photo de Radio-Canada
«L'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO) collabore (...) avec ses partenaires, dont QCGN (Québec Community Groups Network) et le milieu scolaire anglophone, afin d'éviter l'abolition des commissions scolaires anglophones au Québec. Ceci irait à l'encontre de l'article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés et (serait) un recul en matière de gouvernance pour cette communauté linguistique.» (Communiqué de l'AFO du 11 août 2020) - voir bit.ly/2FbJOKh
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L'article 23 de la Charte canadienne... Québec appuie les anglophones hors Québec... Les francophones hors Québec appuient les Anglo-Québécois... Qui appuie les francophones???
Certains diraient sans doute que cela se produit invariablement quand un peuple se décompose... Au Québec, la majorité francophone historique vacillera bientôt, comme cela se produit actuellement sur l'île de Montréal, mettant en péril l'existence même de la nation... Hors Québec, les minorités de langue française, sauf quelques régions en Acadie et en Ontario, frôlent l'agonie. Partout, le français vit sous la menace...
Le bon sens élémentaire voudrait que les parlant français du Québec, avec ceux de l'Acadie et des autres régions du pays, s'épaulent dans une stratégie visant à franciser davantage le Québec tout en protégeant les collectivités de langue française du reste du pays. Or, le contraire se produit!!!
Quand, par exemple, en 2015, les Franco-Yukonnais ont voulu élargir les droits scolaires des francophones prévus à l'article 23 de la Charte canadienne, le gouvernement québécois de Philippe Couillard (d'autres aurait fait de même...) s'y est opposé devant les tribunaux par crainte de répercussions possibles au Québec... Les francophones du Yukon ont perdu en Cour suprême...
Aujourd'hui, dans la lutte judiciaire que mènent les Anglo-Québécois pour soutirer leurs commissions scolaires à l'application de la Loi 40, les dirigeants franco-ontariens (et sans doute ceux des autres minorités acadiennes et canadiennes-françaises) appuient les revendications anglo-québécoises par crainte de répercussions possibles pour l'application de l'article 23 dans les provinces à majorité anglaise. Les anglophones du Québec s'en sortent présentement victorieux (voir bit.ly/3ivC2JH)...
La morale de cette histoire abracadabrante? Le Québec francophone se retrouve allié des anglos ailleurs au pays, et les francophones hors Québec sont devenus les alliés des Anglo-Québécois... Ainsi l'anglais, qui n'est en péril nulle part au pays, même au Québec - cet impérialisme anglais qui menace d'écrabouiller l'épopée quadricentenaire de la francophonie nord-américaine - se trouve à jouir trop souvent du soutien docile des chefs des moutons qu'il mène à l'abattoir...
À quand un véritable sommet des francophonies québécoise et canadiennes pour mettre fin à cette folie furieuse? Pour comprendre qu'il n'y a aucune symétrie entre la situation des collectivités anglophones du Québec et celles des collectivités francophones ailleurs au Canada... Que les Anglo-Québécois sont le fer de lance au Québec de la majorité anglo-canadienne, et non une minorité en danger... Pour accepter qu'il n'existe aucune contradiction entre freiner la progression de l'anglais au Québec et appuyer la progression du français ailleurs au Canada...
La pomme pourrie du panier, c'est l'article 23 de la Charte canadienne, qui définit les droits scolaires des minorités franco-canadiennes et anglo-québécoise comme si leurs situations étaient les mêmes. Québec doit rappeler, et rappeler encore, qu'il n'a jamais signé cette Charte, qu'il la répudie, et qu'à cet effet, il ne reconnaît pas son application aux régimes scolaires québécois. Du même coup, il doit rappeler aux gouvernements des autres provinces que ce sont eux qui ont imposé la Charte, qu'ils doivent donc la respecter, et qu'à ce titre Québec appuiera toute extension des droits qui y sont contenus en faveur des minorités de langue française ailleurs au Canada.
Québec pourra alors réclamer des organismes représentant les minorités de langue française un soutien, ou tout au moins une neutralité bienveillante, quand la majorité québécoise de langue française adopte des lois et règlements visant à assurer la prédominance de la langue française sur son territoire. On peut s'attendre qu'une telle position soit très impopulaire au Canada anglais, où l'univers médiatique n'a jamais bien compris les véritables enjeux linguistiques et où la mauvaise foi est omniprésente. Mais les dirigeants de la francophonie hors-Québec n'ont pas cette excuse. Ils sont très bien informés.
Alors résumons. Pour ce qui a trait à l'article 23, Québec appuie les anglais des autres provinces. Les francos hors Québec appuient les Anglo-Québécois. Ainsi partout au pays, les anglos, en position dominante, ont d'importants soutiens chez ceux que leur langue et leur culture menacent. David se suicide devant Goliath...
A-t-on l'air d'une bande de niaiseux?
Rocambolesque, incroyable, invraisemblable !!! À cela, ajoutons la situation du français qui se désagrège à la vitesse grand V à Montréal, bien secondée par sa mairesse..... la plante verte !!!
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