mardi 30 octobre 2018
Faculté de médecine à Gatineau. La CAQ avait «exigé» que tout se fasse en français... Et maintenant?
Personne, ici en Outaouais, ne croit que la CAQ puisse réaliser sa plus grosse promesse régionale: la construction d'un nouvel hôpital de 170 lits à Gatineau d'ici cinq ans. Quand on ne réussit même pas à recruter suffisamment de personnel pour combler les postes disponibles dans les trois hôpitaux existants, comment peut-on espérer trouver les centaines de médecins, d'infirmières, de techniciens et autres préposés essentiels au fonctionnement d'un quatrième centre hospitalier dans la métropole de l'Outaouais?
Enfin, on verra... J'imagine qu'un miracle est toujours possible...
Il y a cependant un important engagement en santé, fait en septembre 2016, que le nouveau gouvernement de la Coalition Avenir Québec (CAQ) est en mesure de remplir. Quand les libéraux de Philippe Couillard avaient annoncé l'ouverture d'une faculté de médecine à Gatineau d'ici 2020 sous l'égide de l'Université McGill, ils ont dû avouer que la totalité de l'enseignement en classe (la première année et demie du programme) serait dispensée en anglais seulement, et ce, pour au moins quelques années.
Cette proposition scandaleuse d'enseigner la médecine en anglais à des francophones québécois ne dérangeait nullement nos cinq députés outaouais du PLQ. C'est ça ou rien, nous avait lancé la députée de Hull, Maryse Gaudreault. Et le premier ministre Couillard avait eu le culot d'ajouter que les étudiants de Gatineau devaient se compter chanceux d'obtenir leur formation d'une université aussi prestigieuse que McGill... Comme attitude de colonisé, on ne trouvera guère mieux...
Quelques voix politiques d'opposition - dont celle de la CAQ - s'étaient élevées pour défendre le droit évident des étudiants francophones du Québec de pouvoir entreprendre leurs études de médecine entièrement en français. La porte-parole de la CAQ en matière de protection et promotion de la langue française, Claire Samson, avait fait la déclaration suivante, publiée dans le quotidien Le Droit dans son édition du 22 septembre 2016:
«Le Parti libéral minimise toujours la défense et la primauté du français. Il trouve toujours des excuses. La CAQ exige du gouvernement et de l'Université McGill de corriger la situation et d'offrir des cours en français lors de l'inauguration de la faculté de médecine en 2020.»
La journaliste Justine Mercier rapporte aussi que Mme Samson proposait de retirer le mandat d'enseignement confié à McGill et de l'accorder à une autre université «si McGill ne peut franciser son programme à temps pour l'ouverture prévue en 2020».
Nous voici maintenant à l'automne 2018, la CAQ est aux pouvoir et il n'y a toujours pas de garantie de programme en français pour 2020. Le temps est venu pour le parti de François Legault de remplir sa promesse, bien plus facile à réaliser que la construction d'un nouvel hôpital... Il y a deux ans, la CAQ exigeait que tout l'enseignement magistral à la nouvelle faculté soit donné en français. Eh bien maintenant qu'il en a le pouvoir, qu'il l'impose! Et tant qu'à y être, pourquoi ne pas tout de suite assigner le mandat d'enseignement à une université de langue française, où les programmes sont conçus par et pour les francophones?
L'Outaouais a désormais trois députés de la CAQ: Robert Bussière (Gatineau), Mathieu Lévesque (Chapleau) et Mathieu Lacombe (Papineau). Que dites-vous, messieurs? La balle est maintenant dans votre camp...
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On devrait savoir que le CAQ est plus nationaliste ce qui laisse entrevoir qu'elle fera la promotion de notre langue alors que le parti libéral était fédéraliste sous Couillard, et que c'est le multiculturalisme qui était la doctrine de son gouvernement donc pas surprenant que ce soit l'université McGill qui a obtenu le contrat d'enseignement des cours en santé à Gatineau ce qui était une aberration dans une université francophone de surplus. Quant aux députés caquistes de la région, celui du comté de Gatineau monsieur Bussière ancien maire de La Pêche, son opportunisme pour des votes des anglophones lors d'élections à la mairie a fait de lui un candidat colonisé soumis aux demandes des anglos de la municipalité. On a qu`à se rappeler tout le débat autour de la construction d'un trottoir flottant dans un petit parc de Wakefield il y a deux ans à la demande de la chambre de commerce de Wakefield (sic), a été accordé malgré une opposition des citoyens alors qu'une partie a été financée par l'appui du député fédéral et le reste par un emprunt de la municipalité. Sa participation à ce débat, a démontré qu'il était plus sensible aux demandes des anglophones que celui de la réaction des francophones de sa municipalité. Il ne faut donc pas s'attendre de ce politicien une meilleure compréhension des enjeux linguistique et ses effets sur l'assimilation des étudiants de notre région. Par contre, je crois que le député de Papineau monsieur Lacombe sera le plus sensible au contexte de la présence d'une faculté anglophone de l'université McGill intégrée à l'UQO. Je suis certain qu'il fera connaître à la ministre de l'éducation les conséquences de la présence de cette faculté anglophone dans notre région propice à l'assimilation par notre présence dans la capitale canadienne. Faudra être vigilant du comportement de nos députés et de nous assurer que l’entente avec l’université McGill soit annulée ou tout au moins, corrigée leurs engagement sur l’enseignement en français des cours sur la santé.
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