mercredi 26 février 2020

Ces votes «soviétiques» contre la Loi 21...

photo La Presse

Le conseil municipal d'Ottawa vient de dénoncer à l'unanimité, sans débat, la Loi 21 sur la laïcité de l'État québécois (bit.ly/2TlTqWt). Il y a quelques jours, la plus importante organisation de juristes du Canada, l'Association du Barreau canadien, s'opposait elle aussi, apparemment sans débat, à la Loi 21. Son communiqué (bit.ly/2TasuZF) ne mentionne aucune opposition à la motion. Quelques mois auparavant, les députés de la législature ontarienne faisaient de même, également à l'unanimité...

Le Canada anglais, animé par ses franges francophobes depuis plus de 150 ans, n'a jamais fait dans la dentelle quand venait le temps de juger le Québec ou de persécuter ses minorités francophones. Mais cette fois, une grande partie de la faune politique et médiatique anglo-canadienne, multiculturaliste à l'excès, semble avoir perdu tout sens des repères et de l'équilibre. On attaque tous azimuts la laïcité de l'État, pourtant un noble combat mené depuis des centaines d'années autour du monde, comme une manifestation évidente - une de plus - d'un soi-disant racisme-xénophobie bien québécois...

Que cela soit faux n'a aucune importance. Le procès est entendu d'avance. On ne sent même plus le besoin d'écouter un quelconque avocat de la défense qui viendrait, sait-on jamais, perturber la vérité tranquille qui anime tous ces vaillants protecteurs des minorités religieuses qu'ils estiment opprimées par l'État laïc du Québec... Qu'ils nagent en pleines contradictions chemin faisant, cela ne semble guère les préoccuper. Il ne faudrait surtout pas laisser la réalité dissiper les mirages vers lesquels ils foncent à vive allure...

La résolution de la législature ontarienne (bit.ly/32wy4cM) mérite d'être passée au crible de l'analyse factuelle. On peut y lire, comme motif de s'opposer à la Loi 21, le texte suivant: «Considérant que la discrimination sur la base de la religion est interdite par la Charte canadienne des droits et libertés»...

Au-delà du fait que la laïcité de l'État ne soit pas discriminatoire à l'endroit des croyances religieuses et que la plupart des religions, par contre, conservent des pratiques nettement discriminatoires (notamment à l'égard des femmes), comment prendre au sérieux ces politiciens quand ils décident de chanter tous les mois le God Save the Queen (bit.ly/37ZUnZL), un hymne dédié au chef d'État canadien, cette reine qui est aussi chef religieux, et dont le trône est réservé aux seuls Anglicans? Ça c'est de la discrimination fondée sur la religion.

Et comment concilier cette résolution avec le préambule de la Charte canadienne des droits et libertés, qui affirme «la suprématie de Dieu», une mention clairement discriminatoire envers tous ceux et celles qui ne croient pas à l'existence de l'être suprême - et ils sont nombreux - ou qui croient à une nette séparation entre les religions et l'État... Cela ne semble nullement déranger tous les pourfendeurs de la modeste laïcité québécoise, à supposer qu'ils y aient pensé...

Tous ces votes «soviétiques» contre la Loi 21 dans les contrées anglo-canadiennes augurent mal pour la suite des choses...





1 commentaire:

  1. « On est choyé de vivre dans une société inclusive, puis ce qui se passe au Québec, malheureusement c'est exclusif. » - Mathieu Fleury, conseiller municipal du quartier Rideau-Vanier. Ses collègues « Stephen » Blais et « Shawn » Me(é?)nard insistent sur l'importance de défendre les droits des minorités.
    Ottawa s'ajoute à la liste de municipalités à avoir condamné la Loi 21. Brampton, Calgary, Mississauga et Victoria, tout comme le gouvernement de l’Ontario, ont déjà signifié leur désaccord.




    Le groupe Canadians for Language Fairness n’en est pas à ses premières campagnes pour miner les droits des francophones à travers le pays. Il avait notamment contesté devant les tribunaux la politique de bilinguisme de la Ville d’Ottawa après son adoption, au début du millénaire. En 2012, ils ont également manifesté pour dénoncer la politique d’embauche de l’Hôpital de Cornwall, un établissement assujetti à la Loi sur les services en français.
    L’ex-gouverneur général du Canada, David Johnston, était le conférencier invité dans le cadre du petit-déjeuner du maire d’Ottawa. L’événement est organisé grâce à plusieurs partenaires francophones, dont l’Hôpital Montfort.
    Un groupe anti-francophone prend d'assaut le petit-déjeuner du maire d'Ottawa
    12 novembre 2019
    https://www.facebook.com/laurent.desbois2/posts/10157908457908140
    https://www.lesoleil.com/actualite/le-fil-groupe-capitales-medias/un-groupe-anti-francophone-prend-dassaut-le-petit-dejeuner-du-maire-dottawa-

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