lundi 24 juillet 2017

Un soir et une nuit à l'urgence de Gatineau...

Dans la salle d'attente ultra-moderne de l'urgence de l'hôpital de Gatineau, deux grands écrans diffusent des images et des vidéos devant les rangées de fauteuils où les «patients» doivent en effet patienter pendant de longues heures (plusieurs longues heures)...

Passons pour le moment sur les délais d'attente, constamment parmi les pires du Québec, pour parler de ces deux grands écrans qui ne présentent en boucle que des vidéos de pitreries insignifiantes (répétées ad nauseam), quelques actualités en bref et des hommages (répétés ad nauseam) aux plus importants donateurs à la Fondation de l'hôpital...

Cette miteuse mixture visuelle (il n'y a pas de bande sonore) ne fait qu'ajouter à la souffrance des personnes malades ou amochées qui, une fois passées par l'étape du triage, doivent essayer de trouver la position la moins inconfortable possible en attendant... attendant... attendant qu'une voix parfois à peine compréhensible annonce qu'un médecin les verra... enfin!

photo archives Radio-Canada

J'ai passé une nuit (de minuit 30 à 4 h) et une soirée (de 20 h à 23 h 30), en accompagnement d'un proche qui avait grandement besoin de soins. Pendant ces deux périodes, la voix à peine compréhensible n'a appelé personne - absolument personne - pour l'inviter à une salle de soins. Quand j'ai quitté, les personnes présentes à mon arrivée étaient toujours là...

D'aucuns se plaignaient, d'autre vomissaient, quelques-uns essayaient de dormir en s'étendant sur une largeur de trois fauteuils... Il faisait froid dans la salle, et certains sont allés quêter des couvertures pour se réchauffer un peu... J'ai tenté d'obtenir un oreiller et le préposé m'a répondu sur un ton qui n'invitait pas la réplique qu'aucun oreiller n'était disponible pour la salle d'attente... qu'il n'y en avait même pas suffisamment pour les lits à l'urgence...

Notre attente pour le triage à la seconde visite fut de plus de 30 minutes... assez longtemps pour vous savez quoi si la situation est critique... Car il faut savoir que le personnel de soins oeuvre derrière des portes closes, à l'abri du spectacle de la salle voisine où la plèbe fait le pied de grue... Le seul kiosque accessible est celui de l'inscription et le responsable vous fait savoir clairement qu'on ne peut espérer obtenir d'information là... Adressez-vous au triage...

Une personne qui entre seule et qui s'effondre sans avoir le temps de prendre son numéro restera là... par terre... sans que les infirmières au triage, les urgentologues ou le préposé à l'inscription puissent la voir... J'espère qu'un jour, celui ou celle qui a conçu cette horreur aura à s'y rendre et qu'il ou elle aura à goûter à la médecine du peuple...

J'ai la plus grande admiration pour le personnel qui travaille dans cette zone de combat quotidienne. Infirmières, préposés, et médecins y font un boulot exceptionnel. Les soins dispensés sont de très haute qualité. Le problème, c'est d'y parvenir dans des délais raisonnables. Les urgences les plus urgentes passent immédiatement ou très rapidement après le triage... On ne dandine pas avec une possibilité de crise cardiaque...

Quant aux autres, ces cas qui ont tout à fait raison de s'adresser à l'urgence mais qui n'auront pas besoin de l'extrême-onction, ils risquent de poireauter longtemps. Trop longtemps. Parce que leurs souffrances sont moindres, ils feront des plaies de fauteuil en attendant l'heureux moment où la voix à peine compréhensible les dirigera vers une salle de soins...

Pourquoi doivent-ils subir des retards de six, huit, dix heures ou pire? Parce qu'il n'y a pas suffisamment de médecins. Ça m'apparaît aussi simple que cela... Quand on admet un patient en milieu de soirée, qu'on fait un diagnostic préliminaire, qu'on analyse les prélèvements (sang, urine), un médecin (eut-il, eut-elle été disponible) aurait pu entamer les traitements assez rapidement. Mais quand il faut un autre sept ou huit heures avant qu'un précieux «docteur» puisse le voir...

Une urgence, c'est une urgence. Il y arrive aussi des ambulances et des situations critiques. Si elles arrivent en rafale et qu'il n'y a que deux médecins, ceux et celles qui patientent devant les pitreries insignifiantes des deux écrans de la salle d'attente regardent l'heure de plus en plus impatiemment, sans même pouvoir utiliser leurs tablettes (qui pourraient divertir) en l'absence de wi-fi public...

Un ou deux médecins ne suffisent pas... Il en faudrait quatre, cinq, six... enfin un nombre suffisant pour assurer même à ceux qui ont des souffrances moins urgentes un traitement dans un délai maximal de quelques heures. Le budget de l'hôpital le permet-il? Les médecins refusent-ils? Est-ce une question d'argent ou de disponibilité? Je m'en fiche républicainement...

À quoi cela sert-il de construire une urgence à la fine pointe quand on manque de médecins pour assurer le service à ceux et celles qui en ont besoin? Il n'y a pas assez d'argent au budget? Trouvez-en. On a déjà trop coupé. Des médecins ne veulent pas? Forcez les récalcitrants... Leurs collègues en devoir sont débordés et ont besoin de leur aide! De plus, on les paie avec l'argent du trésor public...

Et tant qu'à y être, organisons-nous pour présenter des images et vidéos intelligentes aux deux grands écrans. Ajoutons quelques chaises longues pour ceux qui doivent s'étendre, avec un stock de couvertures et d'oreillers. Et pourquoi pas, en plus d'un réseau wi-fi accessible à tous et toutes, un petit écran avec écouteurs à chaque fauteuil avec une sélection de chaînes de télé et de musique?

On a dépensé des millions et des millions en fonds publics pour construire cette urgence? Quelques millions de plus pour accélérer les soins et rendre le séjour des patients plus confortable dans la salle d'attente, est-ce trop demander???

10 commentaires:

  1. Ont fait vraiment pitié en outaouais pour les soins à l'urgence, ont fait quoi avec ça, ont peu rien faire le gouvernement mène la baraque. Comme ils disent ils attendre qu'ils aille plus de décès. Même encore le gouvernement sans foute de nous.

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  2. Les études démontrent que L'Outaouais est encore et toujours en queue de peloton pour les soins de santé. Changeons nos députés pour améliorer la situation.

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  3. Mon mari s'est tapé récemment 12 heures d'attente aux urgences de Gatineau. Nous sommes arrivés à 8 h : aucune attente, le triage se fait immédiatement. Son cas est considéré suffisamment urgent pour qu'il ne soit pas retourné dans la salle d'attente. Comme il pouvait encore marcher, il s'est "qualifié" pour une civière... dans le corridor et le courant d'air des portes par où arrivent les ambulances. Les premiers tests ont été effectués rapidement mais tout a bloqué après un scan passé vers 14 h. Savez-vous qu'il n'y a qu'un seul radiologue pour lire les scans passés dans tous les hôpitaux de la région? J'espère que c'était à cause qu'on était samedi! Tout cela a donc rajouté encore plus de temps à notre attente. Le résultat est arrivé à 20 h 30 : 12 heures donc après notre arrivée. C'était une pierre au rein. Ouf! Mon mari a pu avoir son congé. Vous dire le bonheur de quitter cet endroit. Et nous sommes parfaitement en accord avec vos propos : les soins prodigués sont d'excellente qualité. Malheureusement il manque de personnel. Nous avons pu nous rendre compte qu'au moins deux infirmières ont été appelées à travailler un autre 8 heures après leur quart normal. Et un brancardier a dit que 5 personnes ne s'étaient pas présentées cette journée-là et qu'il était tout seul. Voilà où le bât blesse... entre autres.

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  4. Moi avant d'aller à l'urgence de l'hôpital de Gatineau, j'aimerais autant aller l'autre bord du pont, à Ottawa ! Ma petite soeur s'est présentée à l'urgence parce qu'elle avait tomber en bas de son lit et elle s'était fait mal au coup. Elle a attendu 18 (oui j'ai bien dit dix huit) heures à l'urgence avec un collet cervical trop grand pour elle que l'infirmière au triage lui a mis au coup lorsqu'elle est arrivée, pour enfin mourir de son cancer 7 jours plus tard; elle n'avait que 51 ans ! Si elle n'aurait pas accepté de prendre de la radio pour son cancer, ils la renvoyaient mourir chez elle.

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  5. continuer de vous faire aller la gueule pendants que nous ont vas donner coeur et âme pour vous bande de chialeux!!!

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    1. Le fardeau ne repause pas sur le personnel dévoué mais bien sur l'administration du système se santé dans son entier au Québec.

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  6. Le système québécois diffère énormément de celui ontarien. Les fond n'étant pas octroiyés sur les mêmes bases, le système ontarien se démarque parce que ce dernier se pousse à offrir de meilleurs soins dans un délai court. Un hôpital qui n'y perfome pas bien n'aura pas les fonds qu'un hôpital plus efficace. Au Québec, l'enveloppe d'argent se fait donner aux hopitaux et l'administration en fait ce qu'il veux!le système est cassé mais, pourquoi on mimiquerait celui qui fonctionne...? Un payé pour des soins de santé dans un pays développé et les délais sont définitivement hors de contrôle! Le personnel de la santé exige du respect et les gens souffrants aussi. Les soins actuels sont bien en dessous de ce que tous méritent, on peut certainement tous s'entendre la dessus! ...et si on offrait cette même "qualité" de soins à votre mère, votre père, votre soeur, votre frère, votre conjoint, votre conjointe ou votre enfant!!

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  7. Comment s'expliquer que si nous avons 1 passager de trop dans une auto, nous avons une contravention! S'il manque un gilet de sauvetage dans un bateau, c'est la contravention. Si tu chasses un chevreuil de trop, c'est la catastrophe. Mais dans une urgence, PAS DE PROBLÈME, enmenez-en du monde malade et plein la salle. On va protéger notre faune, on va protéger nos routes. Mais l'humain??? Bof! À quoi bon! C'est lui qui paye, donc qu'il sèche!

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  8. Et dire que le Peuple a accepté que nous chassions dehors des religieuses très compétentes qui dirigeaient nos hôpitaux ! C'est seulement des Mâles maintenant et ... Bizarre on entend pas les "cristis" salauds laïcisants qui crachaient sur nos religieuses dévouées ! Vous avez trop chanté ? Alors dansez maintenant à l'urgence !

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  9. si tu sais pas quel mal tu as et que tu souhaite ne pas le savoir avant quil soit pt trop tard le mieux c de se rendre a lhopital de gatineau ou bien dans un hopital dun pays sous developpé ca serait equivalent

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