mardi 15 janvier 2019

La médecine McGill... Allez, M. Lacombe. Exigez des résultats!


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Ça n’a guère pris plus d’une centaine de jours au pouvoir pour que déjà, le gouvernement de la CAQ vacille en matière d’enseignement en français pour les futurs étudiants en médecine de l’Outaouais, que la bureaucratie québécoise a placés sous la tutelle de McGill University.

Après avoir réitéré que «ça n’a aucun bons sens» d’être obligé de compléter une année préparatoire en sciences en anglais (obligatoire pour l’entrée à la faculté de médecine), le ministre de l’Outaouais, Mathieu Lacombe, semble avoir beaucoup de difficulté à démêler les morceaux du casse-tête que les libéraux lui ont laissé…

Le plus récent texte de Justice Mercier dans le quotidien Le Droit, publié ce 14 janvier, se termine ainsi : Il (Mathieu Lacombe) ne s’engage toutefois pas à ce que l’année préparatoire soit offerte en français d’ici la fin du présent mandat, en rappelant qu’il ne s’agissait pas d’un engagement électoral et que le gouvernement actuel «est pris avec ça».

Bien sûr qu’il ne s’agissait pas d’un «engagement» électoral. Le scrutin avait lieu le 1er octobre et le public n’a rien su avant le début de novembre, quand le quotidien Le Droit a fait état d’une vidéo de McGill, diffusée sur YouTube, où l’université anglo-montréalaise précisait que l’année préparatoire se déroulerait en anglais…



Reste que les candidats de la CAQ avaient pris des positions très fermes dans ce dossier et s’étaient opposés à tout compromis sur la langue d’enseignement. Le parcours des étudiants de l’Outaouais se ferait uniquement en français, disaient-ils. Et voilà que d’ici la fin du mandat du gouvernement Legault, c’est-à-dire d’ici la fin de 2022, des cégépiens francophones du Québec devront étudier les sciences en anglais pendant une année complète pour pouvoir accéder à une faculté de médecine dont on n’est toujours pas certain qu’elle pourra offrir en français l’ensemble de sa formation théorique…

Tout cela paraît tellement compliqué pour nos politiciens, mais ce ne l’est pas. Le principe est simple : les étudiants francophones du Québec ont le droit le plus absolu de faire leurs études primaires, secondaires, collégiales et universitaires en français. Tout ce qui pourrait faire obstacle au respect de ce principe doit être sommairement écarté.

Sur le plan de l’enseignement de la médecine, la bureaucratie québécoise a octroyé à McGill la gestion des programmes universitaires sur une partie de l’île de Montréal, la Montérégie, l’Outaouais et le Nord-Ouest québécois. Or McGill est une université anglaise. Elle n’a pas à se franciser pour quelque raison que ce soit. Et à ce titre, ce n’est pas dans son mandat de créer des programmes en français pour des étudiants francophones.

Alors voilà. Quand des étudiants de langue française de l’Outaouais (ou de quelque autre région sous le giron de McGill) veulent étudier en médecine, ils ont droit de le faire dans leur langue, la langue nationale du Québec, et dans une institution universitaire de langue française comme l’Université de Montréal, Laval, Sherbrooke, ou, encore mieux, l’Université du Québec en Outaouais. Pas de discussion. Pas d’exception. Les normes bureaucratiques s’y opposent ? On déchire ces normes et on en édicte de nouvelles.

Si, pour fignoler d’autres normes, il faut quelques mois ou quelques années, on s’organise pour que les étudiants en médecine soient immédiatement pris en charge par une institution de langue française. Si l’enseignement se fait par visioconférence, comme cela était prévu, que le signal télévisé provienne de la faculté de médecine de l’Université de Montréal à la place de McGill ne me semble pas un obstacle insurmontable. Cela réglerait du même coup le problème de l’année préparatoire en sciences, sans doute offerte par cette même université.

Quand on songe que nos étudiants de l’Outaouais pourraient étudier en sciences et en médecine en français à l’Université d’Ottawa, sur la rive ontarienne, et qu’on les en empêche – même temporairement - au pays de la Loi 101, il y a de quoi avoir honte !

Allez, M. Lacombe. Vous êtes nouveau dans ce métier. Vous n’avez pas à porter le fardeau des erreurs et fautes du passé. Faites table rase de certaines pratiques. Dites à vos sous-ministres et cadres : «faites-les étudier la médecine en français dans une université de langue française et arrangez-vous avec les problèmes: n’êtes-vous pas des experts en gestion de crise? Je ne vous demande pas de régler la faim dans le monde, de négocier le libre-échange ou de freiner les changements climatiques. Juste de permettre à une vingtaine d'étudiants québécois de pouvoir étudier en français au Québec...»

Et n’oubliez pas d’exiger des résultats, parce que le public est en droit d’en attendre de vous et de votre gouvernement !




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