jeudi 29 février 2024

Le 29 février...

Le 29 février... C'est mon vingtième... et à mon âge on ne peut avoir aucune certitude quant au prochain... Disons qu'avec un peu de chance, je puisse en espérer deux ou trois de plus...

Voulant en laisser quelque trace sur mon blogue, je lance à bâtons rompus quelques observations émanant du trop-plein d'un peu tout...

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Le soleil rouge dans le ciel enfumé du 24 juin 2023 à Unamen Shipu, sur la Basse-Côte-Nord


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J'ai toujours été obsédé par la météo, détestant le froid, la neige et tous les autres désagréments de l'hiver, adorant le printemps et l'été pour la chaleur revenue et la symbiose de mes deux couleurs préférées, le vert et le bleu... Mais là, en cette protubérance bissextile, j'ai des doutes...

Hier, 28 février, le mercure a dépassé le cap des 15 degrés Celsius. Sans doute un autre record de chaleur fracassé durant cet hiver sans véritable vague de froid... Puis, en début de soirée, le vortex polaire nous lance une taloche, chassant le deuxième orage de février avec une culbute à -14 (!) en quelques heures, le tout accompagné de vents atteignant 90 km/h. Et demain, 1er mars, on annonce une remontée à +6. Peut-être même 17 degrés mardi...

Cette météo apocalyptique, s'accordant fort bien avec l'exception d'un 29 février qui brasse nos calendriers à tous les 1461 jours, semble malheureusement vouloir devenir la règle. Les humains ont semé le vent au fil des siècles et récoltent désormais tempête après tempête. Je dis tempête au sens figuré bien sûr parce que durant cet hiver 2023-2024, nos déneigeurs se sont le plus souvent tourné les pouces.

Depuis le début de décembre, dans la région de Gatineau, il est tombé à peine 85 centimètres de neige... et un peu plus de 28 millimètres de pluie. À l'hiver précédent, dans le seul mois de janvier, environ 100 cm de neige s'étaient accumulés! Notre entreprise de déneigement semble ces jours-ci se déplacer aux moindres flocons, peut-être pour que les machines ne rouillent pas. Et on n'annonce que quelque centimètres de plus d'ici la mi-mars...

Avec les prévisions actuelles de chaleur, la saison des sucres risque d'être écourtée et la fonte des neiges sera rapide. À moins de pluies régulières au printemps, la saison des feux de forêt se fera de nouveau menaçante. J'ai encore en mémoire notre croisière de juin dernier en Basse-Côte-Nord sur le Bella Desgagné. Dans ce coin de pays, nous nous attendions à tout sauf un soleil rouge orangé perçant d'épaisses couches de fumée, l'odeur âcre des feux de forêt anéantissant l'air frais et salin du golfe Saint-Laurent...

En ce 29 février, j'ai toujours hâte au printemps, aux premiers perce-neige, au jaune brillant des pissenlits, mais l'espoir est tempéré par une terreur naissante. Je viens de voir en fin de semaine mon arrière-petit-fils Louis Pierre Poulin, qui a de très bonnes chances d'assister au début du 22e siècle. Qu'écrira-t-il à 80 ans, le 29 février 2104?

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Bon, voilà le moment où je passe aux «bâtons rompus»...

Je songe beaucoup, surtout depuis février 2022, quand Poutine a envahi l'Ukraine, à cette citation fort opportune, attribuée à Albert Einstein : «Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font du mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.»

Depuis maintenant deux ans, des dizaines de milliers d'Ukrainiens, civils et militaires, ont été tués par les troupes et les bombes russes. Tout le monde sait que l'aide fournie par les démocraties occidentales ne suffit pas pour permettre à l'Ukraine de résister indéfiniment, encore moins de vaincre les armes de Poutine. Qu'il faudrait livrer des avions de combat, ou mieux, intervenir en Ukraine même pour défendre le territoire et la population avec des troupes des pays alliés.

Or faire trop peu, c'est comme ne rien faire du tout. On se contente de retarder l'inévitable défaite en se donnant bonne conscience. Pire, certains, comme le Canada, lancent des promesses de soutien qu'ils ne tiennent pas. Aux États-Unis, les fous partisans de Trump bloquent carrément l'aide au peuple ukrainien. Et pourquoi n'en fait-on pas davantage? Parce que l'apprenti dictateur Poutine brandit constamment la menace nucléaire. Il l'a fait de nouveau aujourd'hui, ce 29 février.

Il n'y a qu'une issue à ce genre de chantage. Y céder aura pour conséquence d'encourager Poutine à récidiver. Une bonne fois, il finira par en demander trop, et ce sera le moment de vérité et nous devrons risquer le tout pour le tout. Nous aurons peut-être détruit le monde par notre inaction. Avant qu'il ne soit trop tard, il faut voler au secours du peuple ukrainien avec des moyens suffisants pour repousser l'envahisseur. Avec les dangers que cela comporte.

Dans un autre coin du monde, dans l'est de la Méditerranée, la planète assiste à l'anéantissement du peuple palestinien de Gaza sans lever le petit doigt. Se limiter à des manifestations de soutien et à des discours à l'ONU ne sera d'aucun secours à la population civile victime des crimes insoutenables du Hamas et de la cruelle revanche, encore plus insoutenable, de Netanyahu.

Personne ne doute que les auteurs de l'attentat du 7 octobre commis par les militants du Hamas doivent être châtiés et traduits devant les tribunaux internationaux. Mais le premier ministre d'Israël a saisi l'occasion pour anéantir d'une main de fer la totalité de la bande de Gaza. On compte déjà plus de 25 000 morts chez les Gazaouis. Des hôpitaux bombardés. Aujourd'hui, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur une foule affamée durant une distribution d'aliments. Cent morts de plus... Assez!

L'ONU est déjà intervenue militairement auparavant dans des zones de conflit. Pourquoi est-il devenu impossible de constituer une force internationale capable de repousser les armes israéliennes et de neutraliser les terroristes du Hamas dans la bande de Gaza? Nous allons assister, les bras croisés, à un génocide. Nous devrions tous avoir honte.

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Enfin, sur le front du déclin du français en Outaouais, j'ai entendu un reportage au bulletin régional de 18 heures, hier, à Radio-Canada sur l'incinération des déchets. Le journaliste a interrogé la préfet de la MRC de Pontiac et ancienne conseillère municipale de Toronto, Jane Toller, qui lui a accordé une entrevue en anglais seulement. Le porte-parole du comité citoyen, aussi interviewé, était apparemment lui aussi unilingue anglais. C'est de pire en pire, à tous les jours. Et nos élus restent là, à rien faire... 

Une petite dernière... En cours présentement, ce 29 février 2024, en France, la «Paris Fashion Week»... Trahison dans la mère-patrie...




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