Il y a 100 ans aujourd'hui, 19 mai 1921, paraissait ce court texte dans la page de Hull du quotidien Le Droit...
Je n'avais jamais entendu parler de la «rose de Dollard». De la Fête de Dollard oui, qu'on célébrait le troisième lundi de mai pour ne pas avoir à souligner la Fête de la Reine des Anglais, et qu'on appelle aujourd'hui Journée nationale des patriotes. Mais de la rose de Dollard des Ormeaux? Non...
Une fouille Internet n'a pas donné grand-chose. Pas d'image. Quelques textes seulement, que voici.
Du Réseau de diffusion des archives du Québec :
«Le 24 mai 1918, une journée de pèlerinage réunit une centaine de personnes sur les lieux de la bataille du Long-Sault. Cette année-là, à l'initiative de la Ligue des droits du français, les Canadiens français décident d'établir la Fête de Dollard comme journée patriotique annuelle. Cette initiative reçoit l'approbation de tous et en 1919, la nouvelle tradition est pour ainsi dire installée : le 24 mai est une journée de fête et de manifestations encore plus solennelles que la précédente. Plus de 500 pèlerins se rendent à Carillon pour assister au dévoilement du monument en l'honneur de Dollard réalisé par le sculpteur Alfred Laliberté. En 1920, la journée de Dollard est déterminante. Le pèlerinage se poursuit à Carillon et au Long-Sault. Parmi les invités d'honneur, l'historien Lionel Groulx se fait remarquer en déposant au pied du monument érigé l'année précédente une rose rouge qui deviendra la rose de Dollard.»
Dans La bataille du Long-Sault et la place des Amérindiens dans l'identité québécoise, de Patrick Groulx (U. Laval, 1997):
«De 1921 à 1945, la commémoration de la fête de Dollard évolue en trois vagues distinctes. L'impulsion donnée par les campagnes de L'Action française et de TACJC au début des années 1920 maintient un degré élevé de participation et de visibilité à la fête. On multiplie les moyens de propagande avec la confection de brochures, de bustes en plâtre, de «roses de Dollard», de timbres commémoratifs, de certificats et de cartes postales.»
Thèse de Charles-Philippe Courtois UQAM, 2008
Dans les années 1920, «après la fleur de la pensée française d'Olivar Asselin, la rose de Dollard de Lionel Groulx décore le pays de patriotisme.»
Texte de Paul-François Sylvestre (L'Express de Toronto), 2012
Contre le Règlement 17 (interdisant l'enseignement en français), l'École Jeanne d’Arc ouvre ses portes à Windsor (Ontario) en septembre 1922.
«Pour couvrir les dépenses de l’École Jeanne d’Arc, on organisa une kyrielle d’activités: parties de cartes, séances dramatiques, vente de "la rose de Dollard" à la porte des églises, etc. Cette fleur réfère à la rose que le chanoine Lionel Groulx a déposée en 1920 au pied du monument érigé au Long-Sault en l’honneur de Dollard des Ormeaux.»
Paroisse Notre-Dame-deGrâce de Québec (2010)
Le mardi matin 24 mai 1927, jour de la fête de Dollard, la messe était célébrée à 8 h 00, en souvenir de tous les soldats canadiens morts au pays ou à l'étranger au champ d'honneur.
Tous les paroissiens étaient priés d'acheter la rose de Dollard. Des jeunes filles de la paroisse avaient parcouru les domiciles pour les offrir au prix de 5 cents.»
Extrait du site boitedepandore.com
«En 1946, il y a deux manifestations, une à Carillon, organisée par TACJC et à laquelle participe l'abbé Groulx, l'autre à Montréal, où les "Jeunes Laurentiens", dont le nom et les mots d'ordre rappellent les Jeune-Canada, semblent jouer un rôle important. La même année, un troisième groupe lance la vente de la "Rose de Dollard", qui rappelle l'insigne popularisé dans les années 1920 par L'Action française. L'année suivante, deux groupes distribuent des insignes concurrents; le premier, celui du "propagandiste" Paul Vaillancourt, reprend la vente de la Rose de Dollard, tandis que les "Jeunesses Laurentiennes" vendent la "Pensée de Dollard". Finalement, la pensée l'emporte sur la rose, et on la trouve encore en vente en 1960.»
Enfin, de la Revue d'histoire de l'Amérique française, 1992
«Fêtons 'Dollard' le 24 mai 1946. Qu'au jour de sa fête, la rose vermeille, goutte de son sang, fleurisse toutes les poitrines où circule le même sang et qui vibrent aux mêmes aspirations». Tiré de La Rose de Dollard, brochure publicitaire par Paul Vaillancourt, propagandiste des Jeunes Laurentiens, 1946 et 1947.
Ce sont là des petits chapitres de notre histoire qui se perdent...
Un article publié dans le Progrès du Saguenay en date du 18 mars 1960 fait état de la "Pensée de Dollard" pour remplacer la rose.
RépondreEffacerÀ lire ici :
https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2621489