dimanche 27 avril 2025

Voter pour Carney, Poilièvre ou Singh ne nous confère aucun pouvoir à Ottawa!



Quand l’ensemble du Québec francophone comprendra-t-il enfin l’inutilité de confier ne fut-ce qu’une parcelle de son avenir aux partis fédéraux pancanadiens? La remontée récente des libéraux dans les sondages électoraux (qui s’essouffle, heureusement) a pour principal effet d’entretenir le pernicieux mythe voulant qu’élire des candidats du parti victorieux confère à la nation québécoise un réel pouvoir à Ottawa.

Les Québécois siégeant sous la bannière Trudeau-Carney (ou Poilièvre) se retrouveront toujours minoritaires dans ces formations et réduits au silence par une rigide discipline de parti pendant que leurs dirigeants combattent la laïcité québécoise devant la Cour suprême, sapent nos meilleurs efforts de francisation et poursuivent l’envahissement de nos champs constitutionnels (santé, éducation, etc.).

Une minorité ne décide rien. Elle demande, quémande, subit, proteste. Interrogez les collectivités francophones hors-Québec. Leur histoire est une interminable litanie d’injustices et de persécutions aux mains de majorités anglophones intolérantes. En 2025, le Québec français forme à peine 20% de la population du Canada, et ne peut rien à Ottawa contre une majorité anglo-canadienne qui s’assume.

 

Pour quelque temps, les Québécois devront poursuivre leur cohabitation avec la majorité de langue anglaise au Parlement canadien, et même conclure des alliances au besoin, notamment face à Trump. Mais il ne faut pas hypothéquer l’après-crise.


Ce 28 avril, il faut retourner à Ottawa une très imposante cohorte d’élus du Bloc québécois. Eux seuls pourront nous défendre et s’exprimer sans entrave, pour que les députés du Canada tout entier puissent continuer de voir de face ceux et celles qui, un jour, se donneront un pays à leur image. 


2 commentaires:

  1. Entièrement d'accord avec vous, M. Allard.

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  2. Le plus inquiétant, c'est l'effet Trump sur le vote. Le 'timing' est horrible, ici. La peur induite par la guerre douanière sera sans doute de courte durée, même si ses conséquences se feront sentir longtemps, surtout aux États-Unis et surtout d'une façon négative. Le Canada, pour sa part, n'aura qu'à diversifier son commerce pour éviter le pire. Il est possible qu'une majorité de Canadiens aient eu si peur de cette guerre pour élire un gouvernement libéral majoritaire. Cela signifierait quatre années supplémentaires de déficits toujours plus lourds, quatre années de patronage libéral, de corruption libérale et d'inepties libérales, ainsi qu'un accroissement mécanique de la dette totale vers de nouveaux sommets (de nouvelles profondeurs?) et une allongement conséquent de la période conservatrice qui sera inévitablement nécessaire pour assainir les finances publiques par la suite, probablement à compter de 2029, voire même 2030, si les Libéraux sont majoritaires et s'ils décident d'utiliser la durée légale maximale de leur mandat. En d'autres mots, une peur temporaire sans effets réels à long terme pourrait signifier un hiver conservateur beaucoup plus long, pénible, douloureux et laborieux. Cet hiver pourrait peut-être devoir durer quinze ans au lieu de dix ans, par exemple.

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