Capture d'écran d'ONFR |
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J'ai lu des milliers de citations de dirigeants franco-ontariens au fil des décennies, mais je dois avouer que celle-ci m'a laissé bouche bée. Être militant de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario, j'exigerais une prompte rétractation ou carrément la démission de l'auteur de cette déclaration, le président de l'AFO en l'occurrence...
Prenez bien le temps de décortiquer ce qu'a dit Fabien Hébert, selon un texte du journaliste d'ONFR, Pascal Vachon (voir lien en bas de page):
Deux énormités sautent aux yeux.
La première: le sous-financement fédéral des organismes de l'Ontario français mettrait «en péril la survie de notre communauté franco-ontarienne». Ai-je bien compris? Des centaines de milliers de Franco-Ontariens risquent de perdre langue et culture parce qu'Ottawa refuse de donner 22 millions $ de plus au cours des quatre prochaines années à une centaine ou plus d'organismes francophones d'un bout à l'autre de la province?
Ce que cela suggère plutôt, c'est que la structure organisationnelle de l'Ontario français, ou ce qui en reste hors des conseils scolaires, des caisses jadis populaires et de l'hôpital Montfort, tient avec «la broche» de Patrimoine canadien, faute d'appuis dans des collectivités qui s'anglicisent à la vitesse grand V. Je ne serais pas surpris d'apprendre que 90% des Franco-Ontariens n'ont jamais entendu parler de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario ou de son acronyme, l'AFO.
Ce ne fut pas toujours le cas. Quand j'ai commencé à militer dans les mouvements de l'Ontario français aux milieu des années 1960, l'ancêtre de l'AFO (alors appelé ACFEO pour Association canadienne-française d'éducation de l'Ontario) était en bonne partie financé à même les souscriptions et dons de milliers de citoyens dans une centaine de localités - d'Ottawa à Sudbury, de Blind River à Hawkesbury, de Cornwall à Windsor, de Hearst à Penetang. On cueillait des sous dans les écoles, les paroisses, les maisons. En 1965, les seules subventions gouvernementales ont été versées par l'Ontario (1085 $) et le Québec (30 $)... Le vaisseau amiral de la Franco-Ontarie était porté par une base citoyenne depuis sa fondation à l'époque du Règlement 17.
Au cours du dernier demi-siècle les taux d'assimilation se sont intensifiés, dépassant les 50% dans plusieurs régions, les quartiers urbains franco-ontariens ont disparu, le sentiment d'appartenance à une communauté nationale s'est effrité, pour ne laisser trop souvent que des structures avec des bureaux et des permanences qui tentent de sauver les meubles avec les maigres millions $ du fédéral. L'insuffisance des subventions d'Ottawa ne menace pas la survie des Franco-Ontariens, déjà compromise, elle menace de détruire ces façades qui dissimulent l'agonie d'une collectivité de plus en plus réduite au rang de groupe ethnique parmi tant d'autres... comme à Greenstone (voir lien en bas de page).
La deuxième: «Les politiciens et Patrimoine canadien ne font pas leur job d'assurer la survie de la communauté linguistique francophone de l'Ontario.» Ai-je bien compris? Que la survie de la collectivité francophone de l'Ontario fait partie des tâches du ministère fédéral Patrimoine canadien? Je veux bien croire qu'en vertu de la loi sur les langues officielles, Patrimoine canadien doit intervenir à coups de millions pour favoriser l'épanouissement des minorités francophones, y compris les Franco-Ontariens, mais le ministère fédéral ne peut absolument rien contre les principaux facteurs d'anglicisation dans la société, à l'école, au travail, dans les commerces, les médias, les loisirs. On pourrait argumenter que c'est en partie sa job de donner un coup de main financier à ceux et celles qui interviennent sur le terrain, mais pas d'intervenir à leur place. Ça c'est la job de l'AFO et de ses membres dans les différentes régions de l'Ontario.
Par ailleurs, je trouve ironique qu'on puisse croire qu'un ministère fédéral ou que le gouvernement fédéral lui-même puisse se donner comme tâche de sauver la francophonie. Le gouvernement fédéral est l'incarnation de la nation anglo-canadienne très majoritaire, souvent francophobe, et les miettes arrachées dans un texte comme celui de la Loi sur les langues officielles sont davantage des concessions à la menace souverainiste québécoise qu'aux supplications des minorités acadiennes et canadiennes-françaises. Toujours, partout, les décisions appartiennent à la majorité anglophone du Canada. Les francophones peuvent négocier, menacer, quémander mais jamais décider. Alors croire qu'Ottawa puisse vouloir sauver l'Ontario français, c'est prendre ses rêves pour la réalité. Le federal government demeurera toujours une partie du problème, pas de la solution.
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Lien au texte de Pascal Vachon, d'ONFR - https://onfr.tfo.org/organismes-franco-ontariens-federal-financement-francophonie-langues-officielles/
Lien au texte: Greenstone... le drapeau franco-ontarien méprisé... https://lettresdufront1.blogspot.com/2024/02/greenstone-remet-les-franco-ontariens.html
Quand un franco-ontarien fait changer son prénom de Reynald pour Jeff, ça illustre pas mal la situation en Ontario !!! Gérard devient Gerry, Normand devient Norm, André devient Andy, etc. Sans oublier toutes ces unions exogames où le français est perdant à 95% !!! Histoires familiales vécues !!! Imaginons les enfants de ces couples !!!
RépondreEffacerL'avenir est malheureusement prévisible à moyen terme, si on ne se fait pas d'illusion !!! Il n'y a que ceux qui ont eu le courage de déménager en Outaouais, Ça prendra juste plus de temps !!! C'est d'une tristesse sans nom !!!