mercredi 13 décembre 2023

Jouer à la roulette russe avec de vraies balles

Capture d'écran du journal Le Devoir

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En matière d'information, les médias québécois jouent depuis des décennies à la roulette russe avec des pistolets remplis de vraies cartouches! Et, bien sûr, saignent d'un peu partout...

Le sondage réalisé par l'Université Laval sur les effets du blocage des nouvelles par Meta (Facebook, Instagram, etc.) peint un portrait pour le moins catastrophique!

L'assèchement des nouvelles de médias traditionnels sur Facebook - le plus suivi des réseaux sociaux - a obligé trois Québécois sur 10 à modifier leur manière de s'informer. C'est six sur dix pour les jeunes adultes (18 à 34 ans)...

L'enseignement, ici, c'est que près du tiers des internautes québécois (et 60% des adultes de moins de 35 ans) comptaient sur Facebook, le Dollarama de l'information, pour se renseigner!

Less données cueillies par les chercheurs de Laval révèlent aussi que pour quatre Québécois sur dix, les médias sociaux sont «la principale source d'information». La personne qui sort bien informée des médias sociaux devrait aller s'acheter un 6/49!

Pourquoi préférerait-on se balader dans le fouillis Facebook plutôt que chercher un contenu préparé par des journalistes professionnels dans les journaux, à la télé, à la radio et sur les sites Web d'information?

Les grandes chaînes médiatiques traditionnelles devraient connaître la réponse à cette question. Depuis un demi-siècle au moins, elles sapent dans la qualité de leurs produits, qu'elles offraient par ailleurs pour un prix risible.

On a convaincu la population que l'information ne coûtait pas cher et pire, avec l'arrivée d'Internet, qu'elle pouvait être gratuite! La presse imprimée a foncé droit vers un précipice, et sauté dans le vide. Partout les salles des nouvelles ont fondu comme peau de chagrin.

Les médias traditionnels ont littéralement poussé leurs lecteurs et auditeurs vers la jungle de l'information numérique et la moisson est amère. Leur public a migré et les journaux sont devenus dépendants du Web et en particulier de l'effet des médias sociaux comme moyen de joindre un large auditoire.

Ils ont joué à la roulette russe et l'arme de l'Internet s'est retournée contre eux, tirant de vraies balles. Les tirages des journaux ont chuté, le papier a été largué, puis, chez plusieurs, les éditions numériques quotidiennes ont disparu. Le résultat? Le Québec a perdu six quotidiens en 2023!

Nos médias traditionnels courent comme des poules sans tête. Dans leurs quêtes infructueuses de marges excessives de profit aux dépens de leur clientèle, ils ont misé gros et sont en voie de tout perdre. De moins en moins de gens acceptent de payer pour ce qu'ils offrent...

Le sondage de Laval en fait état. Le nombre de Québécois prêts à payer pour consulter des sites Web d'information a chuté, passant de 26% à 16% avec le blocage des nouvelles par Meta. Cela signifie que 84% des Québécois refusent désormais de débourser pour s'informer sur le Web!

Avant de sombrer dans l'ignorance et l'indifférence les plus totales, il devient urgent de tenir des états généraux de l'information au Québec. Dans cet exercice de roulette russe qui n'en finit plus, les prochaines balles du pistolet risquent de nous atteindre en plein front!

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Lien au texte du Devoir - https://www.ledevoir.com/culture/medias/803660/blocage-nouvelles-meta-trois-quebecois-dix-ont-modifie-maniere-informer

2 commentaires:

  1. Beaucoup de quotidiens existent encore, parfois sous format papier et numérique, parfois sous le seul format numérique. Le format comme tel importe peu. Le support papier a l'inconvénient d'être déchirable, encreux pour les doigts, d'exiger occasionnellement des gesticulations pour tourner des pages dans un environnement encombré, de se mouiller facilement, d'exiger des équipements de type industriel (machinerie forestière, usines de pâtes et papier, presses, etc.). Le support numérique implique une source d'énergie, branchée ou embarquée, craint l'immersion comme la peste, brouille souvent les yeux à cause de la nature même des écrans, ne peut être recylé pour servir à partir un feu, envelopper des cadeaux / de la viande, /du poisson, ne brûle pas bien, contient toutes sortes de matières rares, coûteux ou dangereux (l'encre aussi il est vrai), s'égare facilement, être fréquemment volé, est parfois aussi fiable que le téléphone arabe, est souvent utilisé pour des exercices de propagande, volontaire ou involontaire, etc. Pour ce qui est du coût de l'information, les gens vivant dans les petites villes savent à quel point peut être rapide la diffusion d'une nouvelle locale: décès soudain d'une personne, accident sur une artère fréquentée, incendie dans une maison ou un bâtiment public, arrivée d'un hélicoptère dans un lieu où c'est aussi frappant qu'un atterrissage de navette spatiale. etc. Il est facile aussi de blâmer l'Internet pour expliquer la disparition d'un média, grand ou petit, surtout dans le cas d'un gestionnaire, surtout si cela permet d'éviter toute responbilité dans des décisions qui ont pu entraîner la banqueroute dudit média. Les défaites sont surtout orphelines. Parlant de défaites, je suis allé voir Napoléon et j'ai eu la même déception que les connaisseurs de l'épopée napoléonienne que sont les Français. Le réalisateur a tout résumé en deux ou trois coups de cuiller à pot et laissé l'impression que le pays de Molière est peuplé de vermines qui manquent de politesse, de classe, de grandeur, de bon sens, de retenue et de bons amants. Par contre, l'Empire britannique en sort grandi et ennobli, 'prouvant' que la révolution française et la démocratie républicaine ne valent pas grand chose. Il y a quelque chose de pré-Trumpien et d'inquiétant dans un tel film, au plan symbolique, ainsi d'ailleurs que dans l'évolution politique de nos voisins du sud, dont plusieurs semblent de plus en plus tiraillés par des tentations crypto-fascistes...

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  2. ...coûteuses ou dangereuses... Il faut que j'apprenne à me relire.

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