Mes voeux pour l'année 2022 sur le front de la laïcité...
- que l'ambassadeur Bob Rae dénonce de nouveau la Loi 21 en la traitant de discriminatoire et de violation de la Déclaration universelle des droits de l'homme, mais qu'il le fasse cette fois de sa tribune à l'ONU, au nom du Canada et du gouvernement Trudeau
- que le mouvement anti-Loi 21 de la ville de Brampton fasse boule de neige au sein des municipalités anglo-canadiennes, que l'immense majorité des 85 plus grandes canadiennes villes hors-Québec fassent bloc et versent des millions de dollars aux coffres des organisations islamistes, sikhs et autres qui contestent la loi québécoise en cour
- que le gouvernement Trudeau et le Nouveau parti démocratique se joignent à la cohorte et interviennent devant les tribunaux pour faire tenter de faire abattre la loi sur québécoise sur la laïcité de l'État
- que Justin Trudeau continue de nommer des juges ouvertement multiculturels, fermement opposés à la Loi 21, pour établir de la façon la plus claire possible que les tribunaux sont devenus encore davantage une arme politique contre le Québec
- que les médias anglo-canadiens poursuivent le «Québec bashing» si bien pratiqué depuis des générations, qu'ils publient des textes tendancieux ou provocateurs contre les Québécois francophones, qu'ils nous traitent de xénophobes ou pire, de racistes
- que la Cour suprême du Canada charcute la Loi 21 comme elle a jadis charcuté la Loi 101, et prive cette fois le Québec de son recours à la clause nonobstant, si possible, par un vote de 6 à 3 (les trois juges québécois en dissidence), voire par un vote unanime
- que tel verdict, humiliant pour le gouvernement Legault, soit célébré par un tintamarre politique et médiatique anglo-canadien comme un clou de plus dans le cercueil de la spécificité québécoise
Tenant compte de l'évolution du dossier depuis quelques années, il y a de bonnes chances que ces voeux se réalisent. Pourquoi? Parce qu'ils s'inscrivent dans la réalité historique anglo-canadienne et que les Anglo-Canadiens sont majoritaires. Ils ont le droit de décider. Pas nous.
Ottawa, c'est la capitale nationale des maires de Brampton, Toronto, Calgary, Winnipeg et autres, de Jagmeet Singh, de Bob Rae, de Shashi Kurl, de la meute médiatique de langue anglaise. Ottawa règne sans notre consentement dans tous les champs constitutionnels fédéraux et s'ingère à volonté dans plusieurs compétences qui nous appartiennent.
Ottawa a un pouvoir illimité de dépenser (même contre nous) et ne se prive pas de financer à l'excès les institutions et organisations anglo-québécoises qui nous combattent jusque dans la laïcité. Ottawa nomme tous les Azimuddin Hussain et autres juges de cours supérieures (jusqu'à la Cour suprême) à qui la constitution fédérale permet de nous imposer judiciairement le multiculturalisme canadian.
Quand la poussière retombera et que la majorité anglo et ses tribunaux nous auront rappelés à l'ordre, et cela finira par arriver, nous aurons un choix à faire. Avaler la pilule comme nos gouvernements québécois l'ont fait trop souvent, continuer de vivre à genoux dans un demi-pays rétrécissant, ou nous rendre compte enfin que le seul moyen de prendre nos propres décisions, c'est d'arrêter de se débattre dans cette maison de fous. C'est d'arrêter de toujours voter à un contre quatre au Parlement fédéral, à un contre dix à la table fédérale-provinciale. C'est d'arrêter de toujours plaider devant des juges nommés par Ottawa, d'endurer sans répit le crachat des médias de langue anglaise.
Quand tous les combats auront été perdus, quand l'ultime décision aura été rendue, quand la majorité canadienne, son Parlement et ses tribunaux auront dit non à la laïcité (et à nos lois linguistiques), nous aurons le choix d'obéir... ou de voler enfin de nos propres ailes!
Voilà pourquoi je souhaite que le Canada anglais soit égal à lui-même et qu'il nous pousse dans nos derniers retranchements. On nous acculera à un choix clair: abandonner notre spécificité ou assumer souverainement nos responsabilités. Subir à genoux ou vivre debout. Accepter que le Canada anglais décide pour nous, ou décider nous-mêmes.
Dans ce pays où le rouleau compresseur multiculturel anglo-dominant voudrait réduire à néant notre contribution unique à la diversité culturelle planétaire, j'en suis venu à la conclusion que seules quelques bonnes claques en pleine face nous éveilleront et attiseront les braises de notre résistance.
Alors vivement 2022!
Et un jour, pas trop lointain, l'indépendance!
Je me réjouis beaucoup de voir l'évolution de votre pensée, M. Allard. Vous êtes passés de nationaliste franco-ontarien fédéraliste à un indépendantisme franco-québécois. Notre poids démographique diminue inexorablement et même une meilleure intégration de l'immigration en terre québécoise n'y changera rien. Il nous faut plus de pouvoirs, de réels pouvoirs politiques qui dépassent ceux dévolus à une province canadienne. Il nous faut, soit tous les pouvoirs (indépendance pure et simple), soit des pouvoirs supplémentaires (république autonome québécoise au sein d'une république candienne), notamment en matière économique, culturelle, sociale, linguistique, etc. Il ne nous manquerait alors que les pouvoirs de nature diplomatique (relations étrangères) ou militaires (défense nationale). QS et le PQ propose la première option. Le PQ est en perte de vitesse caractérielle et structurelle et je ne pense pas que le courant va s'inverser dans l'avenir prévisible. QS est trop jeune et manque d'expérience. Les gens s'y imaginent que les négociations seront faciles et automatiques: états généraux, référendum, négociations sur les relations entre les deux nouvelles entités souveraines en cas de victoire. Je me souviens des deux premiers référendums, celui de 1980 et celui de 1995, tout comme vous, et je doute beaucoup que ce soit aussi facile que cela. Un compromis acceptable pour les deux parties vaut mieux qu'une demande absolue qui ne peut se réaliser complètement, déboucherait sur une impasse stérile ou virerait en guerre civile, un conflit que nous ne pouvons évidemment pas gagner étant donné notre petite taille. Des rapports de force entre Anglo-Ontariens et Franco-Québécois, par contre, peuvent aboutir à un tel compromis, dépendamment des positions prises par les autres groupes vivant en terre canadienne. Les autochtones, les francophones, les immigrants récents, les immigrants non-britanniques plus anciens, les femmes, les jeunes, les plus éclairés des anglophones auront à prendre position dans un tel débat. Les Ontariens d'expression anglaise et les Québécois d'expression français constituent deux forces inégales en termes démographiques, deux 'power bases' de taille différente. Pourtant, rien n'empêche la moins nombreuse des deux d'arriver à convaincre les autres groupes de se rallier à elle contre la plus nombreuse.
RépondreEffacerBRAVO monsieur Pierre Allard,
RépondreEffacerje suis 100% d'accord avec vous et je souhaite voir cette décision pour l'indépendance du Québec de mon vivant, mais j'ai un très gros doute, malheureusement !!! Je ne crois plus aux miracles !!! Les québécois d'aujourd'hui n'ont plus cette fierté et ce courage nécessaire à la réussite de ce rêve !!!
Entre une province canadienne, une république indépendante et une république autonome, je choisirais l'une ou l'autre des deux dernières propositions: tout plutôt que de rester encore et toujours une province britannique d'un royaume britannique sous la houlette d'une monarque britannique.
RépondreEffacerBien d'accord avec vous !!!
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