vendredi 19 mai 2017

St-Jude, êtes-vous là?


Si on voulait la preuve que la nation québécoise donne de sérieux signes de dislocation après des centaines d'années de croissance et de résistance, on n'a pas à regarder plus loin qu'en Outaouais.

Déjà quasi amputé du Pontiac, où les Canadiens français ont été brutalisés et assimilés comme s'ils avaient vécu en Ontario, le coeur francophone de la région frontalière semble aujourd'hui sur le point de flancher.

Le centre-ville de Gatineau (le vieux Hull), jadis à peu près unilingue français, a été pillé par le gouvernement fédéral à la fin des années 1960 et tombe aujourd'hui, avec la bénédiction de nos autorités, aux mains de constructeurs qui l'anglicisent à vue d'oeil...

Partout sur le territoire de Gatineau, et sans doute dans la Basse-Gatineau périphérique, on s'en donne à coeur joie pour violer la Loi 101 sous les regards indifférents de l'OLF, des élus et d'un public dressé par des générations de libéraux à craindre davantage les «séparatistes» que l'assimilation...

Mais s'il fallait l'ultime preuve du piètre état de la nation ici, cette affaire des taxes scolaires servira de cerise sur le sundae...

S'il restait une once de fierté collective dans cette population historiquement malmenée de la vallée de l'Outaouais et affluents, nos députés - tous libéraux - seraient en fuite dans une contrée lointaine, chassés par un électorat outré de leur inefficacité (pour ne pas dire complicité)...

Dans une société où les revenus sont stagnants ou en régression et où les prix augmentent sans cesse, comment pensez-vous que le citoyen ordinaire réagira quand on a le choix de payer 375$ par année en taxes à la commission scolaire anglophone... ou le double ou pire (851,45$ à la Commission scolaire des draveurs) dans les CS francophones?

Et c'est un cercle vicieux... Plus les taxes scolaires augmentent dans le secteur français, plus nombreux sont ceux et celles, parmi les francophones, qui décident de payer leurs taxes aux anglophones. Ils en ont le droit! Le résultats? La facture des francophones va monter encore l'an prochain, et celle des anglos va de nouveau baisser...

L'affaire est éminemment politique. Le ministère de l'Éducation peut intervenir, les députés peuvent user de leur influence pour forcer le ministère à le faire. Mais rien ne se règle. Les dirigeants des commissions scolaires de langue française en sont au point où ils demandent à la population de faire pression sur les députés (bit.ly/2qBvqBD)...

Mais c'est au sein de cette même population que l'on compte de plus en plus de défections vers le secteur anglais. Et pensez-vous que nos braves élus très provinciaux ne sont pas au courant? Ils savent parfaitement ce qui se passe et ont toutes les difficultés à lever le petit doigt à chaque fois que les francophones se font rosser... Ils l'ont amplement montré dans le dossier des cours anglais à la future faculté de médecine de McGill, à Gatineau...

Alors voilà... Au lieu de se tenir, de lutter pour les commissions scolaires de langue française, de nombreux francophones n'ont aucun problème à faire le vire-capot pour économiser des centaines de dollars par année... Et nos élus restent plantés là, à constater la désintégration d'un pan de la francophonie outaouaise, sûrs d'être réélus en 2018 par une population qu'ils se font un plaisir de terroriser avec la «menace» péquiste à tous les quatre ans...

Un miracle se produira-t-il? Québec mettra-t-il ses culottes pour uniformiser les taxes scolaires ici et obliger les citoyens à payer à la commission scolaire linguistique appropriée?

J'imagine que d'un premier ministre qui a peur du drapeau des patriotes parce que les indépendantistes en ont fait un de leurs symboles (ils l'ont fait aussi pour le fleurdelisé), on ne doit pas attendre de miracle...

Mais on ne sait jamais... St-Jude, priez pour le Québec...

2 commentaires:

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    1. Il semble que c'est un bon cas pour Saint-Jude. Désespéré ?

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