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L'ancien quotidien Le Droit fut un second chez-moi pendant plus de vingt ans (1969-1991) et j'y ai collaboré comme contractuel pour quelques décennies de plus (1991-2014)... Il ne reste plus grand chose de ce journal jadis prestigieux qui aura profondément marqué l'histoire de l'Ontario français et de l'Outaouais québécois de 1913 à 2023.
Le déclin était amorcé depuis les années 1980... Une mort par mille coupures... Le 24 mars 2020, on a cessé d'imprimer l'édition papier sur semaine... En mars 2023, Le Droit cesse d'exister comme entité autonome... En avril 2023, l'édition quotidienne numérique est supprimée... Et le 30 décembre 2023 paraît l'ultime édition papier du samedi, seule survivante de l'hécatombe... En 2024, Le Droit se résume à un site Web d'information mis à jour en temps réel... Un immense babillard pas très convivial, alimenté sur le plan régional par un noyau rétréci de journalistes, excellents par ailleurs...
La direction des Coops de l'information (ayant siège à Québec) parle très peu du nombre d'abonnés qui sont restés accrochés à cette barque en péril sur les océans de l'Internet. On n'a pas besoin de nous faire un dessin. Malgré tout, je tiens à mon abonnement et je suis prêt à payer le forfait le plus dispendieux (je paierais même davantage) pour garder chaudes les braises de mon ancien quotidien et pour lire, tous les jours, quelques textes signés par les survivants du naufrage, dans l'espoir d'un miracle...
Alors ce matin, 11 mars, je téléphone à ce que je croyais être le service d'abonnement du Droit. Au bout du fil, un répondeur m'annonce que je suis à la coopérative du Soleil, à Québec. Peu importe, je tiens à communiquer avec un être humain qui exerce une quelconque autorité sur le renouvellement des abonnements à Gatineau. Finalement, je rejoins une voix humaine. «Je suis au service d'abonnements du Droit?» C'est désormais un service unique qui régit les abonnements des six pages Web régionales de la coopérative, répond-on. Parfait, poursuivons.
«Je veux renouveler mon abonnement avec le forfait "L'ultime" à 16,95$ par mois», dis-je, ou quelque chose qui ressemble à cela. On pourrait vérifier, ils disent enregistrer nos appels. Et la préposée de me répondre que je n'ai qu'à suivre les instructions sur le courriel que j'ai reçu ou sur le site Web. C'est bien beau, mais je ne veux pas effectuer un renouvellement électronique. Je ne fais jamais d'achats numériques. Je veux passer par une vraie personne qui connaît la procédure, qui me confirme qu'elle a été bien suivie, et qui s'assure que mon dossier est en règle. Comme j'ai toujours fait depuis plus de 50 ans...
Non, me dit-on. Plus personne n'est affecté à ce type de service à la clientèle. Il faut absolument utiliser la procédure de renouvellement numérique. Aucune exception! Je n'ai pas demandé si on avait pensé aux gens qui n'ont pas de tablette ou d'ordi, ou à ceux et celles qui pour de multiples raisons (l'âge, entre autres) ne savent pas comment faire, ou même à des personnes aveugles ou avec d'autres incapacités physiques... J'ai continué à insister pour mon droit de conclure une transaction avec un être humain... Rien n'y fit! Elle a vérifié mon dossier et m'a confirmé que faute de suivre ses instructions, je serais désabonné le 1er avril... Bonjour, au suivant!
C'est ahurissant. Au fil des ans, Le Droit a largué le papier, largué le quotidien numérique, mis à la porte des tas d'employés y compris de bons journalistes, et voilà que maintenant, on largue des abonnés... Si l'intention réelle était d'effacer pour de bon toute trace de mon ancien quotidien, on ne s'y prendrait pas autrement!
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