mercredi 19 juin 2024

Du mépris? Oui, du mépris!

Capture d'écran du Journal de Montréal

On a beau se l'faire mettre en pleine face à tous les jours, rien ne change... et notre langue continue de se faire humilier dans les institutions de la majorité anglo-canadienne (aussi appelées fédérales). Cette fois c'est au tour de Postes Canada de prendre la relève du PDG d'Air Canada, Michael Rousseau, et de nous brandir l'inutilité du français au Québec...

Le Journal de Montréal révélait cette semaine que le service postal du Canada recrute des facteurs et agents de livraison dans des localités comme Beloeil et Saint-Rémi, au Québec, à des endroits où plus de la moitié de la population demeure unilingue française. Or, au chapitre des exigences linguistiques des emplois, on peut lire «Anglais ou français essentiel (l'un ou l'autre)».

La porte québécoise de la poste fédérale est donc ouverte à des unilingues anglais alors que les portes hors-Québec de Canada Post sont barrées pour les unilingues français... Les gens sursautent quand on appelle ça du mépris... C'est tout au moins de la négligence, doublée d'une indifférence envers les droits linguistiques des francophones. Et puis non. Tout compte fait, c'est du mépris!

Et semble-t-il, selon des témoignages, que le service postal fédéral en embauche, des anglos unilingues au coeur du Québec français. À preuve, cette capture d'écran du Journal de Montréal :

La justification offerte par les «smattes» de Postes Canada n'est rien de moins que lamentable. Le genre d'excuse qui doit sortir direct du cerveau d'un cadre supérieur de langue anglaise habitué à côtoyer des francophones bilingues soumis, et que des porte-parole québécois sont obligés de relayer aux médias. Je vous la présente en capture d'écran, provenant du même texte publié dans le Journal de Montréal:

Rarement aura-t-on vu un panier d'excuses aussi troué. Bien sûr leur tâche première est de livrer le courrier, mais allez-vous nous faire croire qu'ils ne rencontrent jamais de résidents dans leurs tournées, qu'ils ne s'arrêtent jamais pour demander une information, ou pour prendre un café ou un repas dans un Tim, McDo ou genre? Quelle impression l'unilinguisme anglais de Postes Canada laissera-t-elle sur le public de ces endroits?

Par ailleurs, la justification de Postes Canada ne tient pas du tout compte de l'environnement de travail, censé être français au Québec en vertu des lois québécoises et même en vertu des principes inscrits dans la nouvelle mouture de la Loi fédérale sur les langues officielles. Ces employés unilingues anglais doivent bien, de temps en temps, rencontrer des collègues de travail, des superviseurs, lire des instructions sur le courrier à livrer, remplir des formulaires, recevoir des communications écrites. Cela doit se faire en anglais, au Québec?

Si encore nous n'étions pas systématiquement soumis au régime du deux poids, deux mesures, on pourrait se consoler à l'idée de facteurs ou d'agents de livraison unilingues français patrouillant des villes ou villages anglais de l'Ontario ou du Manitoba. Ben voyons... J'ai vérifié les emplois disponibles (du même genre) un peu partout au Canada et la règle n'est pas la même qu'au Québec. Seul l'anglais est essentiel!

Un exemple facile, avec deux localités pas très éloignées l'une de l'autre, l'une au Québec, l'autre en Ontario. Dans la région de Salaberry-de-Valleyfield, à toutes fins utiles unilingue française, dans les exigences linguistiques, on accepte le français ou l'anglais (l'un ou l'autre). Pas très loin, à Cornwall, Ontario, qui compte pourtant une proportion appréciable de francophones, seul l'anglais est essentiel. Dehors les unilingues français! À Welland pareil (Sud ontarien) même si, là aussi, on retrouve une collectivité francophone importante depuis plus de 100 ans...

On fait rire de nous... Et faudrait surtout pas aller s'en plaindre devant le comité de la Chambre des communes sur les langues officielles... On pourrait se faire traiter de «pleins de marde»... par un député francophone...


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