Trop de médias anglo-canadiens finissent toujours par trouver un moyen d'humilier les francophones... Le Québec demeure bien sûr la cible préférée, mais certains ne se privent pas de salir les francophones ailleurs au pays... C'est plus fort qu'eux... À croire qu'ils aiment ça... Ce doit être dans leur ADN historique...
Leur plus récente victime? Les Franco-Ontariens, via le projet de campus universitaire de langue française à Toronto (aussi appelé Université de l'Ontario français). On évoquait depuis quelques jours dans les médias francophones le faible intérêt pour ce campus chez les finissants du secondaire franco-ontarien. À peine 19 demandes d'admission, alors que l'objectif pour la cohorte initiale était de 200...
Je compte parmi les «critiqueux» de ce projet (voir bit.ly/3ixLgGD), mais j'ai eu un accès de bile quand j'ai lu le texte publié en anglais par CBC, incomplet et mal fignolé, à commencer par le titre dévalorisant de l'article non signé: «Ontario's French university receives only 19 applications from province's students» (voir bit.ly/2KOVuFY)...
Que va comprendre l'auditoire anglo-ontarien, qui ne connaît à peu près rien du dossier? Qu'à peine 19 étudiants de l'Ontario veulent s'inscrire à la seule université française de la province... Va-t-on déduire qu'il n'existe pas d'autres programmes universitaires de langue française en Ontario et donc, que la quasi-totalité des finissants franco-ontariens du secondaire ou du collégial étudieront en anglais à l'université? Peut-être... Le texte de CBC ne contient absolument rien qui puisse éclairer les lecteurs à ce chapitre.
On aurait pu expliquer sommairement l'origine du projet d'université franco-ontarienne, et préciser quelque part que plus de 20 000 francophones de l'Ontario font leurs études universitaires en français, dont 13 000 à la seule Université d'Ottawa... Non, rien. Mais CBC n'oublie pas de mentionner que les gouvernements fédéral et ontarien débourseront 126 millions $ pour que ces 19 Franco-Ontariens (ainsi qu'une vingtaine d'étudiants étrangers) puissent fréquenter l'Université de l'Ontario français...
Publier un tel article en Ontario en anglais, c'est comme agiter une cape rouge devant un taureau enragé. Les braises d'un vieux fond francophobe dans cette province ne demandent qu'une étincelle pour s'enflammer. Imaginez les réactions de tous ceux (et ils étaient nombreux) qui avaient abreuvé d'injures haineuses Michel Thibodeau quand il a osé commander un 7up en français dans un avion d'Ait Canada... Là, ils voient une poignée de francophones accaparer une partie de leurs impôts...
Étant donné que CBC accueille les commentaires des lecteurs sur son site Web, on peut visionner un échantillonnage de l'opinion publique. Non scientifique, réduit (parce que CBC n'a publié que les 61 premières expressions d'opinion), mais tout de même... Je n'ai lu aucun commentaire de personnes qui semblaient connaître ce dossier, et plus de la moitié étaient ouvertement hostiles au projet de campus universitaire de langue française à Toronto.
Voici quelques commentaires «instructifs» (vous pouvez les lire tous sur le site Web de CBC):
- «Nous n'avons pas d'argent pour développer les ressources de l'Arctique pendant que la Russie empiète sur notre territoire, mais nous pouvons jeter notre argent à ce projet ordurier. La nation est condamnée.»
- «Fermez-la!»
- «J'ai vu leur soi-disant curriculum. C'est à peine suffisant pour rencontrer les exigences d'un collège communautaire...»
- «C'est un gaspillage total de dollars de nos impôts et de ressources. S'il y a une chose dont l'Ontario n'a pas besoin, c'est de cette "université".»
- «Donnez 40 000 $ à chacun des 19 étudiants pour étudier ailleurs et fermez-la!»
- «Pathétique. On ne parle français qu'au Québec. Ça n'intéresse pas le reste du pays.»
- (au sujet du Québec) «KFC a même cédé et le Québec est la seule juridiction au monde à changer le nom à PFK... Triste...»
- «Je me demande ce qu'ils auraient pu faire ailleurs dans notre système d'éducation avec 126 millions $.»
- «Un autre gaspillage sur des services dont nous n'avons pas besoin. J'ai une idée: demandez (aux 19) étudiants de faire une demande d'admission aux université québécoises de langue française et payez tous les coûts additionnels encourus parce qu'ils ne résident pas au Québec. Ça coûterait moins cher aux contribuables ontariens, et la qualité de l'éducation en français serait bien supérieure.»
- «Ma famille est à demi francophone, mais je suis contre. (...) On ne peut se permettre de jeter de l'argent par les fenêtres. Fermez cette université.»
- «Où sont toutes ces gens qui ont dénoncé le gouvernement Ford pour avoir annulé le projet et qui affirmaient que ce serait un immense succès? Quelle farce!»
- «Malheureusement, il n'y a qu'une petite population de langue française au Canada. Nous ne devrions pas dépenser pour deux langues officielles.»
Je tiens enfin à noter que CBC a laissé passer tous ces commentaires, même les plus fallacieux, les plus obtus, sans même avertir les lecteurs que certains propos étaient tendancieux, faux ou mal informés... Twitter fait déjà mieux à cet égard...
Quand, comme peuple, tireront nous les enseignements qui s'imposent?
Tellement décevant, tellement fâchant et tellement humiliant....
RépondreEffacerEt ,pendant ce temps ,au QUÉBEC, on subventionne 2 universités ANGLAISES
Non,mais,faudrait peut-être SUBVENTIONNER NOS UNIVERSITÉS FRANCOPHONES D'ABORD...
Le Canada se moque COMPLÈTEMENT du QUÉBEC depuis toujours...Le Canada nous AIME
seulement lorsqu'il y a RÉFÉRENDUM... "I LOVE YOU MY......"
CBC laisse les commentateurs s'exprimer avec autant de virulence au Nouveau-Brunswick sur les enjeux linguistiques de cette province. L'Acadie NOUVELLE a planché là-dessus... On dirait une immunité diplomatique.
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