mercredi 24 janvier 2024

Petite note aux évêques du Québec...

Le Pontiac québécois (triangle rouge) toujours sous les griffes d'un diocèse anglais de l'Ontario

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Ainsi les évêques québécois souhaitent discuter publiquement du sort des églises (les bâtiments) du Québec (voir lien en bas de page). «Nous savons que les églises font partie du patrimoine des Québécois et qu'elles sont importantes», déclarait la semaine dernière au Devoir le secrétaire général de l'Assemblée des évêques du Québec, Mgr Pierre Murray.

Mais que diront-ils s'il s'agit de l'avenir de l'église paroissiale St-Pierre de Fort-Coulonge, ou celle de la paroisse Ste-Anne de l'Île-du-Grand-Calumet, ou même l'église St-Roch de Lac- Cayamant? Ils ne diront rien du tout. Ces communautés de la région du Pontiac et de la Haute-Gatineau apparaissent sur la carte de l'Ontario des diocèses catholiques du Canada!

Traînant les séquelles d'une lâcheté qui assombrira à jamais son histoire, l'Église catholique du Canada (et du Québec) a toujours abandonné à leur sort les francophones de la région du Pontiac, soumis depuis plus d'un siècle au régime anglicisant d'un des diocèses au passé parmi les plus francophobes de l'Ontario. Pour en saisir toute la portée, on n'a qu'à lire le livre Les sacrifiés de la bonne entente de Luc Bouvier (voir lien en bas de page).

Quand l'archidiocèse de Gatineau avait célébré son cinquantenaire en 2013, j'avais signé un éditorial dans Le Droit appelant une rectification de cette injustice historique. Il aurait suffi d'une simple demande de rapatriement des paroisses québécoises du Pontiac, signée par l'archevêque, pour que l'Assemblée des évêques du Québec et la Conférence des évêques catholiques du Canada entérinent le tout.

Mais Mgr Durocher n'a pas bougé. Et l'Assemblée des évêques, si prompte à se présenter comme porte-parole de l'Église catholique au Québec, a fermé l'oeil sur l'amputation d'une partie de l'Outaouais et du Bas-Témiscamingue. Pourquoi? Bonne question. Cela témoigne en partie de la dominance croissante des anglos au sein de l'Église catholique, mais peut-être surtout de la présence de froussards chez les dirigeants francophones, conscients que les Anglo-Catholiques du Pontiac ont toujours été plus près de l'Ontario que du Québec, et que les francophones du Pontiac, si souvent rabattus et en voie d'assimilation, n'ont plus l'énergie ou la volonté de combattre...

Alors si on veut un grand débat public sur l'avenir des églises paroissiales et autres bâtiments religieux du Québec, l'Assemblée des évêques du Québec ne suffit pas. À sa grande honte, elle devra aussi accepter la présence de l'Assemblée des évêques de l'Ontario, qui a juridiction sur un morceau appréciable du territoire de l'Ouest québécois. Ou peut-être, dans un ultime sursaut de dignité, les diocèses québécois se décideront-ils enfin à arracher de la carte ontarienne des évêques catholiques du Canada cette région québécoise trop souvent martyrisée ...

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Lien à l'article du Devoir - https://www.ledevoir.com/societe/805522/eveques-quebec-prets-discuter-avenir-eglises

Lien aux Sacrifiés de la bonne entente - https://lettresdufront1.blogspot.com/2022/11/les-sacrifies-de-la-bonne-entente.html


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