vendredi 14 avril 2023

Olymel, Fonderie Horne. À quoi sert l'État québécois?

Capture d'écran du Journal de Québec

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La situation créée par l'annonce de la fermeture de l'usine Olymel à Vallée-Jonction et par les vagues menaces de fermeture de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda a surtout mis en lumière la totale impuissance de l'État québécois. Un vrai gouvernement de lavettes, prompt à plier devant les grandes entreprises même quand cela va clairement à l'encontre des intérêts citoyens dont ils ont la garde pour quatre ans.

Le gouvernement québécois a tous les pouvoirs en main pour obliger la Fonderie Horne à cesser d'empoisonner la population à l'arsenic et pour empêcher la fermeture de l'usine d'abattage d'Olymel à Vallée-Jonction. L'État détient son mandat des citoyens et a le devoir d'agir en fonction de l'intérêt public. Québec peut intervenir de façon décisive pour assainir l'air à Rouyn-Noranda et protéger les emplois à Vallée-Jonction en utilisant un pouvoir dont personne ne semble vouloir parler: la prise en charge de ces entreprises par l'État québécois. Plus clairement, les nationaliser!

Si, en 1962, René Lévesque s'était mis en mode CAQ pour négocier avec les entreprises privées d'hydro-électricité, ces dernières auraient continué pendant des décennies à exploiter le peuple québécois et à remplir les poches de leurs actionnaires au détriment des citoyens et du Trésor public. Car, et ça tous, toutes le savent, le grand capital (même coopératif) se moque de l'intérêt public. Seules comptent les marges de profit. Respirez notre arsenic ou on vous mettra au chômage. Vous avez voulu faire la grève et revendiquer? Eh bien maintenant, souffrez! Votre santé? Vos familles? Vos villes, villages, collectivités? Les propriétaires s'en fichent et Québec les laisse faire!

Le gouvernement Legault a investi 150 millions$ de fonds public dans l'entreprise Olymel en 2021, et apparemment cela ne confère à l'État aucune influence. Nous sommes «de tout coeur avec les travailleurs d'Olymel». Voilà qui résume bien l'attitude de nos dirigeants élus. L'État québécois va les «accompagner» jusqu'au bureau du chômage et l'assistance sociale. Ah oui, j'oubliais, on va créer quelques comités (toujours des comités...) et la ministre de l'Emploi a «insisté» pour qu'Olymel offre «le soutien psychologique nécessaire» aux employés qu'on met à la porte. Mais c'est un scandale public!

Selon le texte de La Presse, l'usine d'Olymel à vallée-Jonction aurait besoin de 40 millions $ à très court terme pour pouvoir continuer de fonctionner de façon rentable. Québec a déjà mis 150 millions $ dans la cagnotte. Et combien coûteront à l'État les séquelles de cette fermeture... en dollars, en détresse, en dislocation du tissu social, etc.? Selon le journal Les affaires, la fermeture est décriée de toutes parts mais personne ne semble avoir songé à la nationalisation comme solution immédiate. Par leur État, les citoyens du Québec doivent dire à Olymel: vous voulez détruire la vie, le gagne-pain de toute une région de la Beauce? Eh bien voici un chèque et partez! Le gouvernement de ces citoyens est maintenant propriétaire et fera ce qu'il faut. Peut-être cela ébranlerait-il Olymel...

Capture d'écran de Radio-Canada

Quant à la Fonderie Horne, Québec est non seulement coupable d'inaction immédiate, il est devenu carrément complice des empoisonneurs en leur permettant de jeter dans l'air plus longtemps des concentrations d'arsenic 24 fois supérieures à la norme de santé. Un gouvernement responsable obligerait la Fonderie à se conformer aux règles sans délai. En cas de refus ou de menace de fermeture, l'Assemblée nationale adopterait rapidement un projet de loi pour acquérir de force l'entreprise et la rendre conforme aux normes de santé à la vitesse grand V. Voilà comment on traite des empoisonneurs.

Nous sommes tellement habitués à nous faire piler dessus que nous avons oublié les pouvoirs que nous confère la démocratie. Les entreprises doivent se soumettre aux décisions de l'État, et non le contraire. Les citoyens, par leurs élus, n'ont pas à accepter de respirer de l'arsenic ou de perdre leur gagne-pain pour protéger les marges de profit d'actionnaires ou propriétaires qui ne respirent pas d'arsenic et qui ne perdront pas leur gagne-pain. Coudonc, à quoi sert notre État?


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