Extrait du site Web de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ): «Depuis 1969, la FPJQ défend la liberté de presse et le droit du public à l'information. Elle intervient chaque fois que la liberté de presse est menacée. Elle fait entendre la voix des journalistes partout où c'est nécessaire. (...) La FPJQ est un organisme sans but lucratif qui rassemble environ 1600 journalistes dans plus de 250 médias écrits et électroniques.»
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Au cours des derniers mois, l'organisme qui se veut représentant de la collectivité journalistique québécoise a évoqué dans ses communiqués, nouvelles et info-lettres des centaines d'activités et d'actualités de tous genres, de remises de prix et bourses au programme des semaines de la presse et des médias, des emplois menacés à Métro Média à la fin des éditions imprimées de 24 heures.
1. Or, depuis le 22 mars 2023, six de nos quotidiens de langue française ont cessé d'exister comme entités distinctes, fusionnés en une seule coopérative nationale après (pour certains d'entre eux) plus de 100 ans d'existence. L'annonce officielle de la fusion avait été faite le 15 mars.
QUE JE SACHE, LA FPJQ N'EN A PAS SOUFFLÉ MOT.
2. Le 29 mars 2023, les mêmes six quotidiens (Le Soleil, Le Droit, Le Quotidien, Le Nouvelliste, La Tribune et La Voix de l'Est) annoncent le lancement prochain de nouvelles plates-formes numériques et la fin des éditions imprimées du samedi à la fin de 2023.
LA FPJQ S'EST LIMITÉE À PUBLIER LES COMMUNIQUÉS DE DEUX DE SES SECTIONS (OUTAOUAIS ET SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN), qui s'inquiètent surtout des pertes d'emploi associées au virage numérique en cours. LA FPJQ NATIONALE N'A PAS COMMENTÉ L'ABANDON DU PAPIER, JUGÉ «UNE GRANDE PERTE» PAR LA SECTION OUTAOUAIS.
3. Le 19 avril 2023, les six quotidiens cessent de publier, remplacés par des pages Web d'information mises à jour en continu. Une des grandes tragédies médiatiques du siècle au Québec!
QUE JE SACHE, LA FPJQ N'EN A PAS SOUFFLÉ MOT! La fédération professionnelle des journalistes québécois a publié sur son site Web un texte annonçant que Le Soleil venait de lancer son nouveau site Web, en continuant d'utiliser l'appellation «quotidien» pour l'ex-quotidien de la capitale nationale. RIEN DE PLUS!
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A-t-on affaire ici à de l'incompréhension, de l'aveuglement ou tout simplement de l'indifférence? Je ne sais plus comment qualifier l'inaction de la FPJQ et le silence relatif des structures syndicales devant:
1. l'abandon définitif du papier par huit quotidiens de langue française (ne reste que les deux quotidiens de Québecor et Le Devoir);
2. la disparition des structures coopératives locales qui incarnaient la continuité et l'identité de ces six quotidiens;
3. et peut-être surtout, la disparition des éditions quotidiennes du Soleil, du Droit, du Nouvelliste, du Quotidien, de La Tribune et de La Voix de l'Est.
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À quand un grand débat national au Québec? On aurait dû l'entamer il y a une dizaine d'années quand Power/Gesca avait signé l'arrêt de mort de l'imprimé à La Presse et annoncé la disparition éventuelle des six quotidiens qui viennent, justement, de disparaître après avoir été drainés de leurs ressources par l'empire de Gesca, passés au tordeur de Martin Cauchon et sa bande, puis s'être fait hara-kiri sous la bannière coopérative.
La FPJQ dit faire «entendre la voix des journalistes partout où c'est nécessaire». Alors pourquoi ce silence déplorable devant la disparition de six quotidiens québécois de langue française?
S'il existe toujours quelqu'étincelle de résistance et de rébellion au sein de la collectivité journalistique québécoise, qu'elle se manifeste et vite! Pourquoi ne monte-t-on pas aux barricades? Au rythme où vont les choses, il ne restera plus grand chose de la presse écrite au Québec...
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Liens aux deux textes que j'ai retrouvés sur le site Web de la FPJQ depuis la mi-mars:
Suppression de postes chez CN2i - La section Saguenay-Lac-St-Jean de la FPJQ est inquiète (5 avril 2023) - https://www.fpjq.org/fr/nouvelles/suppression-de-postes-chez-cn2i
La section Outaouais de la FPJQ réagit aux suppressions de postes chez CN2i (5 avril 2023) - https://www.fpjq.org/fr/prises-de-position/la-section-outaouais-de-la-fpjq-reagit-aux-suppressions-de-poste-chez-cn2i
...et deux captures d'écran de l'infolettre de la FPJQ, éditions du 30 mars et du 20 avril 2023
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