capture d'écran de Radio-Canada Arts sur Twitter |
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Hubert Lenoir mérite certainement les hommages que son public francophone lui a rendus au gala de l'ADISQ, dimanche, mais ce même public francophone ne méritait pas que l'interprète masculin de l'année s'adresse à lui dans une langue salie de vulgarité et de jurons anglais.
Que M. Lenoir profite de l'occasion pour régler certains comptes avec ses détracteurs n'a rien de répréhensible en soi. Les critiques s'exposent à la critique. Cela va de soi. Mais lancer de multiples fuck et fucking pendant plus d'une minute devant un auditoire de centaines de milliers de personnes n'a rien d'édifiant et témoigne d'un mépris pour cette langue française que nous nous efforçons de protéger depuis deux siècles et demie.
C'était, dit-il son victory lap... Puis il crache un Shut the fuck up... Après, on a droit à fucking chill... fucking nice... Un autre Shut the fuck up... Acknowledge au lieu de reconnaissance... Et un salut final: Bonne fucking fin de soirée. Après 50 ans de journalisme, il n'y a plus grand-chose qui me surprend. Toutefois, ce boniment d'Hubert Lenoir oscille au fond des annales.... J'avais un peu honte.
Pas Radio-Canada semble-t-il. Notre réseau public, qui écarte pudiquement l'expression «été indien» et frémit à la simple idée qu'on puisse mentionner le livre Nègres blancs d'Amérique en ondes, a reproduit sans cligner de l'oeil un des Shut the fuck up de M. Lenoir sur son compte Twitter (voir capture d'écran ci-haut).
Si ce n'était qu'un cas isolé, on pourrait passer l'éponge, mais ce genre de langage semble devenir courant dans la jeune génération. Ce n'est plus du joual comme le français de la rue des années 1950 et 1960. C'est de plus en plus une espèce de chiac québécois, où des mots et expressions anglais faciles bouchent les trous laissés par l'ignorance de notre propre langue. Mais on ne se cache plus dans les ruelles pour massacrer la langue. Le micro de l'ADISQ fait bien l'affaire...
Les jurons font partie de notre langage depuis des siècles. Nous en avons une belle sélection, que l'on peut varier à l'infini comme noms, prénoms, adverbes, adjectifs et verbes... Cela a même donné, dans les années 60, un excellent numéro de nos meilleurs comiques de l'époque, les Cyniques, où Marc Laurendeau proposait «un cours de sacre». Sacrez peu, sacrez mieux, disait-il. M. Lenoir aurait avantage à s'en inspirer (voici le lien https://www.youtube.com/watch?v=rVtkqlJx7hU).
L'interprète masculin de l'année peut bien lancer des injures s'il le veut et ce n'est pas moi qui vais demander qu'on le censure. Mais qu'il le fasse avec un minimum de respect pour la langue commune de ses concitoyens québécois. La célébrité s'accompagne de responsabilités.
L’ADISQ, un gala fucking nice!
RépondreEffacerhttps://m.facebook.com/story.php?story_fbid=5633578973396299&id=100002327579052
Tout est bien dans ce texte, sauf la première partie de la première phrase. Le jargon utilisé par ce type reflète tout-à-fait son «art». Pas d'accord non plus avec l'apologie du «sacrage» qui enlaidit notre parlure.
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