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Sans réduire d'un cran le combat impérieux contre le variant Omicron, le gouvernement de François Legault doit cesser de jouer à l'autruche face aux attaques incessantes (et croissantes) du Canada anglais contre la Loi 21 et la laïcité de l'État. Un rouleau compresseur s'est mis en marche et se prépare à écraser le Québec sur son passage.
La marmite bouillonnait déjà au Parlement fédéral depuis l'annonce de la réaffectation d'une enseignante anglophone voilée en Outaouais parce qu'elle refusait de respecter les dispositions de la Loi 21 qui interdisent aux enseignants le port de signes religieux en classe.
Jagmeet Singh déchire sa chemise sur la place publique, pendant que Justin Trudeau s'enfarge dans ses menteries en affirmant que cette enseignante a perdu son emploi (faux) parce qu'elle était musulmane (également faux). Son ministre Marc Miller traite la Loi 21 de lâche et inique. Et le dernier en lice, le ministre de la Diversité, Ahmed Hussen, voudrait qu'Ottawa embarque le plus rapidement possible sur le train des contestations juridiques en cours.
Comme si ces grondements ne suffisaient pas pour écorcher les oreilles des députés à l'Assemblée nationale du Québec, voilà que des grandes villes du Canada commencent à puiser dans les deniers publics pour contribuer au financement de la lutte judiciaire menée contre la Loi 21 par le Conseil canadiens des musulmans, la World Sikh Organization of Canada et l'Association canadienne des libertés civiles.
Le signal de départ a été donné par le conseil municipal de Brampton, une ville de la couronne torontoise de 650 000 habitants qui compte parmi les plus multiculturelles du Canada. Les élus municipaux ont donné leur aval au versement de 100 000 $ pour appuyer les appels en cours contre la laïcité à la sauce québécoise.
Insatisfait, le maire de Brampton, Patrick Brown, ancien chef du Parti conservateur ontarien, en a rajouté une coche et demandant aux cent plus grandes villes du Canada d'imiter son geste. Son appel a été vite entendu et en moins d'une journée, le conseil municipal de Toronto, la métropole du pays, avait adopté à l'unanimité une motion similaire à celle de Brampton, en y accrochant un chèque de 100 000 $...
Le temps de le dire et le maire de Winnipeg, Brian Bowman, associé au Parti conservateur du Manitoba, annonçait la présentation d'une résolution de soutien à la campagne anti-Loi 21. Rappelons que le conseil municipal de Winnipeg avait auparavant adopté à l'unanimité une motion d'opposition à la Loi 21 sur la laïcité de l'État.
Plus à l'ouest, le maire de Calgary, Mme Jyoti Gondek, déclarait qu'une «motion urgente» (oui, oui, urgente...) serait présentée au conseil pour verser 100 000 $ à la cagnotte des opposants à la Loi 21. Mme Gondek, d'origine britannique et plus multiculturelle que le pape est catholique, s'étouffait dans ses injures, affirmant que la loi québécoise était «ouvertement raciste» et que «nous demeurons unis afin de protéger les communautés racialisées (!!!) contre la discrimination»!
Ayant de toute évidence accumulé les récriminations contre les velléités laïques du Québec, elle a ajouté que l'incident de l'enseignante de Chelsea avait été la goutte qui avait fait déborder le vase, pour elle et pour bien d'autres au Canada anglais.
On n'a pas encore de nouvelles d'Edmonton, mais cette ville avait, le 29 juin 2020, adopté une résolution dénonçant la Loi 21.
Ce qui frappe jusqu'à maintenant dans ses villes, du moins dans les rapports médiatiques publiés, c'est la virulence des critiques et, surtout, leur unanimité. C'est à voir qui beurrera le plus épais. Le maire de Brampton a même déclaré que la Loi 21 était un-Canadian. Difficile de lancer pire injure. C'est comme si cette loi était un corps étranger, non-canadienne, voire anti-canadienne... Comme un virus...
Je n'ai relevé, dans la cinquantaine de textes recensés, aucune voix d'opposition aux décisions des conseils municipaux de Toronto et Brampton, ou aux propos anti-Loi 21 des maires de Winnipeg et de Calgary. Au Canada anglais, du moins dans les cercles dirigeants, la cause est entendue. Le jugement est rendu. Et toute personne favorable à la laïcité québécoise risquerait le goudron et les plumes.
Cela me fait penser, comme journaliste, qu'une classe politique aussi bien dressée doit puiser son information quelque part et l'on pourrait, ici, s'interroger sur la qualité des nouvelles présentées à la télé et dans les journaux anglo-canadiens. Si elles ressemblent au reportage de CBC sur la décision de Brampton, je comprends pourquoi l'assaut contre le Québec est imminent. Ce n'est pas une pièce journalistique. C'est presque un réquisitoire contre la Loi 21.
Les gros sabots arrivent. Les entendez-vous, M. Legault?
NB - J'oubliais la citation du jour, de Christya Freeland, après que le bloquiste Alain Therrien eut dénoncé aux Communes ce «party de sallissage des Québécois»... Elle a répondu, sans gêne: «N'essayez pas de créer des chicanes entre nous et le Québec»... Ça ne s'invente pas...
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C'est curieux, toute cette histoire. Il suffit de quelques passages mal conçues et mal écrits dans un texte de loi pour que le Québec passe, en bloc, d'un coup, pour un nid de racistes indécrottables, pendant que le Canada anglais se donne des airs angéliques, occupant apparemment le ''moral high ground'', et ce, après 250 ans d'oppression envers le Canada français. Quelle farce!
RépondreEffacerC'est en travaillant à la Fonction publique du Canada que je suis devenu souverainiste tellement j'y ai vu le français bafoué.
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