On n'entend, il me semble, que les tapes dans le dos et les applaudissements... Dur d'être «casseux de party» dans une telle ambiance... C'est même déplaisant... quoique nécessaire... Pourquoi nécessaire? Parce que les Franco-Ontariens devront bientôt se retrousser les manches pour poursuivre les combats en cours... et que mobiliser les «troupes» risque d'être bien difficile après avoir donné l'impression que la victoire était acquise... Alors voici un autre son de cloche... Il pourra peut-être servir, un jour...
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Les Franco-Ontariens ont encore encaissé une dégelée en 2017...
La belle, noble et juste revendication de gouvernance franco-ontarienne au palier universitaire a été réduite par le gouvernement Wynne à un projet de mini-campus torontois... une vingtaine de profs, quelques centaines d'étudiants... dans quelques années, peut-être... Et les usines d'assimilation bilingues d'Ottawa et Sudbury, immuables, restent bien en place...
La campagne pour assurer au français un statut officiel égal à celui de l'anglais dans la capitale d'un pays soi-disant bilingue a abouti à une reconnaissance législative du statu quo... «Un niveau minimal de bilinguisme» pour Ottawa, précise l'éditorialiste Pierre Jury, du Droit. Le maire Watson a gagné. Son «bilinguisme fonctionnel» a maintenant l'assentiment de Queen's Park...
On pourra toujours sourire un peu avec la création d'un ministère ontarien des Affaires francophones, mais il paraît dégriffé... sans budget additionnel, sans fonctions élargies, précise Sébastien Pierroz, de l'équipe de TFO.
Et que répondent les principaux dirigeants de l'Ontario français?
Ils disent «merci»... Les médias parlent même d'une année «exceptionnelle», «riche», «faste» pour les Franco-Ontariens, qui seraient «choyés»...
Seul le Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), qui pilote depuis 2012 le dossier de l'université franco-ontarienne, s'est gardé une petite gêne en promettant de rester «vigilant» et de garder «un regard critique»...
Dans son communiqué officiel, l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO), organisme parapluie de la collectivité franco-ontarienne, «remercie le gouvernement de l'Ontario pour son engagement envers la francophonie ontarienne» !
L'assimilation, pendant ce temps, continue de faire des ravages. La proportion d'Ontariens ayant le français comme langue d'usage (langue le plus souvent parlée à la maison) a chuté de 4,6% à 2,1% depuis 1971.
Remarquez... ce n'est guère mieux en Outaouais québécois où l'élite politique s'agenouille en remerciements quand le gouvernement Couillard impose aux étudiants et étudiantes francophones une faculté de médecine de McGill avec la totalité des cours en anglais...
Et que dire de l'ensemble du Québec, enthousiaste dans son appui majoritaire à l'anglais intensif dans les écoles primaires, tout en demeurant immobile et indifférent devant l'érosion du français comme langue de travail...
Si encore les grands médias de masse faisaient mieux leur boulot d'information, peut-être verrait-on un immense mouvement de solidarité comme à l'époque de S.O.S. Montfort, à Ottawa.
Mais la quasi-totalité des médias de langue française du Québec - et des médias de langue anglaise de l'Ontario - ne s'intéressent ni au sort des Franco-Ontariens, ni aux injustices passées et présentes qu'ils ont subies et continuent de subir.
J'ai toujours tenté, comme éditorialiste du Droit, puis comme blogueur, d'apporter mon soutien à la frange combattante de la francophonie ontarienne.
Je continue d'avoir la plus grande admiration pour ceux et celles qui, envers et contre tous, montent aux barricades en Ontario français. Ils sont nombreux. Ile ne sont pas assez nombreux.
La francophonie d'ici - québécoise, ontarienne, pan-canadienne - semble toucher un creux de vague... Souhaitons qu'il ne s'agisse que d'un creux de vague...
On dit que la nuit est toujours plus sombre avant l'aube...
Espérons-le, à l'aube de 2018.
Nous allons le savoir cette année. Allons-nous garder espoir ou bien ???
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