mercredi 30 août 2023

Radio-Canada en français... Pour de vrai !

Est-ce normal qu'une émission en français soit «spéciale»? Pourquoi pas normale?

Si nos artistes francophones choisissent de composer et chanter des chansons en anglais, libre à eux! C'est leur droit le plus strict. Mais s'ils comptent utiliser les ondes de Radio-Canada pour promouvoir leur musique anglaise auprès des publics francophones, ça c'est une toute autre histoire! Ça ce n'est pas normal.

Même raisonnement pour les entreprises et organisations qui proposent à la télé de Radio-Canada des publicités partiellement ou totalement en anglais, notamment par leur contenu musical. Ils ont tout à fait le droit de les produire, mais ne doivent d'aucune façon pouvoir exiger qu'elles soient diffusées à la télé publique de langue française.

Le principe est fort simple. Radio-Canada a pour mission de diffuser en français, de protéger et de promouvoir la langue française dans un contexte où elle peine à se défendre contre la marée anglo-américaine. Que nos artistes puissent utiliser le réseau public de langue française pour «vendre» des chansons anglaises à un public déjà culturellement fragilisé n'a aucun sens.

Il existe plein de médias télé, radio et Web anglais, ici au Québec, au Canada et en Amérique du Nord. Font-ils la promotion quotidienne des chansons françaises québécoises, acadiennes et franco-canadiennes? Non. Pourquoi le ferait-on? Ils diffusent en anglais. C'est normal. Voilà où doivent aller les artistes qui choisissent d'endisquer et monter sur scène en anglais.

Le réseau français de Radio-Canada doit fonctionner en français. Cela ne me semble pas extrême comme demande. De fait, cela me paraît tout à fait normal. Que ce soit à En direct de l'univers, Bonsoir bonsoir ou quelqu'autre émission, on informera les invités et les artistes qu'ils devront choisir et chanter des chansons en français. Il ne s'agit pas de censurer l'anglais, mais de ne pas trahir la mission de protéger et promouvoir le français. Est-ce trop demander que la télé de Radio-Canada ne serve pas à assimiler davantage les francophones à l'écoute?

Si Charlotte Cardin ou toute autre personne réalise un album en anglais, fut-il excellent, il faudra qu'elles se servent des ondes anglaises pour en faire la promotion. Il y en a partout. Le seul réseau complet de langue française qui nous appartienne, qui soit du domaine public, c'est Radio-Canada. Alors même si Céline Dion frappe à la porte avec un album en anglais, qu'on la redirige vers CBC. Si elle veut inciter le public québécois à écouter sa musique en anglais, Mme Dion ne doit pas espérer pouvoir compter sur la complicité des ondes françaises.

Une télé de langue française qui fonctionne en français... Si on n'ose même pas envisager quelque chose d'aussi normal, on sait comment tout cela va finir. Yes sir...


3 commentaires:

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  2. Je me demande soudainement à qui appartient Télé-Québec. Au gouvernement québécois? Donc, à une unité administrative du royaume canadien, une unité aimant s'appeler du nom d'État québécois. Déjà qu'Ottawa est simplement le centre administratif où siège le chef de gouvernement et son conseil des ministres, la capitale de l'État britannique étant la ville de Londres, capitale de tous les royaumes britanniques du monde entier. Comment en finir avec cette tout ça? La Barbade en est sortie, la Jamaïque le fera sans doute aussi. Le Canada est le pays de l'Anglosphère qui compte la plus grosse minorité ethnique, avec environ neuf millions de Franco-Canadiens, une minorité qu'il a tenté et tente encore d'assimiler depuis Lord Durham, sans y parvenir pour l'instant. Après la conquête, le gouvernement britannique a utilisé son contrôle de l'immigration pour nous minoriser le plus possible, avec des vagues de migrants originaires de l'archipel britannique et ce, jusqu'à la 'Confédération'... de quatre des sept colonies britanniques d'Amérique du Nord (ne manquaient plus que l'IPE, TN et BC). Suite à la Confédération, le Canada anglais, enfin devenu majoritaire, pouvait se permettre d'ouvrir tout grand les vannes de l'immigration, cette fois-ci pour faire venir des migrants du monde entier, afin de peupler un royaume encore relativement vide, nous faisant dégringoler du coup jusqu'à peine un cinquième de la population totale. Encore heureux que le gouvernement de Trudeau fils a renoncé le plan délirant d'un groupe de Toronto, visant à nous ramener encore plus bas, à 8 %. Nous sommes résilients, mais il y a des limites à n'importe quoi.

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