mercredi 7 décembre 2016

Le 7 décembre 1941… près de Moscou...

Décembre 1941, loin de Pearl Harbor...

Le 7 décembre 1941 évoque invariablement, et avec raison, l'attaque surprise du Japon contre la base américaine de Pearl Harbor, à Hawaii. Et comme c'est en est aujourd'hui le 75e anniversaire, on verra un peu partout des reportages à saveur historique, sans compter les reprises à la télé de nombreux films et documentaires. Ayant provoqué l'entrée en guerre des États-Unis, et du même coup donné à cette deuxième «Grande guerre» un caractère véritablement mondial, la frappe japonaise restera à jamais une des dates incontournables du conflit.

Mais au même moment, devant Moscou, se produisait un autre événement tout aussi important pour l'issue de la Deuxième guerre mondiale, du moins sur les théâtres européens. La veille et l'avant-veille, les 5 et 6 décembre, l'Armée rouge - que Hitler croyait à bout de souffle - venait de déclencher sa première vaste offensive contre les divisions allemandes qui assiégeaient la capitale soviétique depuis le mois d'octobre. En ce 7 décembre, pendant que les avions japonais bombardaient la flotte américaine dans le Pacifique, les troupes hitlériennes découvraient qu'elles n'étaient pas invincibles…

Hitler croyait sans doute que les Soviétiques, ces sous-hommes et femmes à peine dignes de servir d'esclaves aux Aryens germaniques, s'écrouleraient en quelques semaines, quelques mois tout au plus. Les soldats de l'Armée rouge tombaient par centaines de milliers? D'autres arrivaient pour les remplacer. Et le territoire russe était immense. Quand après quatre mois d'offensive, Moscou était finalement en vue, l'automne avançait, et l'hiver - ce terrible hiver que Napoléon avait connu - menaçait à l'horizon. Dès novembre, sous des températures de -20, véhicules et fantassins mal habillés, succombant au gel, ralentissaient…

Les généraux allemands voulaient se replier, voyant venir la catastrophe, mais Hitler leur ordonnait de ne pas céder un centimètre d'espace conquis… La plupart des généraux décident de désobéir aux ordres y compris le commandant de la Deuxième armée allemande, Heinz Guderian. Mais il est trop tard… Le 6 décembre, une centaine de divisions soviétiques, des réserves fraîches venues d'Asie et bien équipées pour le combat hivernal, s'abattent sur les troupes allemandes gelées et épuisées. Le lendemain, 7 décembre, les armées à croix gammée avaient découvert le doute… Elles reculaient…

C'est, selon plusieurs, un point tournant de la guerre. Le soldat allemand qui n'était pas totalement fanatisé comprenait soudainement trois nouveaux facteurs, décisifs, qui allaient transformer le front de l'est en théâtre d'horreurs pour les hordes nazies:

1. L'armée rouge n'était pas à bout se souffle. Elle avait des réserves humaines importantes, des millions de soldats, prêts à bondir sur l'envahisseur.
2. Cette armée était désormais mieux équipée, avec des vêtements chauds pour les -35 moscovites et de nouveaux blindés T-34 adaptés aux conditions d'hiver.
3. Les troupes soviétiques, sous les ordres d'un tyran aussi féroce qu'Hitler, attaquaient en kamikazes, sacrifiant sans sourciller 15 divisions de cavalerie devant les lignes allemandes près de Moscou.

Cette armée, luttant sur son territoire, habituée aux rigueurs de l'hiver russe, affamée de vengeance, armée jusqu'aux dents, serait sans merci pour ces Allemands qui voulaient les exterminer. À partir de ce début de décembre 1941, jusqu'à la fin de la guerre… et même après. En ce 7 décembre, pendant que Hitler se réjouissait de l'attaque japonaise contre Pearl Harbor, la toute première grande offensive soviétique bousculait les puissantes armées allemandes, qui durent reculer en laissant derrière elles armes et matériel…

Hitler prit alors lui-même la direction de ses trois groupes d'armées, et limogea ses commandants. Ce fut le début de la fin… Aujourd'hui,  on ne parlera pas beaucoup du 7 décembre 1941 sur le front est… Mais cela se passait aussi il y a très exactement 75 ans…






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