jeudi 18 juillet 2024

Espaces francophones... L'effritement...

«L’épanouissement, voire le sort de la francophonie canadienne à l’extérieur du Québec semble aujourd’hui se jouer sur la capacité de cette dernière à préserver, à développer et à contrôler des espaces francophones*.» - La construction d'espaces francophones comme projet de société en milieu minoritaire, Revue Minorités linguistiques et société, numéro 13, 2020. (lien en bas de page)

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Pour en arriver à cette conclusion, qui va de soi pour tout francophone ayant vécu ou vivant dans une province à majorité anglaise, les quatre auteurs du texte ont passé au peigne fin la réalité de la francophonie canadienne hors-Québec. Qu'auraient-ils écrit s'ils s'étaient penchés de même façon sur la situation du français au Québec? La même chose?

On n'aurait qu'à remplacer «la francophonie canadienne à l'extérieur du Québec» par «la francophonie québécoise»... «L’épanouissement, voire le sort de la francophonie québécoise semble aujourd’hui se jouer sur la capacité de cette dernière à préserver, à développer et à contrôler des espaces francophones.»

Le mot clef, évidemment, c'est «contrôler». Si le contrôle d'un espace ou d'un territoire échappe à la collectivité de langue française qui l'occupe, rien ne garantit qu'on puisse en «préserver» et «développer» le caractère francophone. De fait, sans cette capacité de contrôler leur propre destin, les francophones, tant au Québec qu'ailleurs au Canada, seront toujours à la merci de majorités anglophones souvent hostiles.

Quelques exemples (on pourrait en citer des centaines, voire des milliers) pertinents? Prenez le secteur de la Basse-Ville d'Ottawa, l'ancien bastion des Franco-Ontariens de la capitale canadienne. Un bon jour, dans les années 1960, pour construire un pont le fédéral exproprié plus de 100 familles et cassé le quartier en deux avec un grand boulevard. À la fin des années 60, sous le couvert d'un projet de rénovation urbaine, la ville d'Ottawa a défiguré l'ensemble de la Basse-Ville à coups de routes et d'expropriations.

À 80% francophone jusque dans les années 1970, la Basse-Ville compte aujourd'hui à peine 20% de Franco-Ontariens. Qu'auraient pu faire les anciens résidents pour préserver et développer le caractère français du territoire qu'ils occupaient depuis la première moitié du 19e siècle? Autre que de s'armer et de dresser des barricades, rien! Ils n'exerçaient aucun contrôle sur les véritables décideurs anglophones et francophobes, logés au Parlement fédéral et à l'hôtel de ville d'Ottawa.

Ce qu'ont subi les Franco-Ontariens de la Basse-Ville est arrivé, d'une manière ou d'une autre, à toutes les collectivités francophones urbaines hors-Québec. Entre l'effritement des quartiers, l’assimilation des francophones et l'absence de contrôle des leviers politiques, le français n’est nulle part aujourd'hui la langue de la rue dans ces villes ontariennes (et manitobaine) qui se glorifiaient jadis d'avoir de vibrantes «communautés» canadiennes-françaises. En 2024, les seuls espaces francophones à l'extérieur du foyer sont les salles de classe des écoles françaises, les églises (souvent vides) et les résidences pour personnes âgées. Ce n'est pas suffisant. Loin de là.

On pourra toujours dire qu'au Québec, la situation n'est pas la même. La majorité est francophone et la force du nombre lui permet d'exercer le contrôle sur un territoire qu'elle dit vouloir, depuis la Loi 101, de langue française. Mais encore faut-il que notre demi-État l'exerce, ce pouvoir. Les domaines de compétence du gouvernement fédéral, ceux que la Constitution lui attribue et ceux qu'il accapare avec l'aide de ses juges, sont entre les mains de la majorité anglo-canadienne. Vous n'avez qu'à lire les rapports annuels du Commissaire fédéral aux langues officielles pour en comprendre les conséquences.

Pour le reste, on sait ce qu'il faut faire. Seul un Québec à toutes fins utiles unilingue français permettra peut-être d'endiguer la vague anglo-américaine qui fait de nous un village encerclé. Mais depuis le premier gouvernement Lévesque, avec sa première mouture de la Loi 101, un manque évident de volonté politique a permis une érosion croissante vers un bilinguisme quasi juridique, tout au moins de facto. Un exemple? Toutes les municipalités qui auraient dû perdre leur statut bilingue en vertu de la Loi 101 ont décidé de le conserver parce que Québec leur a laissé le choix de se franciser ou pas, au lieu d’affirmer le pouvoir de la majorité.

À l'image de la Basse-Ville d'Ottawa qui lui fait face, le centre-ville de Gatineau, quatrième ville du Québec, s'anglicise à vue d'oeil alors que la rive québécoise se peuple de tours d'habitation envahies par des Anglo-Ottaviens qui s'y croient encore chez eux. Le vieux secteur de l'Île de Hull, autrefois à 90%, l'est désormais à moins de 60%. D'ici peu, les francophones y seront minoritaires. Et les autorités municipales ne font rien pour affirmer le caractère français de la ville pendant qu'ils ont encore le pouvoir de le faire. Au contraire, ils l'affaiblissent. Et les espaces francophones s'effritent à mesure que le centre-ville de Gatineau prend l'image d'une extension du centre-ville de la capitale fédérale..

À Ottawa, les Franco-Ontariens ont dû encaisser les coups parce qu'ils étaient minoritaires. Le pouvoir, le droit de contrôler leur destinée, leur échappait. À Gatineau les francophones sont majoritaires pour le moment et pourraient contrôler leur destinée, mais ne le font pas. Ils se taisent, à genoux, pendant que les tours riveraines continuent de monter et que l'assimilation croissante des francophones s'ajoute à l'arrivée massive d'anglophones de l'autre rive.

Si, un jour, les anglos sont en majorité à Gatineau, à Montréal, à Laval, ou même au Québec, je vous le garantis. Le pouvoir, le droit de nous contrôler, ils l'exerceront sans retenue et toutes nos futures jérémiades n'y pourront rien. Si on n'a pas de couilles, voilà le sort qui nous attend...

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Lien à l'article de la revue Minorités linguistiques et société, numéro 13, 2020. https://www.erudit.org/fr/revues/minling/2020-n13-minling05385/1070389ar.pdf

*Dans son usage courant, la notion «d’espace francophone» désigne les espaces sociaux où les francophones peuvent vivre, socialiser, transmettre la langue, se définir, se gouverner et développer leurs institutions en français. Ces espaces peuvent être formels ou informels, ou encore privés ou publics. Cela peut aller de l’habitation au quartier, aux commerces, à des centres socioculturels, aux organismes francophones, aux médias, aux écoles et établissements postsecondaires, aux hôpitaux, aux municipalités qui offrent des services ou qui fonctionnent en français.»


lundi 15 juillet 2024

Il y a un an, le 15 juillet 2023...

photo prise en 1940

Il y a un an, le samedi 15 juillet 2023, j'allais prendre le petit déjeuner avec ma mère, Germaine Jubinville-Allard, à son appartement de la résidence Jardin Royal, à Orléans (Ontario). Nous avons jasé de tout et de rien. Une conversation comme tant d'autres, rappelant des anecdotes du passé, passant le présent en revue et regardant, malgré ses 98 ans et 352 jours, vers un avenir tout de même rétrécissant.

Après une chute, survenue la semaine suivante, elle est décédée le jour de ses 99 ans, le 28 juillet.

J'avais eu la conviction que maman fêterait ses 100 ans et qu'on finirait par croquer une photo de cinq générations après la naissance de son premier arrière-arrière-petit enfant, attendu au début de 2024 (Louis Pierre est né le 14 janvier). Jamais je n'aurais pu imaginer qu'elle mourrait treize jours plus tard!

Quelques mois auparavant, je lui avais demandé d'étaler ses boîtes de vieilles photos pour en offrir quelques-unes au Centre de recherche en civilisation canadienne française (CRCCF) de l'Université d'Ottawa, qui avait entrepris d'archiver des photos de familles des anciens quartiers franco-ontariens d'Ottawa. La première à susciter son intérêt était de 1940. Elle avait 16 ans.

On la voit près de la maison familiale, rue Hinchey (Ottawa), en train de râteler des feuilles. Qu'y a-t-il de spécial là-dedans, lui ai-je dit, n'y voyant qu'elle, souriante, et quelques maisons typiques du quartier. «Je suis en pantalon», a-t-elle répliqué, fière. À l'époque, les filles catholiques devaient porter robe ou jupe. Le pantalon étant considéré vêtement de garçon, ses parents se montraient réticents à laisser leurs adolescentes bousculer les traditions vestimentaires.

Elle avait dû contester l'autorité parentale et beaucoup, beaucoup insister pour finalement obtenir la permission de s'habiller «pas comme les autres». Cet incident témoigne de sa force de caractère et de son esprit indépendant. Les règles religieuses et sociétales parfois étouffantes de l'époque, confrontées à son individualité ou sa liberté, ne sortaient pas toujours victorieuses.

Quand, à la fin des années 1940, un prêtre capucin de la paroisse St-François d'Assise est venu lui reprocher le délai croissant (et apparemment excessif) entre ses deux premiers fils et un troisième enfant à venir, maman l'a doucement éconduit en lui rappelant que ce n'était pas lui qui accouchait et qui s'occupait des bébés.

Enfant de la Grande dépression, ma mère savait économiser. Le modeste salaire de mon père nous assurait un toit et de quoi manger à notre faim, mais pour le reste il fallait compter chaque «cenne». Également excellente couturière, elle a confectionné presque tous mes vêtements et ceux de mon frère pendant une bonne dizaine d'années. 

Je me suis parfois demandé quel genre de vie elle aurait mené, ne pas avoir eu à s'occuper d'une maisonnée de quatre enfants. Ma mère avait complété son secondaire chez les Soeurs grises durant la Seconde Guerre mondiale et figurait presque toujours au tableau d'honneur scolaire.

Je la revois, à mes 9 ans, assise sur le perron, m'enseignant la prononciation latine dont j'aurais besoin comme enfant de choeur. «Non, on ne dit pas "Oratte fratte", c'est "Orâté frâtrèsse"...» Et je me souviens de l'importance accordée en 1959 à ma participation au Concours ontarien de français. J'y avais gagné un dictionnaire (que j'ai toujours) dans la catégorie orthographe...

Maman avait travaillé au gouvernement fédéral après sa 12e année à l'école St-Conrad, durant la Guerre (de 1942 à 1945). En se mariant, elle se consacra entièrement au foyer. Mais quand mes parents ont acheté leur première maison en 1959, style allumette sur la rue la plus étroite du quartier, il fallait rembourser deux hypothèques et elle a réintégré le marché du travail.

Tenant à son indépendance financière, elle avait son propre compte à la caisse populaire et s'entendait avec mon père sur un partage des responsabilités financières. Prudente gestionnaire du budget familial, je crois qu'avoir poursuivi une carrière politique, elle aurait fait une redoutable ministre des Finances...

Elle tenait à son héritage français, ontarien et québécois (elle était née à Aylmer, en Outaouais), et fut fort heureuse de participer à l'expérience - trop brève - des unités de langue française au sein de la fonction publique fédérale au début des années 1970.

C'est aussi à cette époque qu'elle s'est acheté une petite Toyota «qui changea sa vie», devenant un outil clé de son autonomie. L'obligation de vendre sa dernière voiture (également une Toyota) et de perdre son permis de conduire à 93 ou 94 ans fut pour elle un drame. Elle a regretté sa petite voiture japonaise jusqu'au dernier jour.

Sans cette vilaine chute qui précipita sa fin, peut-être serions-nous en train de jaser, ce 15 juillet 2024, des préparatifs ultimes pour sa fête de 100 ans. S'il existe un au-delà comme celui qu'on nous a toujours annoncé, j'ai la certitude qu'un méchant party s'y prépare avec la parenté... et sa grande amie Sainte Anne en invitée d'honneur...



mercredi 10 juillet 2024

J’ai honte…

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Ce matin, j’ai honte de ma ville…

Tout le monde sait que la situation du français à Gatineau se dégrade depuis longtemps mais le sujet frôle le tabou dans l’arène publique… Durant la récente campagne à la mairie, l’anglicisation rapide de la 4e ville du Québec n’est jamais devenue un enjeu. Aucun candidat n’aurait osé…

J’espérais cependant qu’avec l’élection de la candidate d’Action Gatineau, Maude Marquis-Bissonnette, notre langue nationale et officielle soit mieux protégée contre ce déclin qui s’accélère sur les rives de l’Outaouais. Je suis, pour le moment, amèrement déçu.

Ce 9 juillet, ma ville a dévoilé une nouvelle identité marquée par le saccage du français!

On a d’abord effacé les mots français « Ville de » du logo pour ne retenir que le mot Gatineau en lettres majuscules. On aura beau invoquer toutes les justifications de marketing, le geste est plus que symbolique.

Mais, pire encore, le titre du communiqué de la ville: « ON PASSE AU BOLD »… Après avoir rayé les deux mots français du logo, on se présente avec un mot anglais en caractère GRAS (pour faire un jeu de mots que seuls les anglophones et les bilingues comprendront).

Aux 80 000 unilingues français de Gatineau, on dit bienvenue à la nouvelle « reality »…

Employer « À L’AUDACE » à la place de BOLD aurait sans doute été trop audacieux et trop français pour nos banlieusards d’Ottawa City…

Ils semblent se trouver bien « smattes » à l’hôtel de ville depuis hier.

Moi, j’ai honte…

Peut-être quelques autres voix s’élèveront-elles pour ériger quelques barricades à la défense de ce qui reste du caractère français de notre ville…

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Lien au communiqué de Gatineau -https://www.gatineau.ca/portail/default.aspx?p=nouvelles_annonces/communiques/communique_2015&id=-215659688 

Lien au texte sur le site Web Le Droit - https://www.ledroit.com/actualites/actualites-locales/gatineau/2024/07/09/sans-pretention-gatineau-fait-reagir-avec-son-bold-et-un-nouveau-logo-MNIXGC5LX5DBRCI4XGPRTBCJZU/



dimanche 7 juillet 2024

Un mois et demi après le vandalisme, toujours pas de plainte officielle...

L'oeuvre de vandales ignorants...

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Le 23 mai 2024, en pleine vue du campement pro-palestinien à l'Université d'Ottawa, des individus se disant défenseurs des droits des Palestiniens et des Autochtones d'ici (voir note * en bas de page) ont aspergé de peinture rouge la statue du bâtisseur le plus connu de l'université, le père oblat Joseph-Henri Tabaret. Cette statue érigée en 1889 est plantée devant la fenêtre du bureau du recteur Jacques Frémont, au 2e étage du pavillon qui porte aussi le nom Tabaret.

Nous voilà rendus au 7 juillet 2024, 45 jours plus tard, et personne n'a levé le petit doigt pour effacer les traces de cet acte de vandalisme. Le recteur Frémont, qui avait déjà fait preuve de pusillanimité lors des attaques contre la professeure Lieutenant-Duval en 2020, a tous les jours devant ses yeux la statue saccagée d'un fondateur de l'université dont il a la charge, et ne fait rien pour réparer cette indignité. Selon les rapports médiatiques, la police d'Ottawa n'enquête pas pour retrouver les auteurs du crime parce que l'Université n'a même pas porté plainte!

J'ai beau être sympathique aux protestations contre le génocide des Palestiniens de Gaza et avoir peu d'estime pour les idées défendues au 19e siècle par le père Tabaret, je ne comprends pas comment on puisse accepter la confiscation du parterre central de l'Université par un groupe d'étudiants (sont-ce tous des étudiants de l'U. d'Ottawa?) en partie voilés pour cacher leur identité, perçus comme intimidants par plusieurs, et tolérant dans leurs rangs certains auteurs du salissage de la statue. Des étudiants qui, d'autre part, présentent tous leurs textes et slogans en anglais seulement dans une institution où le français est censé avoir un statut d'égalité...

Non mais au nom de quel principe ces étudiants masqués, dans leur désir de défendre la juste cause du peuple palestinien (pas du Hamas), peuvent-ils s'arroger le droit d'accaparer une parcelle du territoire de l'UO et d'en exclure le reste de la population universitaire, d'assister en complices à des actes de vandalisme perpétrés contre leur alma mater, et d'exiger des représailles contre les seuls agresseurs israéliens alors que les dirigeants du Hamas se sont ouvertement associés au meurtre et au terrorisme? Au nom de quel principe ces futurs dirigeants de notre petite planète peuvent-ils juger de façon si hautaine et dogmatique un passé sans défense et les complexités du temps présent? L'enfer continue d'être pavé de bonnes intentions.

Le pire dans cette affaire, c'est qu'ils ont l'appui officiel et sans nuance de plus des 225 membres du corps professoral, de libraires et membres du personnel des universités d'Ottawa, Saint-Paul et Carleton (toutes situées dans la capitale fédérale). Ces derniers, en immense majorité anglophones, invoquant leur solidarité avec les dizaines de milliers de victimes des armées de Netanyahu, exercent ainsi des pressions, sans doute efficaces, sur l'administration universitaire et particulièrement sur le faiblot recteur Frémont qui doit suer en affrontant à la fois des étudiants, ds profs, des membres du personnel et les médias. Si le passé est garant de l'avenir (souhaitons que non), il restera terré dans son bureau, le regard figé sur la statue défigurée du père Tabaret.

À certains moments, le message des profs et alliés déborde vers un lyrisme plutôt tragique. À les entendre, on croirait presque qu'«iels» (ouais, iels, c.-à-d. les étudiants) suivent des cours dans leurs tentes et sous leurs pancartes devant la statue vandalisée. «Au campement, écrivent-ils, nous voyons des étudiant.e.s s'initier au changement social et à la protestation, s'intéresser à l'histoire des mouvements sociaux, créer de l'art, débattre de stratégies et mettre en place des structures de gouvernance pour assurer la sécurité et le soin des étudiant.e.s.» Un peu plus et ils feront de l'expérience du campement un cours crédité en vue de leur diplôme universitaire.

Enfin, aux plutôt rares professeurs francophones qui ont signé la lettre d'appui au campement pro-palestinien, j'espère que vous êtes fiers de voir vos noms côtoyer celui du professeur Amir Attaran, dont la francophobie quasi raciste est devenue légendaire... Ce campement, unilingue anglais, projette lui aussi l'image d'une université anglaise. Une image qui semble de plus en plus normale sur ce campus jadis à majorité francophone...

Quelques notes en terminant. Les jeunes campeurs, qui disent militer pour la libération de la Palestine et qui ont aussi qualifié de liberated zone (en anglais bien sûr) leur campement devant les grandes colonnes (vandalisées aussi) du pavillon Tabaret, se moquent de toute évidence de la libération des femmes de Gaza sous la férule du Hamas. Pas un mot, pas une déclaration, pas un communiqué sur le droit des femmes de s'affranchir du voile de l'infériorité, imposé par les obscurantistes islamistes.

À ce sujet, d'ailleurs, il est opportun de noter que Radio-Canada, dans un de ses élans multiculturels les plus inopportuns, a délégué une journaliste voilée pour la rédaction d'un article sur le campement pro-palestinien (voir note ** en bas de page). Il y a fort à parier qu'un journaliste portant kippa et l'étoile de David aurait été affecté ailleurs. Le simple fait que la société d'État accrédite dans ses pratiques d'emploi l'inégalité de la femme et le droit de porter des signes religieux en devoir entache sa crédibilité.

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* - voir https://www.instagram.com/insafuottawa/?hl=fr sur Instagram.

** - voir https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2073130/liste-investissement-campement-propalestinien-uottawa?depuisRecherche=true