dimanche 26 avril 2020

Vers l'unilinguisme anglais à la GRC...

photo de Radio-Canada

Il y a quelques jours, un ami Facebook a retransmis le texte suivant (bit.ly/3bELSWu), émanant de Radio-Canada et commençant ainsi:

«Depuis le 1er avril, les cadets de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) n'ont plus la possibilité de recevoir leur formation policière en français. Cette formation, qui pouvait normalement être suivie dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, est désormais offerte seulement en anglais ou dans un format bilingue.»

Sans me donner la peine de vérifier la date de parution du texte (j'aurais dû...), je l'ai «tweeté» (gazouillé???) hier, 25 avril, avec un commentaire personnel sur l'érosion graduelle du français dans les institutions fédérales... Quelques heures après, voulant me renseigner davantage, j'ai entrepris une recherche Web pour m'apercevoir que l'histoire remontait effectivement au 1er avril... mais en 2019! De vieilles nouvelles, quoi...

J'étais sur le point de supprimer mon gazouillis quand j'ai noté une accumulation inhabituelle de mentions «J'aime», de retweets et de commentaires de gens qui, comme moi, sur simple lecture du texte, semblaient croire qu'on parlait d'une situation survenant en avril 2020... Aujourd'hui, 26 avril, environ une centaine d'abonnés Twitter ont manifesté leur intérêt ou leur indignation pour le sort des cadets de la GRC qui voudraient recevoir une formation policière en français.

Et personne ne semble avoir remarqué que le texte a été publié l'an dernier...

Cela dit, la question reste d'actualité. Rien ne semble avoir changé depuis le printemps 2019. De toute évidence, la Gendarmerie royale du Canada se considère un organisme unilingue anglais... à la limite bilingue au Québec, et encore... Le journaliste Normand Lester rapportait en mars 2019 dans le Journal de Montréal (bit.ly/2TpKLjr) que même au Québec, la GRC «a plus de postes désignés "anglais essentiel" que de postes bilingues, aucun poste n'étant dans la catégorie "français essentiel"»...

Les textes les plus récents (de Radio-Canada et ONFR+) que j'ai pu recenser sur le Web remontent à la mi-mai 2019 (bit.ly/3eSenCe et bit.ly/2xbjNY3), et font état d'une motion unanime du Comité parlementaire fédéral sur les langues officielles, demandant à la gendarmerie royale «de faire marche arrière et de réinstaller la formation en français des cadets». La nouvelle de Radio-Canada note que le vote du comité des Communes était passé inaperçu, ayant «eu lieu dans les dernières minutes d'une réunion qui s'est en grande partie déroulée à huis clos».

Depuis, on n'entend plus parler du dossier. Dans son plus récent rapport annuel de mai 2019, le Commissaire fédéral aux Langues officielles Raymond Théberge passait l'affaire sous silence. Peut-être l'abordera-t-il dans son rapport de 2020 qui doit être publié bientôt mais la prudence excessive de ce commissaire n'augure rien de bon. La décision constitue une violation tellement claire de l'esprit et de la lettre de la Loi sur les langues officielles que M. Théberge aurait au moins pu, pour la forme, se porter à la défense des cadets de langue française... Mais non...

Pire, le gouvernement de Justin Trudeau, ce fils du père de la Loi sur les langues officielles, a officiellement appuyé le rejet de la langue française par la Gendarmerie royale. Cet appui est venu du ministre Ralph Goodale, ministre de la Sécurité publique, député de la Saskatchewan et «tête carrée» qui a de la difficulté à improviser deux ou trois phrases en français après plus de 40 ans en politique fédérale au sein du Parti libéral.

Alors voilà... C'est une vieille nouvelle et avoir noté la date du texte de Radio-Canada, je n'aurais pas mis de gazouillis en ligne... Mais finalement ça me semble un mal pour un bien... Cet outrage à la langue française ne doit pas se perdre dans les labyrinthes de la federal bureaucracy. Malmener la langue et la culture françaises dans ce pays est une pandémie plus tenace que la COVID-19, et bien plus difficile à éradiquer...

On pourra sans doute ressortir ces textes de 2019 l'an prochain pour une nouvelle éclosion de jérémiades sans suite...







1 commentaire:

  1. Mon grand-père avait raison : les Trudeau sont menteurs de père en fils !


    Le Canada bilingue de Trudeau ????

    Le rêve de Trudeau père relève aujourd’hui d’un fantasme irréaliste : le Canada est de moins en moins bilingue ?

    Je dirais plutôt un génocide culturel prémédité !

    « Un gouvernement libéral fera de la promotion du français une priorité. » -Justin Trudeau

    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10153550867058140&set=a.232916908139&type=1&theater

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