Capture d'écran de Radio-Canada |
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Il y a quelques semaines, à Gatineau (et sans doute ailleurs), le prix de l'essence a augmenté de 15 cents le litre en une journée. Il ne s'était rien passé la veille, ni les jours précédents, qui aurait pu faire bondir le prix du carburant de 10% en 24 heures. C'était du vol légalisé. Et qui paie quand les pétrolières s'emplissent les poches? Oui, je sais...
Les grandes chaînes alimentaires ont elles aussi imposé des hausses de prix injustifiables aux consommateurs, acculés à réduire leurs maigres économies ou à s'endetter pour acheter des quantités réduites à des prix outranciers. Encore là c'est du vol légalisé, et personne, surtout pas nos représentants élus, ne se porte à la défense des citoyens victimes d'une cupidité débridée.
Les capitalistes s'enrichissent davantage en faisant payer plus cher les produits et services qu'ils fournissent au grand public. Et quand leur appétit devient insatiable au point où les hausses de prix abusives provoquent l'inflation, sont-ils punis? Récupère-t-on les sommes volées aux citoyens? Pas du tout. Les met-on en état d'arrestation? En prison? Non, les milliards s'accumulent dans les coffres d'actionnaires et les abris fiscaux, pendant que les classes inférieures s'appauvrissent.
Mais l'inflation inquiète le gouvernement. C'est mauvais, surtout si les travailleurs et travailleuses se mettent à revendiquer des revenus plus élevés pour compenser les pertes subies aux mains de voleurs qui ne seront jamais accusés. Alors la Banque du Canada hausse les taux d'intérêt. Encore aujourd'hui, un 0,25% de plus pour un taux directeur de 4,75%. Cela punira-t-il les voleurs? Non.
Les taux d'intérêt plus élevés se répercuteront sur le crédit dont les citoyens ont besoin pour se procurer des maisons, des voitures, etc. Les banques en profiteront pour en arracher plus à leurs clients quand ils renouvellent leurs hypothèques, réclamant des centaines de dollars de plus tous les mois aux victimes de l'inflation et non aux coupables. Avec un taux de financement gonflé, les factures des autos et camions grimperont de 5 000 $ ou 10 000 $. Qui paiera la note?
On aura beau faire des analyses complexes, parler de «surchauffe de l'économie», utiliser toutes sortes de savantes formules que personne ne comprend pour expliquer les conséquences de la lutte contre l'inflation, le système est au fond très simple. Le capitalisme sans contrôle démocratique, c'est du vol. Un vol permis, légal, encouragé même. C'est le moteur de l'économie.
Si votre pétrolière préférée et ses intermédiaires vous arrachent 800 $ de plus cette année en essence, vous avez 800 $ de moins dans vos poches et ce 800 $ a servi à enrichir ceux qui vous l'ont pris. Si votre épicerie coûte 2000 $ de plus en 2023, vous avez 2000 $ de moins dans vos poches. L'inflation vous a volé vos revenus et vos économies et le remède imposé par la banque des capitalistes (la Banque du Canada), une hausse des taux d'intérêt, vous en prendra davantage.
Rien de tout cela ne mettra des actionnaires de pétrolière, les barons de l'alimentaire ou les patrons de banques en prison pour vol. Au contraire, ils continueront de s'enrichir pendant que vous appauvrissez, le tout avec la bénédiction de gouvernements acoquinés avec vous savez qui.
On dira que je ne suis pas économiste et c'est vrai. Mais je sais compter, je vois les prix qui bondissent, je vois les taux d'intérêt qui profitent à ceux qui ont des capitaux tout en grugeant les économies de ceux et celles qui vivent avec peu de moyens. Je vois les riches s'enrichir et les pauvres qui s'endettent démesurément et s'appauvrissent. Je vois les voleurs et les victimes. Et je vois un système qui récompense les voleurs et punit les victimes. Le capitalisme.
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