, le 31 décembre 2022, à Puerto Vallarta... Flou temporel...
* assister de notre balcon à un spectaculaire feu d'artifice d'une quinzaine de minutes sur la plage à minuit tapant (heure de Puerto Vallarta). Nous avons rattrapé 2023...
* savourer les avantages d'un vrai tout-inclus pendant une semaine, butiner d'un restaurant à l'autre, d'un bar à l'autre, échanger parfois avec quelques-uns des serveurs et serveuses, pouvoir utiliser à plein les salutations espagnoles qu'on connaît, manger trop parce que c'est bon, savoir que tout est à proximité... Vous voulez un café et un croissant ou une pâtisserie à 3 heures du matin? Le café-bistrot est toujours ouvert...
* aller visiter le vieux centre-ville de Puerto Vallarta en taxi (les tarifs sont régis par l'État) avec ses rues en pavés, sa longue passerelle piétonnière (le Malecon) devant la mer où l'on voit parfois des baleines, et un détour obligatoire sur l'île Cuale (sur la rivière du même nom) pour se promener sur une longue ruelle d'artisans et de commerçants de l'endroit où TOUT se négocie... C'est une tradition...
* faire le plein des couleurs qui nous sont interdites au Québec en hiver... le vert et le bleu en combinaison... les palmiers sous un ciel sans nuages... les parterres gazonnés, les plantes tropicales... le vert et l'orange des iguanes qui circulent autour des piscines... un baume pour l’âme permettant de supporter le blanc-gris-drabbe jusqu'à la fin mars...
* voir un coucher de soleil sur l'océan Pacifique bien installés au bar sur le toit de l'hôtel... toujours spectaculaire...
* être entouré de Mexicains (cette année la moitié des touristes au moins parlaient l'espagnol), un peuple accueillant, aimable et fier. Un jour, peut-être, je réussirai à maîtriser leur langue...
* voir une fillette d'une dizaine d'années, portant deux sacs d'objets à vendre, se reposer pendant une dizaine de minutes à l'ombre d'une chaise près de nous, jouant dans le sable comme tout enfant devrait le faire, en attendant de se relever pour rejoindre sa mère qui portait, en plus de ses deux sacs, un bébé dans ses bras et guettait un enfant de deux ans environ qui la suivait. Toute la journée. Solidarité. Colère...
* descendre à la plage une dernière fois quelques heures avant le départ pour voir les plus imposantes vagues de la semaine, pour emmagasiner en mémoire la vue de la baie et de la mer, les sons, les odeurs... en se demandant comment sept jours ont pu passer si vite... et en espérant avoir le temps, la santé et les moyens d'y revenir l'hiver prochain...
Je repensais à tout ça en pelletant à Gatineau, hier...
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