Pour le Parti québécois et les véritables partisans de l'indépendance, la campagne électorale de 2026 doit s'amorcer sans délai! Le résultat sans surprise du 3 octobre sera décortiqué ad nauseam par nos régiments de spécialistes mais une conclusion s'impose déjà: le mandat massif obtenu par la CAQ sous le thème Continuons! est le fidèle reflet d'une majorité bien trop tranquille, certes inconfortable par moments mais se croyant à l'abri d'urgences collectives imminentes.
Et pourtant il y a urgence! Si les chiffres du recensement fédéral de 2021, dévoilés en août 2022, n'ont pas eu l'effet d'un coup de tonnerre, c'est qu'à peu près personne - même pas nos médias - ne se donne la peine d'en prendre connaissance. Le froid pinceau des statisticiens brosse sur des milliers de pages le tableau d'une langue et d'une culture françaises en perdition. L'âme québécoise s'avançant vers le gouffre. Minuit moins une.
Le combat de millions de Québécoises et Québécois depuis des centaines d'années, au bord de la défaite. Notre page d'histoire finira-t-elle blanche? Je lisais ce matin l'article du Devoir sur la mort d'Andrée Ferretti. Voilà une femme qui lutte depuis les années 1950 pour l'indépendance du Québec. Figure marquante du Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) durant les années 60, Ottawa l'a jetée en prison pour deux mois pendant la crise d'octobre. Elle a poursuivi son combat au sein du PQ et dans sa carrière d'auteure engagée.
Une vie entière consacrée à la cause de la souveraineté, qui se termine sans avoir vu le fleurdelisé devenir l'étendard d'un pays, le Québec s'enfonçant de plus en plus dans un bourbier qui menace son existence. La fille d'Andrée Ferretti, Lucia, évoquait les derniers jours de sa mère: «On a toujours le deuil à faire de sa propre vie quand on va mourir. Mais le deuil de ne pas avoir vu l’indépendance, ça a quand même été une grande tristesse de sa vie.» Ainsi en fut-il, sans doute, pour les Lévesque, Bourgault, Leclerc, Miron et les autres. Et un jour, pour nous itou, peut-être, si la tendance se maintient...
Selon les plus récents coups de sonde, plus du tiers des Québécois francophones donneraient leur assentiment à 'indépendance. C'est loin d'être suffisant, et les effectifs divisent leurs appuis politiques entre le PQ, Québec Solidaire et la CAQ, ces deux dernières formations étant à toutes fins utiles des culs-de-sac en matière de souveraineté. La tâche sera herculéenne mais le Parti québécois a enfin un chef qui a su rallier les troupes autour de l'objectif clé: un Québec français et indépendant. Il reste à M. Plamondon à refaire le programme du PQ en fonction d'une gouvernance souverainiste ferme et immédiate, dans le cadre de la Constitution actuelle s'ils le faut, en attendant, et surtout sans étape référendaire. Personne n'en veut, de ce boulet!
Au début de la campagne électorale 2022, les sondages donnaient moins de 10% des intentions de vote PQ. Paul St-Pierre Plamondon a fait un parcours sans faute, impressionnant même ses adversaires. Sous son habile direction, la cote du PQ a grimpé à près de 15% le soir des élections. Les images de cercueils péquistes dans les caricatures médiatiques ont été rangées, mais on ne prendra pas le pouvoir à 15%, ni même à 20 ou 25%. D'ici le scrutin de 2026, il, faudra tripler les résultats de 2022. et cela ne se fera pas en quelques mois de campagne électorale. Ceux qui diront que je rêve en couleurs auront parfaitement raison. Mais comme disait Pierre Falardeau, on va toujours trop loin pour ceux qui ne vont nulle part. Un vote à la fois. Un jour à la fois. Tous les jours, à compter de maintenant. Nous n'avons pas le choix. Si nous n'avons rien fait d'ici quatre ans, nous mourrons tous avec les regrets d'Andrée Ferretti et notre aventure de 400 ans prendra fin.
Claude Gauthier chantait: «Je suis Québec mort ou vivant». Le temps de choisir, et d'agir en conséquence sans tarder, est arrivé.
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