mardi 2 mai 2017

McGill à Gatineau... Le boutte du boutte...

Ce n'était qu'une nouvelle brève, parue le mardi 2 mai 2017 dans notre quotidien local, Le Droit, sous le titre McGill à Gatineau - Maryse Gaudreault veut calmer le jeu... Mais un texte n'a pas besoin de contenir 15 paragraphes (dans ce cas-ci, un seul suffit!) pour comprendre que nos députés locaux ne saisissent, mais pas du tout, l'ampleur des enjeux entourant la création d'une faculté de médecine en Outaouais, plus précisément à Gatineau.

Si Mme Gaudreault proposait aux Franco-Ontariens ce qu'elle offre aujourd'hui aux gens de l'Outaouais, on la mettrait à la porte à coups de pied... Les organisations de nos frères et soeurs francophones de l'Ontario ont depuis longtemps compris que les institutions scolaires bilingues sous gouvernance anglophone deviennent invariablement des instruments d'anglicisation. Voilà pourquoi ils réclament avec de plus en plus d'insistance une université de langue française sous gouvernance francophone - une université «par et pour» les Franco-Ontariens...

Or, Mme Gaudreault nous présente comme solution de l'heure une faculté où tous les cours magistraux de la première année et demie sont donnés en anglais, en ajoutant que le gouvernement et McGill ont pris l'engagement d'offrir des cours 100% en français «éventuellement». Que signifie cet «éventuellement»? La seule estimation du délai de francisation que j'aie pu trouver est celle du directeur régional de l'enseignement médical à McGill, le Dr Gilles Brousseau: «Ca prend des années pour faire un programme (en français), ça peut prendre une dizaine d'années»...

Pourquoi se presseraient-ils davantage? L'Université McGill est une institution prestigieuse certes, et dotée de moyens, mais c'est une université de langue anglaise, fondée et gouvernée «par et pour» les Anglo-Québécois. La langue de l'administration, c'est l'anglais. La culture de l'organisation est anglaise. Je ne proteste pas contre ça. Nos concitoyens de langue anglaise ont le droit le plus strict de gérer leurs propres institutions. Ce que nous ne devons pas accepter, c'est qu'un gouvernement - le nôtre - confie à une université anglaise des étudiants francophones ayant le droit d'étudier chez eux en français - et que ce même gouvernement accepte de leur voir ainsi imposé un curriculum en anglais jusqu'à ce qu'«éventuellement», ça change...

Personne ne conteste la valeur du rôle que McGill joue en milieu hospitalier chez nous. C'est une collaboration qui doit continuer. Mais en matière d'éducation, les Québécois francophones ont le droit d'étudier la médecine en français dans une institution de langue française - du premier au dernier jour, sans compromis. Or, telle institution existe en Outaouais, à Gatineau. L'Université du Québec en Outaouais (UQO) pourrait amorcer un programme en médecine avec l'aide d'une des trois universités de langue française offrant déjà un programme complet de médecine...

Le projet initial, dont on avait parlé en 2014, prévoyait que la faculté satellite de médecine (satellite de qui?) prenne forme sur le campus de l'UQO. Tous ces cours théoriques qu'on donnera en anglais devaient à l'origine s'offrir en français à l'UQO, selon le recteur de l'institution, Denis Harrison.

Si Mme Gaudreault et ses collègues ne comprennent pas les effets culturels d'un enseignement anglo-bilingue dans une université de langue anglaise, il est grand temps qu'ils fassent un pèlerinage en terre ontarienne pour se faire «instruire» sur les conséquences probables, à court ou à moyen terme. Et nos députés libéraux pourraient emmener avec eux le chef du Parti Québécois, Jean-François Lisée, qui, tout en se ralliant à des cours 100% en français, accepte que la faculté évolue sous l'égide de McGill.

Je suis un ancien Franco-Ontarien... Peut-être cela explique-t-il mon désarroi devant l'apparente incompréhension des grands enjeux dans cette affaire... On semble croire que nous sommes à l'abri de l'assimilation parce que nous vivons sur la rive nord de l'Outaouais, dans un milieu majoritairement francophone... Des bergers aveugles, nous menant droit au précipice...



1 commentaire:

  1. Votre dernière phrase ne peut être plus vraie et c'est ce qui me désole le plus. Nos bergers ne seraient-ils pas plutôt des roublards retors, perfides et sans morale. Regardons aller nos sbires collabos dans le mouvement L'Idée Fédérale. Le Prix André-Pratte, subventionné entièrement par un arabo-canadien. C'est le « boutte ». Plus à genoux que ça, tu meurs. Comment faire pour réveiller le monde ?

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